20 décembre 2006

Mirabilis

Quel livre étrange! Les personnages sont vraiment bizarres: une nourrice née d'une vierge, qui produit assez de lait pour nourrir tout un village durant une famine; un nain méchant qui se fait passer pour un enfant; un sculpteur ascétique et obsédé par l'image d'une femme qu'il n'a même pas connue, et qu'il essaye de reproduire dans ses sculptures; une riche bourgeoise égocentrique, soupçonnée de sorcellerie... À cause de ces personnages excentriques, cela me fait un peu penser à du John Irving, mais dans un roman historique (l'histoire se déroule en France, au XIVe siècle).


Mirabilis, de Susann Cokal, publié chez BlueHen Books en 2001.

15 décembre 2006

Un Petit Pas pour l'homme (suite)

C'est intéressant pour une fois de lire un livre sur l'amour et les relations homme-femme du point de vue d'un gars. Cela apporte une perspective différente. Le tout avec beaucoup d'humour. Donc un très bon livre, je le recommande à qui a envie d'une lecture amusante et pas trop casse-tête.

06 décembre 2006

Un Petit Pas pour l'homme

Je suis rendue environ à la moitié du livre, et pour l'instant j'aime beaucoup. Ce n'est pas parfait, par exemple quelques comparaisons semblent tirées par les cheveux ou boiteuses; on sent que l'auteur veut «faire drôle» à tout prix. Mais dans l'ensemble, c'est réussi. Je me suis même surprise à rire tout haut à quelques reprises.

Pour faire une comparaison avec un autre écrivain québécois de la même génération, lu récemment, c'est nettement mieux écrit que le livre de Rafaële Germain, Soutien-gorge rose... Beaucoup plus subtil, aussi!

Ainsi, les personnages secondaires sont à peine esquissés, sans doute pour faire ressortir l'égocentrisme du narrateur, entièrement préoccupé par ce qu'il vit, lui. On peut penser que cet effet est voulu...


Un Petit pas pour l'homme, de Stéphane Dompierre, publié chez Québec Amérique en 2004.

05 décembre 2006

La Nuit des temps (suite)

Je dois dire que la fin est surprenante et bouleversante, et me réconcilie avec ce livre malgré ses défauts. Le principal défaut, je trouve, c'est que l'héroïne est trop parfaite pour qu'on s'y attache, et son union avec son amoureux si idéale qu'on ne peut espérer vivre un jour quelque chose s'y rapprochant (serait-ce même souhaitable de tout partager, même les pires pensées et fantasmes cachés dans les replis obscurs du cerveau?).


Prochaine lecture: Un Petit Pas pour l'homme, de Stéphane Dompierre.

30 novembre 2006

La Nuit des temps


Tiens, c'est le livre le plus vieux que j'ai lu depuis que j'ai commencé ce blog! C'est un hasard, puisque j'aime lire autant des classiques que des nouveautés.
À un moment donné, je trouvais que ce roman avait peut-être un peu mal vieilli; écrit en pleine guerre froide, il représente une ancienne société idyllique où les ressources étaient partagées, menacée par un pays avide de puissance situé sur un ancien continent qui comprenait l'Amérique! Mais finalement, le pays qui semblait trop idéal ne l'est pas vraiment, puisqu'on découvre qu'il comporte ses parias et ses légions de brutes dressées pour tuer. L'auteur veut donc plutôt nous démontrer que l'humanité ne change pas...

Ce qui est amusant, c'est qu'une partie de l'intrigue se passe dans un avenir assez rapproché (mais non précisé), tel que vu en 1968! Une partie des avancées technologiques imaginées par l'auteur se sont réalisées (par exemple, les «caméras sans film»), d'autres non (la cryogénisation des animaux, la Traductrice).

Je suis rendue aux trois quarts du roman, mais jusqu'à maintenant, même si j'aime bien, je ne crois pas que ce sera un livre marquant pour moi, comme cela l'a été pour des participants du forum où ce titre m'a été suggéré.


La Nuit des temps, de Barjavel, publié chez Pocket (Presses de la Cité) en 1968.

20 novembre 2006

Olivia Joules and the Overactive Imagination


J'avais adoré Bridget Jones's Diary, d'Helen Fielding (surtout le premier tome); j'attendais donc beaucoup de son dernier roman, et en même temps j'avais peur d'être déçue, comme c'est souvent le cas quand on espère trop (échaudée que j'étais par ma récente et décevante expérience avec Soutien-gorge rose...).

