31 janvier 2018

Tales of the City (Chroniques de San Francisco)

Décevant!  Selon moi, ce roman a une réputation complètement surfaite. Ou alors ça a déjà été révolutionnaire (des personnages ouvertement homosexuels, à l'époque, c'était sans doute audacieux) mais ça a très mal vieilli.  C'est présenté comme une chronique rigolote de la vie de plusieurs personnages à San Francisco, mais si j'ai souri quelques fois, ça m'a surtout semblé glauque.  Et puis, les nombreuses références à la culture populaire américaine des années soixante-dix me rendaient souvent les dialogues incompréhensibles, à tel point que j'ai failli abandonner à plusieurs reprises. 

Bon, une série de moins à continuer, celle-là c'est fini pour moi!


Tales of the City de Armistead Maupin, 1978, 371 p.  Titre de la traduction française: Chroniques de San Francisco.

30 janvier 2018

Mais que lit Stephen Harper?

Ce recueil regroupe une soixantaine de chroniques (d'autres ont été ajoutées lors de la réédition en 2011) qui avaient d'abord été publiées sur le site internet du même nom.  Devant l'indifférence du premier ministre Stephen Harper face à la culture en général et à la littérature en particulier, l'écrivain Yann Martel avait entrepris de lui envoyer chaque deux semaines une œuvre qu'il commentait dans une lettre. Plusieurs genres sont abordés, de la poésie à la bande dessinée en passant par le texte religieux et la littérature jeunesse, du classique au contemporain.

Bien sûr le côté purement politique du projet est maintenant un peu dépassé, mais les réflexions sur la culture restent pertinentes, et de toutes façons je suis toujours partante pour un «livre qui parle de livres»!  J'ai d'ailleurs noté plusieurs titres sur ma LAL, notamment By Grand Central Station I Sat Down and Wept (À la hauteur de Grand Central Station, je me suis assise et j'ai pleuré) d'Elizabeth Smart et le roman graphique Persepolis de Marjane Satrapi.

Seul petit défaut, la traduction effectuée par les parents de Yann Martel m'a parfois semblé maladroite.  Des défauts qui passent inaperçus sur un site internet ressortent plus lors du passage à l'imprimé.  Peut-être que l'éditeur aurait dû y voir.  Mais bon, cela reste très intéressant et fort agréable à lire.


Mais que lit Stephen Harper? de Yann Martel, traduit de l'anglais, 2009, 261 p.  Titre de la version originale: What Is Stephen Harper Reading?

26 janvier 2018

L'Affaire Guillot

(Les Chroniques de Gervais d'Anceny, tome 3)

C'est avec plaisir que je retrouve Gervais d'Anceny, ancien drapier retiré dans un monastère après la mort de son épouse.  À son grand dam, des événements extérieurs viennent de nouveau troubler la quiétude qu'il recherche: on lui demande de se rendre dans la cité papale d'Avignon pour une mission royale. Et bien sûr, arrivé là-bas, il se retrouvera en plus au cœur d'une enquête, ce qui nous donnera l'occasion de visiter différents quartiers de la ville, la bibliothèque, le palais et même d'apprendre comment se faisait le papier à partir de chiffons recyclés!  Comme toujours, Maryse Rouy fait preuve d'une grande minutie dans ses descriptions de la vie quotidienne médiévale (en particulier la cuisine et les différents métiers), et pourtant ce n'est jamais lourd car notre intérêt est soutenu par l'intrigue policière et surtout par des personnages sympathiques et hauts en couleur.

Je tiens aussi à féliciter l'éditeur (Druide) car le livre lui-même est magnifique.  La couleur et la texture de la couverture rappellent le parchemin, impression rehaussée par la dorure du titre.

La suite est dans ma PAL!


L'Affaire Guillot (Les Chroniques de Gervais d'Anceny, tome 3) de Maryse Rouy, 2016, 327 p.

17 janvier 2018

It (Ça)

Je n'aime pas trop les clowns et j'ai bien failli ne jamais lire ce roman de Stephen King à cause de celui qui orne la couverture de la plupart des éditions... (Rappelez-vous, le même phénomène s'était produit avec le magnifique Effroyables Jardins de Michel Quint!) Mais une discussion  dans un forum m'a fait comprendre que, beaucoup plus qu'une histoire de clown maléfique, c'est avant tout un roman sur l'amitié et sur le pouvoir de l'imagination enfantine. J'étais donc décidée à le lire éventuellement, mais je voulais d'abord terminer les sept tomes de La Tour sombre. Cela explique pourquoi je ne le lis que maintenant, alors qu'on pourrait croire que c'est à cause de la sortie du film cet automne...  D'ailleurs, j'ai peu entendu parler de ce dernier, il était bien ou pas?

J'ai beaucoup aimé la construction du récit.  On alterne entre les époques, entre les mêmes personnages enfants et adultes.  Le passé et le présent se répondent, s'éclairent, avec un rythme qui s'accélère jusqu'à la finale trépidante.  Les chapitres des enfants m'ont rappelé ma propre enfance. Même si la mienne s'est déroulée une quinzaine d'années plus tard, les choses avaient peu changé. On se promenait en vélo, on aimait construire une cabane dans le bois (ou l'hiver, un fort dans la neige!), un barrage sur un ruisseau, etc.

Mais heureusement, je n'ai pas connu l'ambiance de cette petite ville fictive du Maine, où le Mal existe comme partout ailleurs, mais avec juste une petite coche de plus, depuis toujours et avec des explosions de malheurs et de catastrophes qui reviennent périodiquement.  Cette ville où les méchants sont juste un peu plus méchants que la moyenne, où les gentils sont un peu trop passifs, tout cela est décrit de main de maître par King.

Alors oui, on a peur.  D'ailleurs j'ai fait tout un sursaut pendant que je lisais un passage où apparaissent des insectes, alors que j'ai cru en voir un du coin de l’œil sur le coussin du divan -- ce n'était qu'un reflet dans mes lunettes!  Mais on rit aussi beaucoup et on s'attendrit et on verse quelques larmes.  Car plus qu'une histoire de monstres, c'est bel et bien un roman sur l'amitié, la loyauté et le pouvoir de l'imagination.  J'ai vraiment bien fait de le lire, finalement.


It de Stephen King, 1986, 1052 p.  Titre de la traduction: Ça.