27 décembre 2008

Bye-Bye 2008!

Une année de lecture avec des hauts et des bas, moins fournie que l'an passé, mais il faut dire que quelques grosses briques ont fait baisser ma moyenne (Les Bienveillantes m'a pris presque deux mois!)!


  1. The Darling, de Russell Banks

  2. L'Ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafon

  3. The Story of Lucy Gault, de William Trevor

  4. I'll Tell You A Secret, d'Anne Coleman

  5. Une Jeune Femme en Guerre, tome 1, de Maryse Rouy

  6. Le Jardin sablier, de Michèle Plomer

  7. Je, François Villon, de Jean Teulé

  8. Les Bienveillantes, de Jonathan Littell

  9. Le Vieux qui lisait des romans d'amour, de Luis Sepulveda

  10. Northanger Abbey, de Jane Austen

  11. Le Chevalier de Maison-Rouge, d'Alexandre Dumas

  12. Ni d'Ève ni d'Adam, d'Amélie Nothomb

  13. Intrigue à l'anglaise, d'Adrien Goetz

  14. Eleanor Rigby, de Douglas Coupland

  15. Needful Things, de Stephen King

  16. La Beauté des petites bêtes que personne n'aime, de Line McMurray

  17. The Progress of Love, d'Alice Munro

  18. L'Empire des loups, de Jean-Christophe Grangé

  19. Les Soupes célestes, de Jacques Savoie

  20. Hour Game, de David Baldacci

  21. In Her Shoes, de Jennifer Weiner

  22. Have the Men Had Enough, de Margaret Forster

  23. Laisse-moi te dire, de Janine Boissard

  24. Le Tueur aveugle, de Margaret Atwood

  25. Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, d'Éric-Emmanuel Schmitt

  26. D'où viens-tu, berger?, de Mathyas Lefébure

  27. Voyage en Irlande avec un parapluie, de Louis Gauthier

  28. Au Sud de la frontière, à l'ouest du soleil, de Haruki Murakami

  29. Millénium 1: Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes, de Stieg Larsson

  30. World Without End, de Ken Follett

  31. The Appeal, de John Grisham

  32. Une Histoire de la lecture, d'Alberto Manguel

  33. Millénium 2: La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, de Stieg Larsson

  34. Oracle Night, de Paul Auster

  35. Le Rapport de Brodeck, de Philippe Claudel

  36. Millénium 3: La Reine dans le palais des courants d'air, de Stieg Larsson

  37. Une Jeune Femme en Guerre, tome 2, de Maryse Rouy

  38. The Hundred Secret Senses, d'Amy Tan

  39. The Stone Angel, de Margaret Laurence

  40. The Christmas Mystery, de Jostein Gaarder

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Mes trois Coups de coeur:

Le Vieux qui lisait des romans d'amour de Luis Sepulveda
D'où viens-tu, berger de Mathyas Lefébure
L'Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon


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Quelques statistiques:

Livres québécois: 7
Livres du Canada anglais: 6
Livres d'auteurs scandinaves: 4
Livres d'auteurs espagnols ou sud-américains: 2
Livres d'auteurs asiatiques: 1

J'ai donc tenu deux de mes résolutions, soit lire plus de romans québécois et canadiens-anglais. Par contre, ma sélection a été beaucoup moins internationale que l'an passé; une chance qu'il y a eu la trilogie Millénium pour augmenter la moyenne! Étrangement, l'année n'a pas non plus été favorable aux auteurs britanniques, seulement 3, alors que c'est une littérature que j'aime beaucoup.

Et vous, votre année littéraire?

23 décembre 2008

The Christmas Mystery

Même si je suis athée, j'ai toujours bien aimé les films et livres qui se rattachent à Noël en général, et à la Nativité en particulier. Je trouve cette histoire très riche au niveau symbolique et émotionnel. Alors quand j'ai vu ce livre dans une liquidation le printemps passé, j'ai pensé que ce pourrait être amusant de le lire à l'approche de Noël, histoire d'essayer de me mettre dans l'esprit des Fêtes. Car à mesure que les années passent, j'ai de plus en plus de difficulté à retrouver la magie et l'émerveillement de Noël. La musique me tombe sur les nerfs. Je hais le magasinage et je trouve que les gens dépensent des fortunes pour des gugusses inutiles. (Quelle rabat-joie! Bon, je me tais. Il y a quand même les maisons joliment illuminées et la joie des petits enfants. Ça, je ne m'en lasse pas!) J'espérais donc retrouver un peu de mon âme d'enfant en lisant ce livre, mais je suis restée sur ma faim.

Il s'agit de l'histoire d'un petit garçon qui achète un mystérieux calendrier de l'Aven, et qui trouve chaque jour en ouvrant la petite fenêtre un texte racontant le pélerinage d'une petite Norvégienne à travers l'Europe et les siècles pour se rendre à Bethléem le soir de la naissance de Jésus, en compagnie d'étranges personnages. S'agit-il de la même petite fille qui a vraiment disparue de la ville où il habite il y a cinquante ans?

J'aurais peut-être dû jouer le jeu et ne lire qu'un chapitre par jour (chaque chapitre étant relié à une date du calendrier, du 1er au 24 décembre). Pour une lecture en continu, les péripéties deviennent vite répétitives. De plus j'ai de la difficulté à cerner le public visé. Le vocabulaire est un peu trop recherché pour de jeunes enfants, mais l'intrigue n'intéressera pas les adolescents. Quant aux adultes, les nombreuses références à l'Histoire et à la géographie sont trop superficielles pour captiver ceux que ces sujets intéressent, et ennuiront par leur quantité ceux qui ne s'y intéressent pas.

J'ai tout de même tenu jusqu'à la fin, car j'espérais toujours un revirement de situation semblable à celui du Monde de Sophie, du même auteur. Mais non, la fin est décevante et tombe complètement à plat dans les deux niveaux du récit, celui de l'enquête sur la disparition de la petite fille dans la vraie vie, et celui des aventures de la petite fille qui se rend à Bethléem. Seul bon point, la présentation visuelle est très réussie et les illustrations, dans un style naïf qui rappelle Le Petit Prince, plutôt jolies.

Pour me mettre dans l'esprit de Noël, je vais plutôt aller louer le film Nez-Rouge, ou regarder une Xième fois mon DVD de Love, Actually, tiens!

Surtout n'écoutez pas une vieille ronchonneuse comme moi, passez un merveilleux Noël!!!