Finalement, il n'y a pas vraiment de comparaison à faire, sauf peut-être avec le passage du deuxième Bridget Jones (The Edge of Reason) où l'héroïne se retrouve malprise en Thaïlande. Il s'agit ici d'un suspense léger et amusant, qui se lit bien, mais dont certaines invraisemblances nous font parfois décrocher. Par exemple, le personnage qu'Olivia soupçonne d'être un terroriste à la solde d'Al-Qaeda passe un peu trop rapidement de sexy et sophistiqué à psychotique ridicule et alcoolique!

Autre chose qui cloche, et c'est vraiment minime, mais parfois ce sont les petits détails qui font qu'on croit ou pas à l'histoire: une partie de l'action se déroule durant la remise des Oscars, mais l'ordre des prix remis ne correspond pas à ce qui est coutumier...

Prochaine lecture: La Nuit des Temps de Barjavel.



Olivia Joules and the Overactive Imagination, par Helen Fielding, publié chez Viking en 2003.


08 novembre 2006

Soutien-gorge rose et veston noir (suite)

*** Alerte à ceux qui n'ont pas encore lu ce livre, le commentaire ci-dessous révèle le dénouement! ***

Mon opinion s'est maintenue jusqu'à la fin, ce n'est pas mauvais mais pas non plus aussi bon que je ne l'avais espéré. Les personnages sont assez attachants pour qu'on aille jusqu'au bout, mais la fin est vraiment trop prévisible! En fait, le titre lui-même vendait la mèche, surtout après que l'auteure ait insisté maladroitement sur le fait qu'Antoine portait toujours des vestons noirs! Ou alors, elle voulait qu'on sache dès le début comment cela allait finir, mais dans ce cas je trouve qu'elle aurait dû le dire clairement d'entrée de jeu, du style «après bien des péripéties, Antoine et moi nous sommes retrouvés ensemble, et voici comment ça s'est passé...»

En plus des quelques fautes de conjugaisons qui auraient dû être corrigées à l'édition, il y a aussi quelques calques, qui nous montrent à quel point l'auteure est influencée par la culture américaine. En fait, plusieurs phrases auraient pu être tirées directement d'une sitcom américaine. On y retrouve aussi une forte influence de Bridget Jones's Diary et de Sex and the City. J'en suis même à me dire que j'aurais peut-être mieux apprécié ce livre s'il avait été écrit en anglais!

Prochaine lecture: Olivia Joules and the Overactive Imagination, d'Helen Fielding.




02 novembre 2006

Soutien-gorge rose et veston noir


Plusieurs amies m’avaient parlé en bien de ce livre; je m’attendais donc à quelque chose de très bien. Pour l’instant je n’ai lu qu’une centaine de pages, mais je suis un peu déçue.

Je trouve que le personnage principal manque de cohérence. Elle dit par exemple qu’elle n’aime pas «faire fille» : parler de ses sentiments, chercher l'amour romantique; mais d’autre part, elle est extrêmement «fille» en ce qu’elle préfère dépenser trois cents dollars pour une paire de souliers que pour un aspirateur! À mon avis, c’est le summum de la girlie girl, comme disent les Américains! On se croirait dans Sex and the City!

Certains passages sont assez amusants (par exemple celui où l'héroïne et sa copine fantasment sur Viggo Mortensen en Aragorn! J'aurais cru nous entendre, moi et ma meilleure amie!), mais d'autres manquent de subtilité : les sentiments sont soulignés à gros traits au lieu d’être suggérés. Rien n’est laissé à deviner, comme si l’auteure avait peur qu’on ne soit pas assez intelligent. En plus, j'ai bien peur d'avoir déjà deviné la fin... On verra bien si j'ai tort!


J'espère qu'en continuant, je vais embarquer dans l'histoire et ne plus trop remarquer les défauts...


Soutien-gorge rose et veston noir, de Rafaële Germain, publié chez Libre Expression en 2004.

31 octobre 2006

The Rebels of Ireland


Ouf! Toute une brique! Mais c'est si bien écrit que ça se lit avec grand plaisir. J'ai peut-être du sang irlandais sans le savoir, toujours est-il que j'ai toujours été fascinée par ce pays. Il faut dire aussi qu'il y a plusieurs parallèles entre son histoire et celle du Québec. Sauf qu'à part quelques brefs épisodes, notre lutte s'est fait et continue à se faire de façon pacifique et démocratique.

