
Films hollywoodiens, télé-réalité, musique populaire... Pensez-vous comme plusieurs que notre civilisation est en pleine décadence? Selon Baricco, nous sommes plutôt en train de vivre une période de mutation culturelle comme l'humanité (en fait il parle surtout de l'Occident) en a connu plusieurs au fil des siècles. Au XIXe siècle, de nombreux critiques levaient le nez sur la musique de Beethoven ou les romans de Balzac. Ces deux artistes sont pourtant considérés maintenant comme des «classiques». Notre rapport au plaisir, à l'effort et à la spiritualité est en train de changer drastiquement, et donc ce qu'on recherche dans les produits culturels aussi.
Cet essai nous oblige à revoir certains préjugés et à nous questionner sur notre propre place sur l'échelle de la mutation. Je lis Proust mais je ne crache pas sur un bon film de James Bond, et pour moi les livres n'ont pas plus d'«âme» en version papier qu'en version numérique (affirmation que m'a faite un anti-liseuse!); suis-je plus du côté des «barbares» ou des «civilisés»?
Pour des raisons inexpliquées, il a fallu à Baricco un temps fou pour réussir à faire traduire son essai, dont l'original date de 2008. Il l'a donc écrit avant la montée des réseaux sociaux, comme il le dit lui-même en préface, mais son propos reste des plus pertinents malgré tout.
Les Barbares d'Alessandro Baricco, traduit de l'italien, 2014, 223 p. Titre original: I Barbari.