The Christmas Mystery de Jostein Gaarder, illustrations de Rosemary Wells, publié en traduction anglaise chez Farrar Straus Giroux en 1996. 222 p. L'original norvégien, Julemysteriet, date de 1992.

17 décembre 2008

Appel aux utilisateurs de Blogger


Depuis plus d'une semaine, je ne reçois plus les courriels de notification lorsque mes lecteurs me laissent des commentaires. Je ne reçois que ceux de mes propres commentaires, plus un ou deux autres, bizarrement! Je n'ai rien changé dans les paramètres, et mon courriel fonctionne normalement. Ils ne sont pas non plus dans le filtre anti-spam. Suis-je seule à avoir ce genre de problème?

Addendum (18 décembre)
: Merci à tous de votre aide, je crois que j'ai trouvé le bobo et tout semble être revenu à la normale (je croise les doigts). Pour ceux que cela intéresse, l'adresse noreply-comment@blogger.com s'était retrouvée dans les adresses automatiquement bloquées par Hotmail, peut-être suite à une fausse manoeuvre de ma part...

13 décembre 2008

The Stone Angel

Une vieille femme au caractère fort mais imparfait, affectée physiquement et mentalement par la maladie, se souvient de sa vie dans l'Ouest canadien. Le passé fait écho au présent. Parviendra-t-elle à faire la paix avec les hommes de sa vie et surtout avec elle-même avant qu'il ne soit trop tard?

J'ai parcouru avec beaucoup d'émotion (et aussi plusieurs sourires, car cette vieille dame a vraiment un caractère de cochon!) ce roman d'une auteure canadienne découverte grâce à Jules (merci Jules!). Il semble qu'il fasse partie d'une série, le Cycle de Manawaka (du nom du village où se déroule une grande partie de l'action), dont chaque tome peut se lire séparément. J'ai déjà hâte de mettre la main sur les autres!

L'avis de Clarabel.

The Stone Angel de Margaret Laurence, publié chez McClelland & Stewart en 1964. 308 p. Titre de la traduction française: L'Ange de Pierre.

06 décembre 2008

The Hundred Secret Senses


J'ai toujours aimé les histoires de réincarnation. Pouvoir revenir encore et encore, que ce soit pour accomplir ce qu'on n'a pas pu faire la fois précédente ou encore pour essayer quelque chose de complètement différent, l'idée est séduisante, non?


Dans les livres d'Amy Tan, il y a souvent au moins deux histoires imbriquées l'une dans l'autre. Ici, c'est justement par le biais de la réincarnation que cette imbrication (c'est un mot?) est réalisée. Mais c'est aussi et surtout un prétexte pour aborder la relation difficile entre une femme née d'une mère américaine et d'un père chinois et sa demi-soeur chinoise (étrange mais que j'ai trouvé très attachante). Une relation faite d'amour et de jalousie, de loyauté et de trahisons. Le choc des cultures est décrit de façon humoristique, et quant aux amateurs de belles histoires d'amour, ils seront également choyés. Vraiment, il y a de tout pour tous dans ce roman, y compris un petit côté fantastique et un récit de voyage!


The Hundred Secret Senses d'Amy Tan, publié chez G.P. Putnam's Sons en 1995. 358 p. Titre de la traduction française: L'Attrape-fantômes (un drôle de titre qui ne reflète pas très bien l'ambiance du roman, à mon avis!)

26 novembre 2008

Une Jeune Femme en guerre (tome 2)

Dans ce roman, qui est - tenez-vous bien - la suite d' Une Jeune Femme en guerre (tome 1), nous suivons les aventures de la jeune Lucie en Italie en 1944-45, puisqu'elle a réussi à se faire engager comme photographe de guerre pour une agence de presse canadienne.

Comme dans le premier tome, on retrouve ici une écriture simple mais élégante, une intrigue plutôt linéaire, une héroïne forte mais néanmoins bien de son temps, qui tente de faire sa place dans un monde d'hommes. J'ai particulièrement apprécié la description de l'Italie en ruines vue par une jeune québécoise qui n'était jamais sortie de sa province. On sent que Maryse Rouy, comme c'est son habitude d'ailleurs, s'appuie sur une documentation solide.

Un genre de bouquin qui ne bouleversera la vie de personne mais qui est très plaisant à lire lorsqu'on n'a pas trop envie de se casser la tête. Il tombait à pic dans mon cas, et m'a fait passer un agréable moment. Bonus, la couverture est bien jolie.

Une Jeune Femme en guerre (tome 2) de Maryse Rouy publié chez Québec Amérique en 2008. 341 p.

22 novembre 2008

La Reine dans le palais des courants d'air

***Contient des spoilers***


Si le premier tome de cette série adoptait la forme du roman policier classique (qui est le meurtrier?) et le deuxième celle du thriller, ce dernier volume tient plus du roman d'espionnage et du roman judiciaire.

J'avoue avoir eu un peu plus de difficulté à entrer dans le tome 3 que dans les précédents (billets ici et ici). Dans la première moitié du bouquin, l'intrigue s'en va un peu dans toutes les directions, non? Les déboires d'Érika à son nouvel emploi, la réorganisation de la rédaction de Millénium, l'historique des différentes sections de la police secrète, plusieurs nouveaux personnages... Il y a aussi quelques absurdités dans l'intrigue. Par exemple, si deux suspects ont tenté de s'entretuer et que pour des raisons logistiques ils doivent être hospitalisés au même étage du même hôpital, la procédure policière logique ne serait-elle pas de poster un agent en uniforme dans le corridor?

Ce n'est qu'à partir du milieu, après quelques faux départs où on se dit qu'enfin l'action va commencer, que les choses se mettent en place. Mais cela vaut tout de même la peine de s'accrocher, car la fin est vraiment palpitante. Le procès à lui seul vaut le déplacement.

Quelle tristesse, l'auteur est décédé et nous n'aurons pas la suite des aventures de Lisbeth et Mikael! Car clairement l'écrivain avait l'intention de continuer puisqu'il a laissé des fils de l'intrigue dénoués (au sujet notamment de la soeur de Lisbeth). Et moi j'attends toujours l'explication de la mystérieuse tornade en mer (normalement les tornades ne se créent qu'au-dessus des terres) dont Lisbeth est témoin au début du deuxième tome. Je reste sur ma faim.


Aussi, quelqu'un peut m'expliquer le titre? Merci d'avance, ô lecteur plus intelligent que moi!


Les billets de quelques blogueurs (impossible de tous les mettre!): Karine, Catherine du Biblioblog, Florinette, Jules, Amanda, So,...