Pour ceux qui ne connaissent pas Edward Rutherfurd, tous ses livres sont construits de la même façon. Ils s'étendent sur une longue période de temps, et sont formés d'une suite de récits dont les protagonistes sont issus de générations successives de quelques familles. Ainsi, dans cette série de deux tomes ( le tome précédent étant The Princes of Ireland), l'histoire commence, si je me souviens bien, vers 500 après JC, alors que les Celtes occupaient le territoire, et se termine au début du XXe siècle avec la création de la République d'Irlande. C'est une façon formidable de voir comment un pays s'est formé, d'assister à l'évolution des villes, des cultures, des mentalités...

L'épisode de la famine au XIXe siècle est particulièrement poignant. D'après Rutherfurd, ce ne serait pas par malveillance ni par ignorance qu'on aurait laissé mourir de faim des centaines de milliers d'Irlandais, mais par dogmatisme libéral. On ne voulait pas influencer les lois du marché en subventionnant l'importation de nourriture. Tout ce qu'on a fait, c'est d'organiser des grands travaux publics, souvent inutiles, pour procurer du travail aux multiples chômeurs, mais la nourriture était si rare et si chère que ceux -ci ne pouvaient pas nourrir leur famille.


Prochaine lecture: Soutien-gorge rose et veston noir de Rafaële Germain.


The Rebels of Ireland, d'Edward Rutherfurd, publié chez Doubleday Canada en 2006.

25 septembre 2006

Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part


Grosse déception: il s'agit de nouvelles, et non d'un roman! Je trouve que cela aurait dû être inscrit sur la page couverture. On ne commence pas un roman dans le même esprit que des nouvelles. Surtout que je ne m'en suis aperçue qu'au milieu de la deuxième nouvelle! Personnellement, j'ai toujours eu de la difficulté avec ce style littéraire. Paradoxalement, plus c'est bien écrit (et c'est le cas ici), plus c'est frustrant. On s'attache aux personnages, on voudrait en connaître plus sur eux, on veut rester dans cet univers.

Pour des nouvelles, c'est excellent. Par ailleurs, l'une d'entre elle me dit quelque chose, je crois que j'ai déjà vu un court métrage qui en a été tiré, celle du jeune qui «emprunte» la Jaguar de son père et fonce dans un sanglier en traversant la forêt.


Prochaine lecture: Je m'attelle à The Rebels of Ireland, d'Edward Rutherfurd, la suite de The Princes of Ireland. Une grosse brique de 860 pages écrit serré!


Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part, d'Anna Gavalda, publié chez Le dilettante en 1999.

The Broker (suite)


Finalement, il ne se passe pas grand-chose, c'est plus la peur qu'il arrive quelque chose qui soutient le suspense! Je me demande si c'est toujours ainsi dans les romans de Grisham; il me semble que dans les films il y avait plus d'action! Ce n'est pas une critique, je ne suis pas nécessairement une amatrice de grosses explosions, poursuites de voitures, etc! C'est plus subtil, tout est dans l'ambiance.


13 septembre 2006

The Broker

C'est le premier Grisham que je lis dans sa série de suspenses -- bien sûr j'ai vu les films qui ont été tirés de plusieurs de ses livres: The Firm, The Pelican Brief etc, tous très bons -- mais j'avais lu il y a quelques années Skipping Christmas, une comédie, que j'avais bien aimé même si la fin m'avait un peu déçue. Jusqu'à maintenant je trouve ce roman passionnant, puisqu'il s'agit non seulement d'un suspense mais aussi de la découverte d'une autre culture, celle de l'Italie, par le personnage principal, un avocat américain, qui doit tenter de s'y intégrer. La description de la nourriture donne l'eau à la bouche: risotto, pannini, pasta, et en plus on apprend plein de trucs: ainsi par exemple, en Italie il ne faut pas commander un cappucino plus tard que le déjeuner, ça fait touriste. C'est le genre de connaissance obscure dont je me rappellerai pendant des années, alors que dans deux mois je serai probablement incapable de me souvenir comment le livre finit.


The Broker, de John Grisham, publié chez Doubleday en 2005.

