30 janvier 2019

Hamlet

En empruntant cette célébrissime pièce de théâtre à la bibliothèque municipale, j'ai hésité entre deux éditions différentes.  La première se destinait à un public d'écoliers et avait une présentation très scolaire.  La deuxième, celle que j'ai choisie, est cette version bilingue de la collection Folio Théâtre.  Malheureusement, j'ai trouvé en fin de compte qu'elle s'adressait à un public d'initiés, de spécialistes de Shakespeare et de la littérature anglaise de la Renaissance.  Les notes précisaient des détails pointus d'interprétation plutôt que de nous aider à comprendre le texte (plein de métaphores et de sous-entendus non évidents pour nous du XXIe siècle), si bien que j'ai rapidement arrêté d'aller les lire car elles ne m'apportaient rien.  Elles comportaient même des divulgâcheurs, car leur auteur prenait pour acquis qu'on connaissait déjà l'histoire.  J'ai péché par orgueil, c'est l'édition scolaire qui m'aurait été plus utile!

Je n'ai pas non plus raffolé de la traduction de Jean-Michel Déprats.  Le sens des dialogues m'échappait souvent tant ils étaient tarabiscotés.  Aurait-ce été différent avec une autre traduction?  J'avoue que je ne suis pas allée vérifier.  J'aurais peut-être dû utiliser la version traduite par Google Translate, Jambonlaissé de Guillaume Remuepoire, dont il est question dans un article de L'Obs que m'a fait parvenir une lectrice fidèle.  À défaut de tout comprendre, au moins j'aurais bien rigolé!

Donc j'ai aimé cette pièce classique, sans plus, et j'avoue ne pas avoir tout compris.  En quoi le fait de se faire passer pour fou aidait-il Hamlet à mettre à exécution sa vengeance?  Et Ophélie, il était amoureux d'elle ou pas?

Par contre, le principe de l'édition bilingue m'a beaucoup plu.  On lit en français pour plus de facilité (facilité toute relative, vous l'aurez compris!) mais pour la beauté du style on jette de temps en temps un coup d’œil à la version originale.

Le plus important, c'est que je suis maintenant prête à lire Something Rotten (Sauvez Hamlet, le quatrième tome de l'extra-chouette série Thursday Next de Jasper Fforde), qui devrait pouvoir sortir de ma PAL très bientôt! Youpi!


Hamlet de Shakespeare, 1603, 405 pages en édition bilingue, incluant les annexes. 

26 janvier 2019

Internet rend-il bête?

Réponse: cela dépend de la définition de «bête».  Ce qui est sûr, selon Nicholas Carr, c'est que l'Internet modifie notre façon de travailler, de lire et jusqu'à nos circuits neuronaux.  Si notre cerveau y gagne sur certains points (reconnaissance des stimuli visuels, prise de décision rapide), il y perd aussi sur d'autres et non des moindres: mémoire, concentration, aptitude à lire «en profondeur» (par opposition à une lecture superficielle), capacité d'analyse, voire même une certaine compassion.  Bien sûr, l'humanité va s'adapter à ces changements comme elle s'est adaptée à d'autres bouleversements technologiques (invention de l'écriture, de l'horloge, de l'imprimerie), mais la question que pose Carr est: dans ce cas-ci, est-ce souhaitable?

Voilà un essai qui fait certainement réfléchir.  On ne retournera pas en arrière, l'Internet fait maintenant partie de nos vies.  Mais on peut se réserver des moments où on lit dans le silence, loin de toute distraction (et non dans le salon à côté de Gropitou qui regarde un de ses films de série B imbéciles), des textes qui demandent plus de concentration.  Privilégier à l'occasion la version papier ou à tout le moins la liseuse non connectée.  Car tout hyperlien, toute publicité en marge de l'écran, nous empêche de nous absorber complètement dans le texte en demandant constamment à notre cerveau, sans même qu'on en soit conscient bien souvent, s'il doit s'en occuper.  Une partie de notre mémoire de travail est donc affectée à la prise de décision au dépend de la lecture profonde, de l'analyse et de la mémorisation.  Et une fois que nos circuits neuronaux s'atrophient, il est difficile de leur redonner leur tonus d'antan.

Comme ma liseuse commence à se faire vieille (et surtout que le logiciel de Sony Reader n'est plus maintenu à jour, ce qui occasionne des problèmes de téléchargement, merci Sony), j'aurai sans doute à la changer éventuellement.  Avant de lire ce livre, je me disais que ce serait chouette d'en avoir une connectée au Wi-Fi, ainsi on peut aller vérifier des trucs sur wikiki sans même se lever.  Maintenant je ne suis pas sûre que ce soit une si bonne idée.  Il paraît même que dans le futur, nous pourrons communiquer en cours de lecture et en temps réel avec d'autres lecteurs pour comparer nos impressions, lire les notes ajoutées par les lecteurs précédents, etc. Ark!  Très peu pour moi!  Autant j'aime lire des avis sur les blogues et les forums une fois le livre fini, autant fichez-moi la paix pendant que je lis!!!


Internet rend-il bête? de Nicholas Carr, traduit de l'anglais, 2010, 315 p.  Titre de la version originale: The Shallows.

13 janvier 2019

Monsieur le chat

Voici un livre dont je n'avais jamais entendu parler, ni de son auteur, d'ailleurs.  Je cherchais autre chose à la bibliothèque municipale, le titre a accroché mon oeil (surprenant n'est-ce pas?), la couverture était mignonne, et hop! on l'embarque!

Les chats dans la mythologie, dans la littérature, en peinture, les écrivains et leurs chats, François Alyn nous parle des félins d'une plume poétique, en suivant son inspiration, ce qui résulte en un livre au genre indéfinissable, non dépourvu de charme mais un peu désordonné et fourre-tout.

Qui trop aime, mal étreint, comme disait l'autre.  Dans plusieurs chapitres, on papillonne d'un sujet à l'autre sans en approfondir aucun, si bien qu'à la fin on n'a rien retenu même si l'on ne s'est pas ennuyé.  Ailleurs, les thèmes sont mieux définis et c'est alors un vrai plaisir, comme lorsqu'il nous parle du chat Bébert qui suivit Céline dans sa fuite en train à travers l'Allemagne bombardée, caché dans un sac en bandoulière, pour ensuite vivre l'exil avec lui au Danemark, ou de Venise où les chats de gouttière sont maîtres, un passage qui m'a fait penser au très mignon film Kedi que j'ai vu cet automne au cinéma, qui nous présente une autre ville amoureuse de ses félins, Istanbul.

Donc une lecture agréable mais imparfaite, pour amateurs de chats seulement!


Monsieur le chat de Marc Alyn, 2009, 276 p.