Millénium 3: La Reine dans le palais des courants d'air de Stieg Larsson, publié chez Actes Sud en 2007. 711 p. Titre de la version originale suédoise: Luftslottett som sprängdes.

18 novembre 2008

Besoin de suggestions

Mon père, qui a 74 ans, vient d'être hospitalisé à cause d'une maladie dégénérative, et nous venons d'apprendre qu'il ne pourra plus retourner à la maison (vraiment difficile comme situation, mais ça c'est une autre histoire). Il aime beaucoup la lecture, mais sa maladie affecte grandement sa mémoire à court terme et sa concentration, si bien que certains jours il est incapable de suivre le fil d'un roman.

Je cherche donc des idées de livres qui pourraient lui convenir, par exemple des petites histoires très courtes, pas plus de 3-4 pages. Rien de déprimant, mais pas trop enfantin non plus, cela ne lui plairait pas, donc j'éviterais la littérature jeunesse. Il n'est pas un amateur de poésie non plus.

J'ai pensé à Exercices de style, de Raymond Queneau (il l'a déjà lu, mais il aimera probablement le relire). Quelqu'un a d'autres idées? Toutes suggestions sont les bienvenues.

11 novembre 2008

Défi Lire autour du monde - ma liste

(Pour les détails de ce défi de lecture, suivez le guide chez Enna.)

Voici les escales de mon voyage autour du monde:

J'enquêterai à Venise avec le commissaire Brunetti dans Blood From a Stone de Donna Leon (Lu!). Cap ensuite sur l'Inde, où je rechercherai un dépaysement total avec Passage to India de E.M. Forster. De retour en Amérique, je séjournerai à «Smalltown USA» chez la mère de famille nombreuse de The Prize Winner of Defiance, Ohio (Lu!). Puis je visiterai le Chili en compagnie d'Isabel Allende dans Portrait Sepia. Enfin, je suivrai les pérégrinations européennes de Frances Mayes dans A Year in the World (Lu!).

Embarquement: le 1er janvier 2009.


Addendum: Si vous désirez participer, n'oubliez pas d'aller vous inscrire chez Enna (lien ci-dessus) lorsque votre liste est prête!

08 novembre 2008

Le Rapport de Brodeck

Je me souviens que j'ai regardé le ciel et que je me suis dit, à voir toutes les étoiles ainsi pressées les unes contre les autres, à la façon d'oisillons qui ont peur et qui recherchent compagnie, que bientôt nous plongerions d'un coup dans l'hiver. L'hiver, qui chez nous est long comme des siècles embrochés sur une grande épée et pendant lequel, autour de nous, l'immensité de la combe étouffée de forêts dessine une bizarre porte de prison.


Cela se passe dans un pays qui n'est pas nommé, après une guerre qui n'est pas nommée durant laquelle on a envoyé tous les étrangers dans des camps de concentration qui ne sont pas nommés. Ayant survécu, Brodeck revient au village, et on le charge d'écrire un rapport sur la disparition d'un drôle de personnage, pas nommé lui non plus parce qu'il n'a jamais voulu dire son nom. Ce sera l'occasion pour lui de faire un retour en arrière et de se remémorer des événements qu'il aurait voulu oublier.

Un très beau roman, une atmosphère étrange, presque surréelle, une fin laissant place à différentes interprétations, beaucoup de douleur et de culpabilité, sans pour autant que ce soit une lecture lourde, grâce à la très belle plume de Philippe Claudel et grâce aussi aux allers-retours entre différentes époques. Il me laisse une impression un peu indéfinissable, que donc j'ai de la difficulté à mettre par écrit. Vous devrez le lire pour vous faire votre propre idée...



... ou bien aller voir chez d'autres blogueurs plus éloquents: Lisa, Sylire, Joëlle, Katell, Tamara, Sophie, Bellesahi, Thom...


Le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel, publié chez Stock en 2007. 400 p.

05 novembre 2008

Blog-o-trésors - ma liste de trésors!

Dans le cadre du défi Blog-o-trésors (pour les règles du défi, c'est ici), voici 10 livres que j'ai adorés. Comme vous l'avez sans doute remarqué si vous avez commencé votre propre liste, c'est vraiment difficile de n'en choisir que dix! De plus, avec ma règle «pas de séries et de trilogies», je me suis coupé de plusieurs de mes favoris (Le Seigneur des anneaux, La Tapisserie Fionavar, The Hitchhiker's Guide to the Galaxy, Les Rois Maudits...)!

J'ai donc tenté d'avoir un choix varié de genres et de nationalités. J'ai lus certains de ces livres il y a plus de vingt ans! J'espère qu'ils n'ont pas trop mal vieilli...



  • Rostand Edmond, Cyrano de Bergerac

  • Irving John, A Prayer for Owen Meany/Une Prière pour Owen

  • Dumas Alexandre, Les Trois Mousquetaires

  • Martel Yann, The Story of Pi/L'Histoire de Pi

  • Lapierre Dominique et Collins Larry, Cette Nuit la liberté

  • Tournier Michel, Gaspard, Melchior et Balthazar

  • Tremblay Michel, La Grosse Femme d'à-côté est enceinte

  • Gary Romain, Les Cerfs-volants

  • Husseini Khaled, The Kite Runner/Les Cerfs-volants de Khaboul

  • Ludlum Robert, The Bourne Identity/La Mémoire dans la peau

Comme ce sont tous des livres que j'ai lus avant d'avoir commencé ce blogue, je n'ai aucun lien à vous donner, mais si vous avez des questions n'hésitez pas à me les poser!

03 novembre 2008

Défi de lecture Blog-o-trésors!

Je vous avais promis un nouveau type de défi de lecture pour 2009, alors voilà. Comme vous allez voir, on reste dans le style «peu contraignant», puisqu'il n'y aura que 4 livres à lire durant l'année.

Voici donc le défi Blog-o-trésors!

Marche à suivre:

1. Faites une liste de 10 livres que vous avez adorés ou qui vous ont marqués, et publiez-la sur votre blogue. Tous les styles littéraires sont permis. Seule restriction, si un livre fait partie d'une série, il doit pouvoir se lire de façon indépendante. (Si vous n'avez pas de blogue, vous pouvez participer en inscrivant votre liste dans les commentaires ci-dessous.)

2. Avertissez-moi dans les commentaires ci-dessous, en incluant le lien vers votre billet.

3. Là c'est moi qui fais tout le travail: je ferai une méga-liste de tous les livres suggérés par les participants.

4. Dans la méga-liste, choisissez au moins 4 livres que vous lirez avant le 31 décembre 2009.

5. Optionnel: si vous écrivez une critique d'un de ces livres sur votre blogue, vous pourrez me transmettre le lien et je l'inclurai dans la liste.