11 septembre 2006

Lord John and the Private Matter


En attendant que le nouveau livre de la série Outlander soit disponible à la bibliothèque, j'ai trouvé celui-ci, dont je n'avais jamais entendu parler et qui est du même auteur, Diana Gabaldon. Il s'agit en fait d'un petit roman (commencé comme une nouvelle, nous dit-on en préface, mais qui finalement fait tout de même 300 pages!) mettant en vedette un personnage secondaire de la série, Lord John Grey. Donc cela se passe au XVIIIe siècle, et c'est à la fois un roman historique -- Mme Gabaldon est toujours aussi bien documentée -- et un roman policier puisque, suite au meurtre d'un officier soupçonné d'espionnage, Lord Grey devra poursuivre une enquête qui le mènera jusque dans les bas-fonds des milieux homosexuels de Londres. Le sujet est donc assez original, et aurait pu être scabreux, mais c'est traité avec le style léger habituel à cet auteur, et ça se lit comme un charme. Un petit livre plaisant.

Prochaine lecture: The Broker, de John Grisham.



Lord John and the Private Matter, par Diana Gabaldon, publié chez Doubleday Canada en 2003.

05 septembre 2006

Ensemble, c'est tout!

Quel beau livre! Très «français de France», alors parfois je ne saisissais pas certaines références mais on s'en fout! Ces personnages on les aime, avec leurs imperfections, leur passé merdique qui se dévoile peu à peu. Quand on n'a pas de vraie famille, on peut s'en recréer une autre avec des amis. Et quel humour! Des fois j'ai ri tout haut, à la fin j'ai pleuré... Ça me fait penser à du Maeve Binchy à son meilleur, mais avec l'esprit français, très caustique, au lieu de l'humour irlandais, plus bonhomme, et avec des personnages encore plus «poqués»!

En plus, comme le personnage est une artiste, ça m'a donné le goût de recommencer à dessiner, même si c'est dur et que je n'ai pas son talent...

Le genre de livre qu'on dévore sans pouvoir s'arrêter mais qu'on voudrait sans fin! J'ai déjà hâte de lire les livres précédents de cet auteur, j'espère les trouver facilement à la bibliothèque!





Prochaine Lecture: Ce devait être Nous les dieux, de Bernard Werber, le premier tome. Après avoir lu une dizaine de page, il apparaît que certains personnages reviennent de livres précédents... Donc il est sûrement mieux de les avoir lus avant! Alors tout compte fait, ma prochaine lecture sera Lord John and the Private Matter, de Diana Gabaldon.


Ensemble, c'est tout, de Anna Gavalda publié chez le dilettante (oui, oui, sans majuscules!) en 2004.

29 août 2006

Juliette Pomerleau

Le sujet principal de ce roman est la quête d'une vieille tante obèse à la santé chancelante pour retrouver sa nièce afin que cette dernière puisse s'occuper de l'enfant qu'elle a abandonné au berceau il y a une dizaine d'années. Les péripéties de ce roman sont amusantes à suivre, quoique d'un intérêt inégal par endroits, les personnages bien développés et attachants, mais on dirait qu'on n'est pas émotionnellement impliqué, si je puis dire. Je crois que c'est parce qu'on sent qu'il vaudrait sans doute mieux pour le petit garçon qu'on ne retrouve jamais sa mère, qui est présentée sous un jour antipathique presque jusqu'à la fin.

Dans l'ensemble, un livre divertissant, mais pas un chef-d'oeuvre comme l'avait été Le Matou.



Prochaine lecture: Ensemble, c'est tout, d'Anna Gavalda



Juliette Pomerleau, de Yves Beauchemin, dans l'édition du Club Québec Loisirs (aussi chez Québec Amérique). Pour cette édition, 1998, édition originale en 1989.

12 août 2006

How To Be Good


Ce roman, tout en étant très divertissant puisqu'arborant l'humour anglais que j'apprécie toujours, soulève des questions très intéressantes.

Qu'est-ce qu'être bon? Est-il suffisant de faire un travail utile, de contribuer à quelques oeuvres de charité, d'aimer ses enfants et de leur procurer un environnement sain et affectueux? Ou faut-il essayer de réparer les injustices de la société, au risque de s'aliéner ses voisins, sa famille et de mettre en danger le noyau familial? Où est la limite entre la bonté et la naiveté (voire la folie!)?

Il y a aussi la question de la différence, qui était également abordée dans About a Boy, du même auteur. Jusqu'où doit on faire respecter nos principes lorsque cela empêche nos enfants de s'intégrer à leur milieu, à un âge où le sentiment d'appartenance est si important?

