23 juin 2011

The Wonder Spot (Prochain Arrêt le Paradis)


«During the ballet I tried to be open-minded, but it made no sense to me; it seemed as likely for a girl to dance with a nutcracker as with a corkscrew or an egg beater.»
Il y a bien des années, j'avais lu le premier roman de Melissa Bank, The Girl's Guide to Hunting and Fishing (Manuel de chasse et pêche à l'usage des filles).  Constitué en fait de plusieurs nouvelles d'abord publiées indépendamment, le tout donnait une impression un peu décousue, mais j'avais néanmoins adoré le mélange d'humour et d'émotion de ce livre considéré comme l'un des pilier de la chick-lit, au même titre que Le Journal de Bridget Jones.

Dans The Wonder Spot, on sent encore que quelques-unes des sections on été écrites d'abord comme des entités indépendantes, mais elles sont mieux intégrées et le fil conducteur est beaucoup plus évident. L'héroïne, Sophie Applebaum, tente de se définir elle-même et sa place dans le monde en nous présentant les personnes qui l'ont marquée, de son enfance à la mi-trentaine: famille, amies, amoureux, collègues de travail...  J'ai retrouvé le ton drolatique et pourtant empreint de sagesse de Bank, et je peux dire que j'ai tout aimé de ce roman... sauf la fin! En effet celle-ci m'a déçu car on semblait se diriger vers une quelconque résolution, une réalisation, un moment Aha!, et puis non, rien.

D'un clic hésitant, je classe ce bouquin dans la catégorie Chick-lit, mais j'espère que cela ne découragera pas certains lecteurs rebutés par la superficialité qui caractérise certaines oeuvres de ce genre! Ici, l'on est plus proche d'une Marian Keyes que d'une Sophie Kinsella.


Le billet d'Elfique, de Loutarwen, de Raych (en English)...


The Wonder Spot de Melissa Bank, 2005, 324 p. Titre de la version française: Prochain Arrêt le Paradis.

18 juin 2011

Un nouveau projet pour J.K. Rowling?

PhotobucketLes rumeurs vont bon train... Il semblerait que la créatrice de Harry Potter nous prépare quelque chose.  C'est du moins ce qu'annonce le compte à rebours publié sur Youtube! Les hiboux se rassemblent, mais pourquoi? On le saura dans 4 jours 9 heures 36 minutes 15 secondes, non 14, 13, 12...

16 juin 2011

La Chorale du Diable

Une deuxième enquête pour le policier Victor Lessard et ses collègues, après Il ne faut pas parler dans l'ascenseur que j'avais bien aimé l'an dernier.

Martin Michaud affine de plus en plus son art, même si le style n'est pas encore parfait à 100%. L'écriture m'a semblé plus travaillée, plus ciselée, mais il y a quelques longueurs dans la première partie, et je ne sais pas si vous êtes comme ça vous aussi, mais moi, quand je commence à m'ennuyer, même juste un peu, je ne peux empêcher mon «éditrice intérieure» (1) de s'éveiller et de noter les quelques petits défauts. Comme celui, déjà remarqué dans l'opus précédent, de ne pas faire confiance au lecteur et de trop expliquer certains détails, certains liens. Par exemple, lorsqu'une collègue lui parle d'un meurtre commis à la hache, il n'est pas nécessaire que Lessard lui rappelle qu'un crime précédent avait été perpétré avec le même type d'arme, il est évident qu'elle s'en souvient, et nous aussi.

Toutefois, à partir du milieu l'action s'accélère, et là j'ai vraiment embarqué pour ne plus décrocher jusqu'au dénouement. J'apprécie notamment la petite touche fantastique que Michaud donne à ses intrigues, et j'espère qu'il continuera à exploiter cette niche, qui me semble fort originale. Et si je ne suis pas encore prête à lui décerner le titre de «nouveau maître du thriller au Québec» comme l'a fait une journaliste de Rythme FM, je pense qu'il a le potentiel de le devenir, et j'attends avec impatience le prochain de la série! (Si jamais l'auteur lit ces lignes, j'ai une demande spéciale à exprimer: j'aimerais bien retrouver le petit Félix, son journal intime est tout simplement tordant!)

(J'ai aussi une demande à faire à la déesse des livres ou au destin, est-ce que je pourrais maintenant tomber sur un roman où il ne serait pas question de mouches? Merci beaucoup.)


(1) Expression piquée sans vergogne chez Raych, je l'avoue!


Jules le lisait en même temps que moi, j'ai hâte de connaître son avis!  Lucie, quant à elle, l'avait lu dès sa sortie.


La Chorale du Diable de Martin Michaud, 2011, 502 p.
Merci aux éditions Goélette pour l'envoi.

09 juin 2011

Lord of the Flies (Sa Majesté des mouches)

Photobucket Encore une fois, j'ai choisi d'illustrer ce billet avec une image autre que celle de la page couverture de l'édition que j'avais en ma possession. Cette fois, cependant, ce n'est pas parce que cette couverture brillait par son absence, mais plutôt au contraire parce qu'elle était trop présente! Les éditions Faber & Faber ont en effet choisi d'illustrer leur version format poche d'une aquarelle représentant une tête de cochon fichée sur un pieu, avec du sang coulant de la bouche et d'un oeil.  Il y a une excellente raison pour ce choix, ceux qui ont lu ce bouquin en savent quelque chose, mais tomber sur cette image sur le coin de la table de chevet en ouvrant les yeux tous les matins, c'était trop pour ma petite nature; j'ai donc recouvert le volume d'une feuille blanche, et laissé mon moteur de recherche me trouver une image plus plaisante (et tout aussi représentative du roman) pour agrémenter ces lieux. 