Date limite pour afficher votre liste de 10 trésors: 31 décembre 2008. Après cette date, vous pourrez tout de même participer au défi en choisissant 4 livres à lire, mais la méga-liste de trésors sera considérée comme définitive.


(Idée piquée chez Bottle_of_shine dans la blogosphère anglophone.)

Addendum: Foire aux questions:
Question: OK, je récapitule parce qu'il est tôt et que mes filles me font la vie dure côté sommeil ces temps-ci: on te donne 10 coups de coeur, tu fais une méga-liste et on choisit 4 livres là-dedans. C'est ça?
Réponse: C'est en plein ça!

01 novembre 2008

Oracle Night

Sur le thème des États-Unis (en l'honneur des élections américaines), notre club de lecture Blogoclub avait choisi de lire Brooklyn Follies de Paul Auster. Comme je l'avais déjà lu (et beaucoup aimé, voir ici), j'ai décidé de lire un autre roman du même auteur, et le hasard bibliothèquesque a fait qu'Oracle Night s'est retrouvé sur ma table de chevet.

Je dois dire que j'ai d'abord éprouvé un peu de difficulté à entrer dans ce livre. Il me semblait trop semblable à Book of Illusions: un homme en convalescence (ici suite à une maladie grave, là suite à un deuil) tente de reconstruire sa vie et c'est l'écriture qui lui en donne l'occasion. De plus, on retrouve le même stratagème d'histoire dans l'histoire, et je viens de lire un autre roman bâti de cette façon (Le Tueur aveugle de Margaret Atwood). Aussi intéressant que puisse être ce type de roman à tiroirs, il peut aussi être frustrant, car on doit constamment abandonner une ligne de récit pour revenir à l'autre.

J'ai donc un peu peiné pour les premières cent pages -- à part le petit passage qui se déroule dans une étrange papeterie chinoise. Il faut vous dire que j'adore les papeterie presque autant que les librairies; j'adore toucher les différents types de papier, essayer les stylos... Je suis un peu nostalgique du bon vieux temps où tout s'écrivait à la main. Quel plaisir que de sentir une bonne plume glisser sur une feuille de papier de qualité!

Puis on dirait qu'après une centaine de pages, sans trop que je sache pourquoi, un déclic s'est produit et j'ai enfin embarqué à fond dans le récit. Ce livre nous parle du passé, du présent et du futur. Vivre le présent, retourner dans le passé, prédire le futur. Et surtout il nous parle du pouvoir presque magique des mots et de l'écriture. Si on écrit quelque chose qui éventuellement se réalise, est-ce une coïncidence, une prédiction ou une cause?

Et même si j'avais deviné à l'avance une partie de l'intrigue, cela ne m'a pas dérangée. J'ai vraiment apprécié l'écriture de Paul Auster, et j'aimerais un jour relire ce roman pour bien en saisir toutes les nuances et toutes les implications. Et l'idée des notes en bas de pages est vraiment originale, et permet de passer d'une trame à l'autre sans perdre le fil.


L'avis d'Amanda, ceux de Laurence et de Thomas du Biblioblog, celui d'Allie, de Florinette, de Thom...


Pour connaître les billets du Blogoclub sur Brooklyn Follies, suivez les liens chez Sylire ou Lisa, nos deux formidables organisatrices!



Oracle Night de Paul Auster, publié chez Henry Holt & Company en 2003. 243 p. Titre de la traduction française: La Nuit de l'oracle.

30 octobre 2008

Défi Lire autour du Monde

Une idée de défi de lecture intéressante chez la blogueuse Enna, le Challenge Lire autour du monde! L'originalité de ce défi, c'est de nous demander de lire des livres se déroulant dans des villes et des pays autres que les nôtres (et non pas nécessairement écrits par des écrivains de ces pays, comme on aurait pu le penser). Donc, le dépaysement est garanti!

Comme ce n'est pas évident de trouver des romans répondant aux différents critères, Enna est en train de mettre sur pied une liste de suggestions, et propose de mettre en commun nos connaissances livresques. Que vous ayez ou non décidé de participer au défi, vous pouvez allez lui suggérer quelques titres de romans et récits de voyage se déroulant dans différents pays et villes. C'est ici!

Au départ, même si je trouve l'idée excellente, j'hésitais à embarquer, car j'ai moi-même l'intention d'organiser un mini-défi pour 2009 (je vous en reparle dans quelques semaines). Mais c'est vrai que c'est vraiment peu contraignant, et en plus, on est venu me défier jusque chez moi! (Voyez ici, dans les commentaires!) Alors je n'ai vraiment pas le choix! D'ailleurs, en parcourant du regard ma PAL, je vois déjà plusieurs titres qui pourraient fort bien faire l'affaire.

Il ne me restera plus qu'à préparer ma liste... À suivre!

29 octobre 2008

La fin du mois approche...

Alors c'est le temps de... payer les factures? Meuh non! C'est le temps de prendre connaissance de la prochaine lecture de notre club des blogueurs, le Blogoclub! Pour le premier janvier 2009, nous devions sélectionner un polar historique; la population a choisi *roulement de tambour* La Dame en blanc de Wilkie Collins!

En apprenant la nouvelle, je me suis permis 30 secondes de baboune parce qu'encore une fois (tsss) ce n'est pas pour celui-là que j'avais voté! Puis finalement je me dis que c'est une très bonne idée, puisque ce livre était évoqué dans mon roman coup de coeur 2007, et que je m'étais dit qu'il faudrait bien que je le lise un jour pour voir de quoi il retourne!

Nous avons aussi appris le thème suggéré pour notre lecture du 1er mars (ça paraît si loin, alors que la première neige vient de tomber sur Montréal!); cette fois-ci, il n'y aura pas de vote. En l'honneur du prix Nobel qui vient d'être accordé à Jean-Marie Le Clézio, il s'agira tout simplement de choisir n'importe quel livre de cet auteur. Quelle bonne idée!

En attendant, rendez-vous dans quelques jours pour nos billets sur Paul Auster!

28 octobre 2008

La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette

Une intrigue complexe mais néanmoins facile à suivre. Encore quelques problèmes de traduction, mais on s'y fait. Contrairement au tome 1, aucune longueur. Un suspense qui s'installe dès le début. Crescendo jusqu'à une finale époustouflante. De nouveaux éléments sur le passé mystérieux de certains personnages. Quelques fils laissés en suspens.