La seule faiblesse du roman, à mon avis, c'est d'avoir utilisé le stratagème du guérisseur-miracle pour expliquer la conversion soudaine du mari d'un cynique convaincu en un ange de bonne volonté. Cela rend le récit moins crédible, à moins de croire à ce genre de choses, ce qui n'est pas mon cas... Autre aspect qui m'a semblé plus difficile à croire: si j'étais la mère de deux jeunes enfants, je ne crois pas que j'accueillerais de parfaits inconnus (l'étrange guérisseur, le jeune sans-abri) dans ma maison pour y habiter, je craindrais trop pour leur sécurité.



Prochaine lecture: Juliette Pomerleau, d'Yves Beauchemin.


How To Be Good, de Nick Hornby, publié chez Riverhead Books en 2001.

09 août 2006

Grave Secrets


Kathy Reichs est égale à elle-même dans cet excellent roman policier dont l'action se passe au Guatemala et à Montréal. En plus d'un suspense qui nous tient en haleine de la première à la dernière page, on y découvre une page de l'histoire du Guatemala dont on a peu entendu parler (à ma grande honte, je ne connaissais absolument rien de ce drame!), le génocide de la population maya par l'armée durant la guerre civile de 1962 à 1996. C'est toujours difficile de constater à quel point l'humain peut être bestial (et encore, ce terme est une insulte aux bêtes, qui ne commettent jamais ce type d'atrocités...). On se dit que ça ne pourrait pas arriver ici, que nous sommes plus civilisés que cela, mais qui sait?

Comme dans les autres oeuvres de cette série, on retrouve en filigrane les soubresauts de la vie amoureuse de l'héroine, ce qui permet d'équilibrer le ton du roman, qui serait bien lourd sans ces passages... Et comme d'habitude pour cette série, ne pas lire ce livre en mangeant, certains passages sont assez graphiques et peu ragoûtants!


Prochaine lecture: How to Be Good de Nick Hornby.



Grave Secrets, de Kathy Reichs, publié chez Scribner en 2002

The Plot Against America (suite)

La fin est un peu tirée par les cheveux, mais il y a sans doute des exemples de choses encore plus incroyables qui sont vraiment arrivées. Le seul défaut du livre est que certains passages où il énumère les personnalités présentes à un évènement sont un peu lourds. C'est sans doute plus intéressant pour ceux qui sont familiers avec l'histoire de la ville de New York... Je connaissais le nom du maire LaGuardia (surtout à cause de l'aéroport!) mais cela s'arrête là... Dans l'ensemble, un livre très intéressant et qui fait réfléchir. Parfois il s'en est fallu de peu pour que l'Histoire bascule...

01 août 2006

The Plot Against America

Il s'agit d'un roman dans la veine de ce que les anglophones appelent «alternate history». Que serait-il arrivé si...? Dans ce cas-ci, Philip Roth décrit son enfance au New Jersey durant la Deuxième Guerre mondiale telle qu'elle se serait peut-être déroulée si Charles Lindbergh, qui a réellement fait des déclarations pro-nazies, s'était présenté aux élections contre Franklin D. Roosevelt et les avait remportées grâce à sa grande popularité. Montée de l'anti-sémitisme, isolationnisme des États-Unis, victoires d'Hitler et du Japon, telles sont les conséquences plausibles imaginées par l'auteur. Tout est décrit de façon si réaliste qu'on doit sans cesse se rappeler que c'est en grande partie inventé! D'ailleurs, à moins d'être familier avec la biographie de M. Roth, ce qui n'est pas mon cas, il est souvent difficile de distinguer ce qui est lui vraiment arrivé de ce qui est inventé. Il est fort possible qu'il ait incorporé des anecdotes de son enfance afin d'ancrer son récit dans la réalité. 

Billet suivant sur ce livre: ici!



The Plot Against America, de Philip Roth, publié chez Houghton Mifflin.

29 juillet 2006

À venir...

Prochaine lecture: The Plot Against America, de Philip Roth.

28 juillet 2006

Chroniques du ciel et de la vie

J'ai toujours été incapable de lire deux romans à la fois (c'est presque comme être à deux place en même temps!), mais dans le cas d'un essai, c'est possible. En même temps que le John Irving, j'ai donc lu ces Chroniques... d'Hubert Reeves. Elles sont tirées d'une série d'émission radiophoniques qui avaient été diffusées en France (M. Reeves se fait trop rare, ici, c'est dommage...).

