22 juillet 2023

The Tenant of Wildfell Hall

Je connaissais déjà les sœurs Charlotte (Jane Eyre, un coup de cœur!) et Emily (Wuthering Heights, qu'à vingt ou trente ans j'avais trouvé un peu trop sombre mais que j'apprécierais sans doute plus maintenant que mes goûts se sont diversifiés), il me restait à découvrir Anne.  La sélection de juillet du club de lecture du forum Livraddict m'en a donné l'occasion.

Malheureusement cela ne s'est pas bien passé...  C'est en partie ma faute: voulant éviter tout divulgâcheur, je n'avais pas lu la quatrième de couverture et je m'attendais à une ambiance gothique: la lande balayée par le vent, des légendes voulant que le manoir soit hanté, que sais-je?  Avouez que la couverture de cette édition pouvait d'ailleurs donner cette impression, non?  Or, ce n'est pas ça du tout.  On est plutôt dans un roman social sur la place de la femme dans la société anglaise, le mariage, la religion, etc.  Sujets en soi intéressants, mais que j'ai trouvés traités d'une plume qui manquait par trop de subtilité.

L'histoire commence plutôt bien: les personnages sont intéressants, les dialogues amusants, les paysages charmants. Dans le voisinage, les commérages vont bon train concernant la mystérieuse locataire du manoir de Wildfell Hall.  Après un certain temps, j'ai toutefois commencé à trouver que l'action prenait du temps à démarrer...  On change alors de narrateur, puisqu'on se retrouve dans le journal de la fameuse locataire et qu'on découvre donc sa véritable identité.  Et là, c'est la catastrophe!  Cette femme, à la fois trop parfaite et d'une bigoterie insupportable (mais présentée comme admirable!), est mariée à un complet salaud égocentrique.  Vraiment, j'en aurais pris un pour frapper l'autre.  D'ailleurs, tous les hommes de leur entourage sont des canailles à différents degrés.  Et le journal en question constitue les deux-tiers du roman!

Quand enfin l'on revient aux personnages du début, ce n'est pas mieux puisqu'on tombe dans le prêchi-prêcha religieux.  J'ai donc finalement passé les trois-quarts du roman à soupirer et à lever les yeux au ciel.

Seul point positif, cela m'a donné envie de retourner à la sœur d'Anne, Charlotte, et j'ai fait des fouilles archéologiques pour retrouver mon vieil exemplaire de Villette...


The Tenant of Wildfell Hall d'Anne Brontë, 1848, 528 p. Il y a au moins cinq ou six titres différents pour les traductions françaises!

11 juillet 2023

The Brethren (L'Engrenage)

Je me sers beaucoup de ma liseuse ces temps-ci, mais il faut bien de temps en temps retourner à ma PAL-papier avant que les livres ne commencent à sentir le moisi...  Et pourquoi pas un petit Grisham?  Je ne lis pas beaucoup de thrillers, mais de temps en temps cela fait changement.

Celui-ci est tout à fait dans la gamme grishamesque classique: les personnages principaux sont trois ex-juges emprisonnés pour diverses fraudes qui, du fond de leur prison floridienne, ont mis sur pied une entreprise de chantage par la poste avec la complicité de leur avocat véreux.  En parallèle, on suit la campagne d'un candidat aux primaires républicaines pistonné par la CIA.  Dans la première moitié du roman, on se demande bien comment ces deux trames vont se rejoindre!

Les personnages sont amusants mais peu sympathiques, donc le suspense ne tient pas au fait qu'on craigne pour leur vie.  On ne peut pas dire qu'on se tienne au bord de notre siège en se rongeant les ongles...  L'intérêt réside plutôt dans l'attente de voir comment vont s'imbriquer les engrenages de la machine élaborée par nos trois filous.  À part quelques petits détails un peu tirés par les cheveux, l'intrigue est assez bien ficelée et originale, et si ce n'est pas le meilleur roman de cet auteur, j'ai tout de même passé un excellent moment. 


The Brethren de John Grisham, 2000, 440 p.  Titre de la traduction française: L'Engrenage.

08 juillet 2023

Encabanée

Je ne sait quoi penser de ce court roman...  J'ai aimé la plume épurée de Gabrielle Filteau-Chiba, sa description des aléas du quotidien d'une femme vivant en solitaire dans une cabane mal chauffée en pleine forêt.  Tout ça est assez réaliste et, si j'ai bien compris, en bonne partie autobiographique.  C'est lorsque l'auteure plonge dans la fiction pure que j'ai décroché: cette rencontre avec un écoterroriste et la romance qui s'ensuit, provoquant chez l'héroïne une prise de conscience écologiste, m'a semblé non seulement peu plausible mais surtout complètement en contradiction avec les idées féministes prônées jusque-là.  Je ne lirai donc pas la suite de la trilogie car j'ai l'impression, d'après les quatrièmes de couverture des deux autres tomes, que cela continue dans la même veine.  


Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba, 2018, 89 p.

07 juillet 2023

Le rouge vif de la rhubarbe

 Mes raisons d'avoir choisi ce roman:
1) J'ai beaucoup aimé Rosa Candida de la même auteure;
2) J'adore la compote de rhubarbe.

J'ai grandement apprécié la première partie du roman.  Le décor, un petit village de pêcheurs en Islande, est bien planté. Les personnages sont sympathiques: l'adolescente handicapée, la vieille dame qui lui sert de grand-mère, l'homme à tout faire du village, etc.  L'intrigue s'annonce intéressante.

Malheureusement, tout se gâte en deuxième partie.  La trame devient décousue, on peine à en suivre le fil, à démêler l'imaginaire du réel.  Et surtout, l'ambiance devient glauque, avec ces apparitions répétitives d'animaux morts, en particulier des oiseaux marins.  J'imagine que cela se veut symbolique, mais je n'ai pas compris l'intention de l'auteure.

Conclusion: 
1) Lisez plutôt Rosa Candida;
2) J'ai envie de compote de rhubarbe.


Le rouge vif de la rhubarbe d'Audur Ava Olafsdottir, traduit de l'islandais, 2016, 157 p.  Titre original: Upphækkuð jörð (1998).