Que dire de plus? Vite, où est le tome 3?


Je ne peux citer tous les blogueurs qui ont commenté ce roman, mais en voici toujours quelques uns: Jules, Karine, Tamara, Catherine du Biblioblog, Florinette, Fashion, Bob August, Charlie Bobine...


Millénium 2: La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette de Stieg Larsson, publié chez Actes Sud/Actes noirs en 2006. 652 p. Titre de l'original suédois: Flickan som lekte med elden.

26 octobre 2008

Belle récolte...

...ce matin à la bouquinerie:





Le tout pour $5, pas trop mal, non? En plus, quelle belle journée pour une petite balade sur la rue Mont-Royal, suite à un petit déjeuner monstrueux dans un restaurant sympathique!

23 octobre 2008

Encore quelques perles de chez Google...

Décidément, tous les chemins mènent à J'ai lu... Qu'est-ce qui peut bien attirer ici autant d'êtres bizarroïdes? (Voir aussi mon autre billet...)

Irlande bêtes de lit
Oooh ces Irlandais!

Laisse moi le savoir
ok, promis!

Quel livre j'aime lire?
Je l'sais-tu, moé?

Anarchist cookbook traduction
Un livre de recettes anarchiste? Les recettes ne doivent pas être faciles à suivre...

J'admet (sic) que mettre les civilisations les unes après les autres est bien
Oui, alors que toutes en même temps, ça ne se fait pas, hein!

La position de l'Africaine en amour
Je ne la connais pas celle-là, c'est bien?

Les hommes qui couchent avec plusieurs femmes
Aurait-on découvert un tome 4 à la série Millénium?

19 octobre 2008

Tout le monde en parla...

J'ai été extrêmement contente de la sortie de l'écrivain et éditeur québécois Jean Barbe à Tout le monde en parle ce soir (hier soir, en fait, puisqu'il est passé minuit!) au sujet de l'utilisation systématique du présent de l'indicatif chez de nombreux auteurs québécois. Il a souligné que ce temps de verbe, s'il peut se justifier dans certains types de littérature bien précis (par exemple, l'auto-fiction), ne convient pas du tout à la plupart des autres genres littéraires, et surtout pas à une fresque historique! Le passé simple, au contraire, impose aussitôt une certaine perspective, beaucoup plus appropriée. Je suis tellement d'accord! Il me semble d'ailleurs en avoir parlé ici et là dans ces pages. Quand on me raconte une histoire, je ne veux pas qu'on essaye de me faire accroire qu'elle se déroule en ce moment dans mon salon!

M. Barbe a soulevé l'hypothèse que c'était à cause d'un manque de maîtrise des conjugaisons chez les jeunes écrivains... Peut-être, mais je crois que c'est aussi un peu par paresse! Et d'ailleurs, je pourrais en nommer de la même génération que lui qui adoptent cette manière d'écrire!

Et vous, ça vous tape parfois sur les nerfs, ça vous laisse indifférent du moment que l'histoire est bonne, ou au contraire vous aimez ce style d'écriture? Cela m'intéresserait de connaître différents points de vue sur ce sujet.

source photo: www.radio-canada.ca

18 octobre 2008

Ça change des Jane Eyre compte-rendu de lecture...

À l'occasion, j'aime bien consulter Sitemeter pour voir quels liens ou quelles recherches ont amenés les lecteurs jusqu'ici. On tombe parfois sur des mots-clés assez intrigants. J'avais déjà eu l'idée d'en faire un billet (et je crois que c'est chez Jessica que j'ai vu cela pour la première fois), mais sans jamais mettre ma menace à exécution... Jusqu'à ce qu'un récent et hilarant passage chez Books I Done Read me décide de passer à l'action moi aussi!

Voici donc quelques perles de chez Google Bijoutier Inc:

Capitaine Crouche*
Bof, même si j'aime bien les hommes en uniforme...

Noms de chat
Un félin quelque part a peut-être été nommé Grominou en mon honneur -- j'espère qu'il ne m'en veut pas...

En anglais comment dire j'en suis ou j'y participe
Un dictionnaire français-anglais, ça serait pas plus simple? Mais il aurait peut-être fallu que vous vous leviez de devant l'ordi...

Que signifie le lecteur lambda?
En effet, que signifie-t-il, au fond?

Petites bêtes sur mon balcon
Moi, tant qu'elles restent dehors, ça va.

Grosse poitrine
Mais comment avez-vous deviné?

Quelle grosse êtes-vous dans votre tête?
C'est pas de vos mozus d'affaires!


*Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s'agit d'une marque de céréales pour enfants archi-sucrées, connues aux USA sous le nom de Cap'n Crunch... Dans le temps, les Américains se forçaient encore pour franciser les trucs qu'ils nous vendaient...

16 octobre 2008

Une Histoire de la lecture



Au Xe siècle, par exemple, le grand vizir de Perse,
Abdul Kassem Isma'il, afin de ne pas se séparer durant ses voyages de sa collection de cent dix-sept mille volumes, faisait transporter ceux-ci par une caravane de quatre cents chameaux entraînés à marcher en ordre alphabétique.


C'est ce genre d'anecdotes savoureuses qu'on retrouve à toutes les pages de ce formidable essai. Plus qu'une Histoire, il s'agit en fait d'un rassemblement de faits, de réflexions et de souvenirs sur la lecture, classés non par ordre chronologique mais par thèmes (l'apprentissage de la lecture, la forme du livre, etc). Certains chapitres sont un peu plus hermétiques et demandent de la concentration (Métaphores de la lecture: le monde est un livre, le livre est un monde, un auteur est un lecteur, un lecteur est un auteur...) mais en général cela se lit comme un roman, et avec le plaisir immense d'être inclus dans une confrérie datant de plusieurs millénaires, en compagnie de Ptolémée, fondateur de la bibliothèque d'Alexandrie, de Colette, de Saint Augustin, de Dickens et de millions de lecteurs à travers les âges.

Saviez-vous par exemple qu'anciennement il était plus courant de lire à haute voix, même lorsqu'on lisait pour soi-même? Lire «dans sa tête» demandait un effort, et ce n'est qu'au cours des siècles que cette habileté, qui fait appel à une partie différente du cerveau, se développa.

Pour quelqu'un dont l'activité préférée est lire, lire un livre sur la lecture est un plaisir doublé. Et lorsqu'en plus l'objet lui-même est magnifique, avec ce format allongé typique aux éditions Actes Sud et cette superbe couverture, hé bien! c'est le bonheur total.