Ces courtes chroniques sont très faciles à lire puisque M. Reeves est un excellent vulgarisateur. C'est un peu déprimant car il parle des problèmes environnementaux grandissants, et on se sent impuissant! Heureusement, il apporte aussi certaines pistes de solutions, et donne des exemples montrant que les choses peuvent changer (par exemple, les pluies acides sont moins pires que dans les années 80, grâce aux traité internationaux). Malheureusement, le problème de ce type de livres, c'est qu'il prêche aux convertis! Ce sont ceux qui sont déjà sensibles à ces problèmes qui vont les lire!

Ce que je trouve le plus épeurant, c'est qu'on a beau faire des efforts ici au Canada ainsi qu'en Europe, certains pays ne suivent pas! La Chine et l'Inde, par exemple, me semblent embarqués dans une industrialisation aveugle affolante. Je comprends qu'ils se disent que les pays occidentaux ont bâti leur richesse en exploitant les ressources de la Terre pendant des siècle, y compris dans leurs anciennes colonies, et que maintenant c'est à leur tour, mais ne voient-ils pas vers quel gouffre on se dirige? Quand aux États-Unis, qui préfèrent nier le problème de plus en plus évident du réchauffement de la planète plutôt que de risquer de ralentir un tant soit peu la croissance de leur économie, sont-ils un cas désespéré?



Chroniques du ciel et de la vie, de Hubert Reeves, publié au Seuil

The Undomestic Goddess

J'avais beaucoup entendu parlé de Sophie Kinsella et de sa série des Shopaholic... Alors mes attentes étaient peut-être trop élevées, ou bien ce livre (qui ne fait pas partie de la série) est peut-être moins bon que les autres. Je m'attendais à quelque chose dans le style d'Helen Fieldings (Bridget Jones' Diary), c'est loin d'être aussi bon! Les personnages sont sympatiques, le style est léger et agréable à lire (j'ai lu les 370 pages en un peu plus de 24 heures...) mais l'histoire est archi-prévisible et certaines péripéties sont plutôt tirées par les cheveux (l'héroine qui n'était même pas capable de faire un sandwich devient cordon-bleu après quelques leçons!)! L'intrigue amoureuse est un peu «harlequinesque» mais bien sûr j'ai quand même pleuré à la fin!



The Undomestic Goddess, de Sophie Kinsella, publié chez Dial Press.

26 juillet 2006

Until I find you (suite 2)

Dans l'ensemble, je garde une impression positive de ce livre, même si certains passages étaient pénibles à lire (ceux portant sur les abus sexuels sur le petit garçon). Je ne suis pas non plus très attirée par le monde du tatouage, c'est peut-être pourquoi j'ai peu accroché à cette partie du roman. Par contre, j'ai bien aimé la fin, elle est très satisfaisante.

Prochaine lecture: The Undomestic Goddess de Sophie Kinsella.

18 juillet 2006

Until I find you (suite)

****** Attention, une partie importante de l'intrigue est révélée ci-dessous! ******

J'ai toujours des réticences face à ce roman; en fait j'alterne entre l'aimer beaucoup et pas du tout. Le thème de l'abus sexuel des enfants traité d'une façon semi-légère, semi-dramatique m'est difficile à supporter. Presque tous les personnages principaux sont soit abuseurs, soit abusés, soit les deux; ça commence à faire beaucoup. Peut-être que je n'avais tout simplement pas envie de lire un livre sur ce thème en ce moment.

Par contre, le fait qu'on s'aperçoive au deux tiers du roman que tout ce que Jack avait cru comprendre lorsqu'il était petit au sujet de ses parents était faux ou distordu, et qu'il refasse le voyage pour retrouver la vérité, ça c'est un revirement de situation passionnant, et que franchement je n'avais pas vu venir, malgré les nombreux indices laissés tout au long et qu'on découvre a posteriori!

04 juillet 2006

Until I find You

John Irving est un de mes auteurs favoris. A Prayer for Owen Meany est un des meilleurs livres que j'ai lus dans ma vie. Par contre, le roman précédent celui-ci, The Fourth Hand, m'avait déçue, les personnages étaient trop étranges pour qu'on s'y attache vraiment.

Pour le moment, après environ deux cents pages sur sept cents, je suis encore ambivalente face à Until I Find You. Certains passages sont drôles ou touchants, particulièrement les chapitres où le petit garçon se retrouve dans une école de filles. Mais d'autres passages sont plutôt dérangeants, notamment ceux ayant trait à ses expériences sexuelles. L'auteur veut-il nous choquer ou bien que l'on prenne l'enfant en pitié?

Donc pour l'instant, je réserve mon opinion...