Lorsque leur avion s'écrase sur une île déserte, un groupe d'enfants anglais tentent non seulement de subvenir à leurs besoins primaires, mais aussi d'établir certaines règles pour reproduire autant que possible la vie structurée à laquelle ils sont habitués.  Sans vouloir entrer dans une analyse trop poussée, on peut discerner facilement que ce roman est bâti sur une série d'oppositions, de conflits:  civilisation/sauvagerie, démocratie/tyrannie, raison/superstition, ordre/chaos... Chacun des personnages principaux représentant une facette de la nature humaine (intelligence, leadership, barbarie, peur, etc), les tensions montent de plus en plus, jusqu'à l'éclatement. 

J'ai classé ce roman sous l'étiquette «littérature jeunesse», car je sais qu'il est couramment étudié dans les écoles anglaises et américaines.  Même si je ne le recommanderais  pas à des enfants de moins de 14-15 ans, car il y a plusieurs scènes très violentes, je pense qu'il doit être passionnant à décortiquer dans le cadre d'un cours.  En tous cas, j'aurais bien aimé qu'on nous fasse lire de telles oeuvres, plutôt que La Mare au Diable de Georges Sand (sous forme d'extraits, en plus), ou encore Le Torrent d'Anne Hébert (malgré tout le respect que je lui dois, ce livre-là a failli me fâcher pour toujours avec cette grande dame de la littérature québécoise!).  

Avec une vision aussi pessimiste de l'être humain, il ne devait pas être très jojo, ce Golding!  Un excellent roman, mais peut-être pas le meilleur choix pour ceux qui cherchent une lecture légère pour la plage cet été... 

Les avis divergents de Lilly, d'Allie, de Karine, d'Erzébeth.

Lord of the Flies de William Golding, 1954, 225 p.  Titre de la version française: Sa Majesté des mouches. 

05 juin 2011

Uranus

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Il y a de nombreuses années, j'avais vu le film mettant en vedettes à peu près toutes les grosses pointure du cinéma français, et m'étais toujours promis de lire le roman.  Voilà, c'est chose faite, et bien faite!

Dans cette oeuvre écrite en 1948, «à chaud», si l'on peut dire, Marcel Aymé nous décrit les habitants d'une petite ville française dévastée par les bombardements, juste après la guerre: cohabitation difficile dans les immeubles restés intacts, mesquinerie, hypocrisie, dénonciations, manigances des groupes d'extrême-gauche, tout y est.  J'ai particulièrement apprécié les personnages du cafetier alcoolique et inculte découvrant les tragédies de Racine lors des cours donnés aux enfants tous les matins dans son établissement réquisitionné (l'école ayant été détruite), et du professeur de mathématiques voyant de jour la beauté en toutes choses, même les ruines, même les pires travers de l'humanité, pour compenser la noirceur et le vide glacial des cauchemars qui hantent ses nuits. Des rôles qu'on aurait dits taillés sur mesure pour Depardieu et Noiret, formidables dans le film.

Par certaines tournures de phrases, par les thèmes abordés aussi, l'écriture m'a un peu fait penser à celle de Zola, en moins bavard.  Ce qui ressort surtout, c'est cet humour tantôt sans pitié, tantôt attendri devant la nature humaine. 


Uranus de Marcel Aymé, 1948, 285 p.

01 juin 2011

La Maison sans racines

Ce trimestre-ci, le Blogoclub (club de lecture des blogueurs) mettait à l'honneur l'écrivaine Andrée Chedid, récemment disparue.  À cette annonce, j'ai été intriguée car je ne connaissais pas du tout cette romancière et poète de nationalité française mais d'origine libanaise et née en Égypte, comme l'est d'ailleurs Kalya, le personnage principal du roman que j'ai choisi, La Maison sans racines.

Je dois dire que j'ai d'abord eu un peu de difficulté à entrer dans l'histoire, mais je crois que c'est dû à la présentation plus qu'au contenu.  L'éditeur (Flammarion) a choisi une police de caractères tellement énorme que j'ai cru quelques secondes avoir emprunté par mégarde un de ces livres à gros caractères pour malvoyants!  Conjugué à une écriture plutôt simple et sans fioritures, parfois un peu empruntée, cela donnait à ce bouquin une allure d'album enfantin qui m'agaçait et ne s'accordait pas du tout avec les thèmes abordés (la guerre, l'exil, le retour) empreints de gravité et de nostalgie.

Après avoir réalisé la source de mon agacement, j'ai pu en faire fi et apprécier enfin cette belle histoire en deux temps. On alterne en effet entre deux périodes: l'entre-deux-guerre et les souvenirs d'adolescence de Kalya au Liban, en Égypte et à Paris, et 1975 lors des retrouvailles de Kalya et de sa petite fille américaine, à Beyrouth à l'aube d'une énième guerre civile.

Pour connaître l'avis des autres membres du Blogoclub sur l'oeuvre de cette écrivaine, on n'a qu'à suivre les liens chez nos merveilleuses organisatrices, Sylire et Lisa.


La Maison sans racines d'Andrée Chedid, 1985, 248 p.