Comme j'ai beaucoup râlé sur les traductions ces derniers temps (notamment ici et ), je m'en voudrais de passer sous silence celle-ci, excellente, de Christine Le Boeuf, traductrice également de Paul Auster et de Siri Hustvedt. Il y a d'ailleurs un intéressant chapitre sur la traduction. Donc on lit un livre sur la lecture, et Mme Le Boeuf a traduit un chapitre sur la traduction. Tout est dans tout (bien prononcer avec l'accent québécois). Paradoxalement, Manguel nous y donne le goût d'apprendre l'allemand pour pouvoir apprécier la traduction de Rainer Maria Rilke des sonnets de Louise Labé, une poétesse française du XVIe siècle.

Selon Manguel, un traducteur de talent peut aller jusqu'à enrichir l'original, lui donner plus de profondeurs. À titre d'exemple, il nous raconte les l'histoire des traductions successives de la Bible (sûrement le livre le plus traduit au monde!) pour démontrer comment un texte peut être appauvri ou élevé au rang de chef d'oeuvre. Ainsi, dans la version anglaise dite «des évêques», le psaume XXIII donne une impression un peu balourde:

God is my sheperd, therefore I can lose nothing;
He will cause me to repose myself in pastures full of grass,
and he will lead me unto calm waters.

Alors que celle, subséquente, dite «du roi Jacques» est un vrai poème:


The Lord is my Sheperd; I shall not want.
He maketh me to lie down in green pastures;
He leadeth me beside the still waters.


Synchronicité, alors que je viens d'apporter ma modeste et maladroite contribution à la Banned Books Week (ici et ), on retrouve un chapitre poignant sur les Lectures interdites: autodafés, censure, esclaves noirs apprenant à lire en cachette... Ces derniers ont parfois payé de leur vie leur désir de faire partie de la confrérie des lecteurs.



L'avis de Louis, celui de Cuné.


Une Histoire de la lecture d'Alberto Manguel, publié chez Actes Sud/Leméac en 1998. 428 p incluant les notes, index, etc. La version originale en anglais, A History of Reading date de 1996. (Comme l'auteur est citoyen canadien depuis 20 ans, je classe ce bouquin dans la catégorie Canada, mais notons qu'il est né en Argentine et a vécu en Italie, en France, en Angleterre et à Tahiti avant de s'établir ici.)

15 octobre 2008

L'automne vu de mon balcon

Un peu de couleurs pour égayer ce morne mercredi post-électoral...

08 octobre 2008

Ils sont fous... - suite

Dans les commentaires à mon billet du 3 octobre, Louis (merci Louis!) me fait remarquer que la définition de livres «remis en question» n'est pas claire. Il a tout à fait raison, et je m'en excuse. Il faut dire que je n'ai pas trop su comment bien traduire le mot «challenged», qui a un sens plus fort que «remis en question». J'ai aussi oublié d'ajouter le lien de la American Librairy Association (ALA), qui organise la Banned Books Week, pour ceux qui voudraient plus d'information et qui lisent l'anglais.

Voici un paragraphe intéressant extrait de ce site:

The ALA Office for Intellectual Freedom received a total of 420 challenges
last year. A challenge is defined as a formal, written complaint, filed with a
library or school requesting that materials be removed because of content or
appropriateness. According to Judith F. Krug, director of the Office for
Intellectual Freedom, the number of challenges reflects only incidents reported,
and for each reported, four or five remain unreported.


Et ma traduction approximative:
Le Bureau de la liberté intellectuelle de la ALA a reçu un total de 420 «challenges» l'an passé. Un «challenge» se définit comme une plainte officielle écrite, logée dans une librairie ou une école, demandant qu'un livre soit retiré à cause de son contenu ou de sa appropriateness [je ne sais trop comment traduire ce mot dans ce contexte]. D'après la directrice du Bureau pour la liberté intellectuelle, le nombre de «challenges» reflète seulement les incidents rapportés. Pour chaque incident rapporté, quatre ou cinq ne le seraient pas.

À titre d'exemple, au 4ème rang des livres les plus «challengés» en 2007, on retrouve Les Royaumes du Nord de Philip Pullman, un livre qui a eu beaucoup de succès dans la blogosphère! Les raisons invoquées sont de nature religieuse.


05 octobre 2008

The Appeal

The Appeal de John Grisham, publié chez Doubleday en 2008. 358 p. Titre de la traduction française: Le Contrat.



Votre compagnie de produits chimiques a rendu malade une ville entière en déversant pendant des années du caca dans les eaux souterraines de la région? Les habitants en ont eu assez de mourir du cancer et ont gagné leur cause devant le tribunal de l'État, qui vous a condamné à leur verser des millions de dollars en dommages et intérêts? Qu'à cela ne tienne, allez en appel, et dans l'année qui s'écoulera avant que la cause ne soit entendue, arrangez-vous pour faire élire à la cour d'appel quelques juges favorables à votre cause.

Car en effet, dans de nombreux états américains, les juges sont élus et non nommés comme chez nous (et c'est la même chose pour plusieurs officiels, procureurs, chefs de police, etc). On pourrait croire que cela permettrait au peuple de mieux exercer leur pouvoir démocratique, mais d'après ce que nous raconte John Grisham dans ce roman, ce n'est vraiment pas le cas. Ces élections sont plutôt l'occasion d'un magouillage intense, où tous les coups sont permis, où le candidat le plus riche (ou plutôt le plus richement soutenu par des compagnies et des associations de lobbying) remportera le siège convoité.

Lorsque j'ai commencé ce roman, je m'attendais à un thriller dans le genre The Pelican Brief ou The Firm (que je n'ai d'ailleurs pas lus, je l'avoue, mais les films sont bien...), avec des bandits armés, des poursuites en char, des explosions... Ici, les bandits sont en complet trois pièces, et, au lieu de pistolets automatiques, brandissent des liasses de dollars. Et je dois dire que c'est presque plus effrayant comme ça! C'est pourquoi, malgré cette absence de bombes et d'écoute électronique, j'ai tout de même classé ce roman dans la catégorie Suspense.