Until I find you, de John Irving, publié chez Alfred A. Knopf Canada, 2005.

28 juin 2006

La Part du mort (suite)


***** Attention, un élément important de l'intrigue est dévoilé ici! *****

Bon, j'avais deviné que l'historienne Soria était en fait une survivante du massacre. Elle réagissait avec trop d'émotion aux différents faits que l'enquête révélait. Si elle était restée plus impassible, on ne s'en serait sans doute pas douté. Ou bien était-ce voulu, pour une raison qui m'échappe? Des fois, on aimerait avoir l'auteur devant soi pour en avoir le coeur net!

Un des rares défauts: j'ai appris à la fin que l'action se déroule dans les années quatre-vingts, non pas de nos jours comme la date de publication me l'avait laissé croire, et que les événements racontés sont précurseurs de la guerre civile qui éclata en 1988 et mena à la montée de l'extrémisme musulman en Algérie. J'aurais aimé le savoir dès le début, cela donne une couleur différente au roman! J'imagine que la plupart des Français ont suivi les événements dans leur ancienne colonie avec plus d'attention que nous, Nord-Américains, et que pour eux c'était évident dès le début...

Néanmoins, ce livre est passionnant, et j'ai déjà hâte de lire le tout dernier ouvrage du même auteur, qui se déroule au Moyen-Orient et qui a reçu une excellente critique.

Prochaine lecture: Until I find you, de John Irving.

26 juin 2006

La Part du mort

J'avais lu il y a quelques temps le roman Morituri*, de l'auteur Yasmina Khadra. Ce roman policier dont l'action prend place en Algérie m'avait plu dans l'ensemble, mais certains points m'avaient agacée, notamment l'utilisation de l'argot dans les dialogues. Parle-t-on vraiment ainsi en Algérie, ou ne serait-ce pas plutôt une façon de donner une saveur «san-antoniesque» au roman? Aussi, on avait de la difficulté à démêler les différents personnages secondaires (en partie, il faut l'avouer, à cause des noms arabes, difficiles à reconnaître pour nos cerveaux occidentaux!). Je me demandais donc si la renommée de cet auteur n'était pas due en grande partie au fait qu'il a mis sa vie en danger pour écrire ses livres dans la société extrémiste où il vit (d'où l'utilisation du pseudonyme féminin).

Ce roman-ci est beaucoup plus égal au niveau de la qualité. L'utilisation de l'argot se fait plus subtile, et certaines expressions sont très amusantes, telles que «Ce type chiperait un doigt à qui lui prêterait main forte.» (C'est mon genre d'humour!)

L'intrigue est intéressante et nous fait découvrir des épisodes de l'histoire coloniale dont nous sommes peu familiers ici en Amérique du Nord -- le commissaire Llob enquête sur des événements qui se sont passés durant la guerre d'indépendance et qui ont des répercussions jusqu'à nos jours. Comme dans le premier livre, la description de la société algérienne actuelle, avec sa corruption et ses inégalités, est tout à fait poignante.



Morituri, de Yasmina Khadra, publié chez Gallimard dans la série Folio Policier
La Part du mort, de Yasmina Khadra, publié chez Gallimard dans la série Folio Policier

11 juin 2006

Le Clan des Otori (suite 4)

Finalement, je crois que je devrais retirer mes paroles au sujet de la paresse des auteurs de historic fantasy, au moins dans ce cas en particulier! À la fin du troisième livre, l'auteur remercie tous ceux qui l'ont aidée dans ses recherches. Il semble donc qu'elle se soit documentée de façon exhaustive* sur le Japon médiéval, l'élevage des chevaux à cette époque, la littérature, le théâtre, les jardins, etc. D'ailleurs, cela me fait penser que je me suis peut-être trop avancée lorsque j'ai affirmé que la géographie était inventée... Ce serait à vérifier dans un atlas, historique de préférence. Il reste néanmoins que la pression est moins grande que dans un roman historique classique, à mon avis.

J'ai beaucoup aimé cette trilogie, mais en même temps on dirait que je ne suis pas mécontente de passer à autre chose! Ma prochaine lecture sera La Part du mort, de Yasmina Khadra, un roman policier algérien.


* À bien y penser, c'était sûrement le cas également de Guy Gavriel Kay, en particulier pour La Mosaïque sarantine, qui se passe dans un monde inspiré de la civilisation byzantine.

04 juin 2006

Le Clan des Otori (suite 3)

Plus j'avance dans le troisième livre, plus certains passages me font penser à un roman d'espionnage, un de ceux où le héros se fait poursuivre par des assassins à la solde de l'organisation qu'il a quittée (par exemple la mafia, la CIA, etc), à la fois par esprit de vengeance et parce qu'il possède des informations qui pourraient la détruire. Robert Ludlum n'aurait pas fait mieux!

31 mai 2006

Le Clan des Otori (suite 2)

J'aime aussi le fait que le récit est parfois conté à la première personne (du point de vue du héros, Takeo), parfois à la troisième (les parties où Takeo est absent, racontées du point de vue de l'amoureuse, de sa servante, etc...). Cela apporte une certaine diversité et permet d'incorporer différents points de vue. Un roman à plusieurs voix, entièrement à la première personne, mais où plusieurs personnages racontent chacun leur partie de l'histoire, aurait pu être très intéressant, aussi.

22 mai 2006

Le Clan des Otori (suite)

Le historic fantasy permet donc de transmettre «l'esprit» d'une culture, même si de nombreuses libertés sont prises (la géographie est inventée, les personnages n'ont jamais existés, etc).

Par exemple, la description des paysages, qu'ils soient sauvages ou cultivés, me fait penser aux délicates aquarelles des grands maîtres japonais. On y retrouve les jardins cultivés à la perfection, avec leurs petits ponts, leurs sentiers de gravier blanc, leurs étangs ornés de fleurs aquatiques. On reconnaît aussi la beauté des objets du quotidien -- vaisselle en porcelaine, meubles en bois précieux. Bref, l'art de vivre à la japonaise, si différent de notre culture moderne avec ses meubles en contre-plaqué et ses ustensiles made in China!

On y retrouve aussi l'importance de la caste des guerriers (semblables aux samourai, même s'ils ne sont pas nommés ainsi). Toutefois le système seigneurial et les guerres territoriales font beaucoup penser au Moyen Âge occidental... Sans doute s'agit-il d'une constante qui s'est retrouvée dans la plupart des civilisations...

D'autres thèmes universel qu'on retrouve aussi dans cette trilogie sont: les amours contrariées, la loyauté, la persécution de groupes religieux, l'exclusion d'une partie de la population (les fameux intouchables, ou parias, comme en Inde -- je me demande si on les retrouvait aussi au Japon).

20 mai 2006

Le Clan des Otori

Je viens de finir le deuxième tome de cette excellente trilogie. Il s'agit d'un roman du genre historic fantasy, de la même veine que les merveilleux romans de l'auteur canadien Guy Gavriel Kay (inventeur du genre, je crois), mais cette fois-ci dans un environnement inspiré du Japon médiéval.

Qu'est-ce que le historic fantasy? Ma définition maison: cela ressemble à un roman historique classique, mais l'histoire se passe dans un monde inventé, quoique fortement inspiré d'une culture ayant déjà existé. Cela permet donc à l'auteur de prendre des libertés au niveau géographique, historique, etc, tout en donnant au roman une saveur particulière et présentant des points de références pour le lecteur. Cela permet aussi à l'auteur d'ajouter une composante fantastique à l'histoire, ce que le roman strictement historique interdit, bien sûr! Par exemple, dans Le Clan des Otori, certains personnages ont des pouvoirs extra-sensoriels, peuvent se rendre invisibles, etc.

On pourrait argumenter que le historic fantasy est une solution de facilité pour les auteurs aimant le genre historique mais trop paresseux pour faire une recherche approfondie... Il y a peut-être un peu de vrai là-dedans! Comparons par exemple avec les monumentaux et passionnants romans historiques d'Edward Rutherfurd, dont je viens de finir Russka (fascinant quoiqu'un peu long vers la fin). Tous ses romans, en tous cas ceux que j'ai lus, sont construits de la même façon. Il s'agit d'une suite de récits plus ou moins longs, prenant place dans un lieu unique (ville, région ou pays), à différentes époques et avec pour protagonistes des descendants de deux ou trois familles. Cela nous permet donc de voir l'évolution des mentalités, de l'architecture, etc. Comme chaque roman se passe à différentes époques, cela doit demander une somme de travail colossale!

Mais quelle que soit la motivation des auteurs, cela a donné naissance à un genre fort intéressant, alors pourquoi s'en priver?



Le Clan des Otori, par Lian Hearn, publié chez Folio en version traduite de l'anglais.
Russka, par Edward Rutherfurd, publié chez Ballantine Books en version originale anglaise.