Seul petit défaut, il y a vraiment beaucoup de personnages, on s'y perd un peu. Car en plus des candidats et de leurs organisateurs et collaborateurs, il y a ceux qui les manipulent, et ceux qui manipulent les manipulateurs, etc. Et en à-côté, il y le côté humain, le couple d'avocats qui ont risqué leur chemise (et sont en train de la perdre) pour affronter la grosse multinationale, leur banquier pris le doigt entre l'écorce et l'arbre, leur cliente qui a perdu son mari et son fils, etc. Donc cela prend un peu de concentration pour suivre le fil, mais si on y arrive (et une fois résigné qu'il n'y aura pas de voiture qui explose), c'est vraiment passionnant, et oui, je le répète, assez épeurant.



Les billets de Suzanne et d'Hydromielle.

03 octobre 2008

Ils sont fous ces Américains!

Chez nos voisins du Sud, c'était cette semaine la Banned Book Week, une semaine d'activités visant à attirer l'attention de tous les amateurs de la liberté d'expression sur les dangers de la censure sévissant dans les bibliothèques et les librairies un peu partout aux États-Unis. Heureusement, malgré le nom de l'événement, la plupart des livres ne sont pas bannis, mais plutôt remis en question («challenged»), c'est-à-dire qu'il y a eu des plaintes à leur sujet mais que les libraires et bibliothécaires ont pu résister et conserver les livres sur leurs étagères.

Ici, au Canada, nous n'avons pas ce problème -- pas encore, devrais-je dire, mais avec la montée de la droite, notamment dans les provinces de l'Ouest, il faut rester vigilant. En cette période électorale, je n'en dis pas plus, mais suivez mon regard... Après tout, il n'est pas si loin le temps où de nombreux livres étaient mis «à l'index»: ce n'est que dans les années soixante que l'Église catholique a commencé à relâcher son emprise sur la culture québécoise!

Ci-dessous la liste (piquée chez Booklady, merci Booklady!) des livres les plus souvent remis en question aux États-Unis durant les années quatre-vingt-dix. En gros, dès qu'il est question de sexualité, surtout d'homosexualité, même à mots couverts, ou qu'il y de la violence, ou une remise en question de la religion chrétienne, certains y voient un problème. Je ne dis pas qu'il faut tout mettre dans les mains de nos enfants sans aucun droit de regard, mais il me semble qu'il y a moyen de les surveiller, de les accompagner dans leurs lectures, de leur expliquer pourquoi on n'est pas d'accord avec certains passages, au lieu de vouloir imposer nos valeurs à toute la société, adultes compris. J'admet qu'un certain contrôle est un mal nécessaire pour empêcher la circulation de littérature haineuse ou raciste, mais ce n'est pas de cela qu'on parle ici, loin de là.

Qu'en pensez-vous?

Notez dans la liste la présence de classiques de la littérature, comme par exemple To Kill a Mockingbird (Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur) ou Catcher in the Rye (L'Attrape-coeur), et de succès populaires tels qu'Harry Potter ou The Pillars of the Earth (Les Piliers de la Terre)! Il y a aussi plusieurs livres pour enfants et d'éducation à la sexualité. J'ai mis en caractères gras ceux que j'ai lus et en vert ceux écrits par des auteurs que j'ai sur ma LAL. Et vous, lesquels avez-vous lus?

Scary Stories (Série) de Alvin Schwartz
Daddy’s Roommate de Michael Willhoite
I Know Why the Caged Bird Sings de Maya Angelou
The Chocolate War de Robert Cormier
The Adventures of Huckleberry Finn de Mark Twain
Of Mice and Men de John Steinbeck
Harry Potter (Série) de J.K. Rowling
Forever de Judy Blume
Bridge to Terabithia de Katherine Paterson
Alice (Série) de Phyllis Reynolds Naylor
Heather Has Two Mommies de Leslea Newman
My Brother Sam is Dead de James Lincoln Collier et Christopher Collier
The Catcher in the Rye de J.D. Salinger
The Giver de Lois Lowry
It’s Perfectly Normal de Robie Harris
Goosebumps (Série) de R.L. Stine
A Day No Pigs Would Die de Robert Newton Peck
The Color Purple de Alice Walker
Sex de Madonna
Earth’s Children (Série) de Jean M. Auel
The Great Gilly Hopkins de Katherine Paterson
A Wrinkle in Time de Madeleine L’Engle
Go Ask Alice de Anonymous
Fallen Angels de Walter Dean Myers
In the Night Kitchen de Maurice Sendak
The Stupids (Série) de Harry Allard
The Witches de Roald Dahl
The New Joy of Gay Sex de Charles Silverstein
Anastasia Krupnik (Série) de Lois Lowry
The Goats de Brock Cole
Kaffir Boy de Mark Mathabane
Blubber de Judy Blume
Killing Mr. Griffin de Lois Duncan
Halloween ABC de Eve Merriam
We All Fall Down de Robert Cormier
Final Exit de Derek Humphry
The Handmaid’s Tale de Margaret Atwood
Julie of the Wolves de Jean Craighead George
The Bluest Eye de Toni Morrison
What’s Happening to my Body? Book for Girls: A Growing-Up Guide for Parents & Daughters de Lynda Madaras
To Kill a Mockingbird de Harper Lee
Beloved de Toni Morrison
The Outsiders de S.E. Hinton
The Pigman de Paul Zindel
Bumps in the Night de Harry Allard
Deenie de Judy Blume
Flowers for Algernon de Daniel Keyes
Annie on my Mind de Nancy Garden
The Boy Who Lost His Face de Louis Sachar
Cross Your Fingers, Spit in Your Hat de Alvin Schwartz
A Light in the Attic de Shel Silverstein
Brave New World de Aldous Huxley
Sleeping Beauty Trilogy de A.N. Roquelaure (Anne Rice)
Asking About Sex and Growing Up de Joanna Cole
Cujo de Stephen King
James and the Giant Peach de Roald Dahl
The Anarchist Cookbook de William Powell
Boys and Sex de Wardell Pomeroy
Ordinary People de Judith Guest
American Psycho de Bret Easton Ellis
What’s Happening to my Body? Book for Boys: A Growing-Up Guide for Parents & Sons de Lynda Madaras
Are You There, God? It’s Me, Margaret de Judy Blume
Crazy Lady de Jane Conly
Athletic Shorts de Chris Crutcher
Fade de Robert Cormier
Guess What? de Mem Fox
The House of Spirits de Isabel Allende
The Face on the Milk Carton de Caroline Cooney
Slaughterhouse-Five de Kurt Vonnegut
Lord of the Flies de William Golding

Native Son de Richard Wright
Women on Top: How Real Life Has Changed Women’s Fantasies de Nancy Friday
Curses, Hexes and Spells de Daniel Cohen
Jack de A.M. Homes
Bless Me, Ultima de Rudolfo A. Anaya
Where Did I Come From? de Peter Mayle
Carrie de Stephen King
Tiger Eyes de Judy Blume

On My Honor de Marion Dane Bauer
Arizona Kid de Ron Koertge
Family Secrets de Norma Klein
Mommy Laid An Egg de Babette Cole
The Dead Zone de Stephen King
The Adventures of Tom Sawyer de Mark Twain
Song of Solomon de Toni Morrison
Always Running de Luis Rodriguez
Private Parts de Howard Stern
Where’s Waldo? de Martin Hanford
Summer of My German Soldier de Bette Greene
Little Black Sambo de Helen Bannerman
Pillars of the Earth de Ken Follett
Running Loose de Chris Crutcher
Sex Education de Jenny Davis
The Drowning of Stephen Jones de Bette Greene
Girls and Sex de Wardell Pomeroy
How to Eat Fried Worms de Thomas Rockwell
View from the Cherry Tree de Willo Davis Roberts
The Headless Cupid de Zilpha Keatley Snyder
The Terrorist de Caroline Cooney
Jump Ship to Freedom de James Lincoln Collier and Christopher Collier


Là où les bras me sont tombés, c'est en voyant le titre Where's Waldo? (mieux connu chez nous sous le nom de Où est Charlie?) ! Vous savez, ces livres illustrés, sans texte, où à chaque page il faut trouver un petit personnage à lunettes caché dans un dessin compliqué. Que peut-on bien voir de répréhensible là-dedans?

Vérification faite grâce à mon ami Google, il semble que ce soit à cause de cette image (qui n'est qu'un détail d'une illustration plus grande!):





Trouvez-vous l'objet du scandale?

Ciel!




(Illustrations tirées de Where's Waldo? de Martin Hanford et des Aventures d'Astérix le Gaulois d'Uderzo et Goscinny)

01 octobre 2008

J'en suis toute émue!

Keltia m'a fait le grand honneur de choisir mon blogue comme l'un de ses sept préférés dans le cadre du tag J'aime ton blogue!

Les règles: Nommer sept blogues que l'on apprécie particulièrement et prévenir leurs auteurs respectifs, qui devront à leur tour faire découvrir leurs sept chouchous, et ainsi de suite...

Mes choix (c'est difficile de n'en choisir que sept!):

  • Mon Coin lecture de Karine - pour ses aventures rocambolesques et beaucoup de goûts en commun... Je sais, elle a déjà été nommée par d'autres, mais personne n'a dit qu'il fallait faire preuve d'originalité!

  • Jules se livre - pour sa sensibilité, une vision différente... et des photos de minou!

  • Happy Few de Fashion Victim - pour son humour et ses photos de beaux mâles!

  • Mon Lunivers de Charlie Bobine - pour les atomes crochus...

  • Le Club des théières - pour la diversité et la bonne idée de choisir un thème de lecture. (Bon, comme il s'agit d'un blogue collectif, je ne m'attends pas à ce que les auteurs participent au tag, mais je voulais tout de même le faire découvrir à ceux qui ne le connaîtraient pas.)

Et enfin, deux blogues anglophones découverts récemment:

  • Books I Done Read - pour son humour particulier et sa façon hilarante de s'adresser directement aux écrivains!

  • The Book Lady's Blog - pour les anecdotes sur les clients de sa librairie! (Merci Karine pour cette découverte!)


Addendum: Marguerite m'a choisie également! J'en suis rouge de confusion!
Addendum 2: Voilà que Julien s'y met aussi!

21 septembre 2008

World Without End

World Without End de Ken Follett, publié chez Dutton en 2007. 1014 p. La traduction française, Un Monde sans fin, doit paraître au début d'octobre.


Il y a quelques années, j'avais adoré Les Piliers de la terre (The Pillars of the Earth) de Ken Follett, qui nous racontait la vie de quelques familles au temps de la construction des cathédrales en Angleterre; j'ai donc sauté sur l'occasion de lire la suite, World Without End. En fait, ce n'est pas à proprement parler une suite, puisque chaque livre peut être lu indépendamment de l'autre.

World Without End se déroule en effet deux cents ans plus tard, et met en scène les descendants des personnages du premier livre. La constante, c'est que la ville fictive de Kingsbridge est encore et toujours à l'avant-plan, on pourrait même dire qu'elle est un des personnages!

À cause de quelques petits défauts, notamment une fin qui traîne un peu en longueur, ce roman n'a pas été un immense coup de coeur comme l'avait été le précédent, mais j'ai néanmoins éprouvé beaucoup de plaisir à le lire. Les personnages principaux sont très attachants, les méchants ne sont pas unidimensionnels, mais on comprend au contraire leurs motivations puisqu'on a pu suivre leur évolution au fil des ans (de 1327 à 1361). J'ai apprécié la linéarité de l'intrigue -- les évènements se succèdent les uns après les autres (la Foire annuelle, l'élection du prieur, la construction du pont, etc) -- qui permet de repérer aisément les liens de cause à effet. Cette linéarité pourrait être agaçante dans un autre type de roman, mais ici je suis certaine qu'elle est volontaire et qu'elle sert à refléter le rythme plus lent de la vie au Moyen-Âge qui assurément était fort différent de la frénésie actuelle!

*****Attention, le paragraphe suivant contient un gros gros GROS SPOILER pour Les Piliers de la terre!!***** En plus d'être soutenu par l'intérêt qu'on porte aux protagonistes, avec lesquels on crée des liens puissants, le suspense est maintenu par la crainte, pour ceux qui ont lu le roman précédent, que Follett nous refasse le coup de tuer le personnage principal, celui qu'on préfère, en plein milieu du bouquin!! **** Fin du spoiler ****

Ce type de roman, de même que la belle plume simple mais élégante de Ken Follett, m'a rappelé un autre auteur de romans historiques anglais que j'adore, Edward Rutherfurd, et notamment deux de ses oeuvres qui prennent place en Angleterre, London et The Forest. Les livres de Rutherfurd se déroulent sur de plus grandes périodes de temps, mais on y retrouve certains des mêmes thèmes (la famille et la succession des générations, la vie quotidienne, l'architecture et la construction progressive d'une ville, le passage du temps et l'évolution de la civilisation...).

Le site de l'auteur présente une jolie carte de la ville de Kingsbridge et du monastère, qu'il peut être amusant (mais non indispensable) de garder sous les yeux durant la lecture. Par contre, je ne vous recommande pas l'arbre généalogique des personnages principaux, parce qu'il vous dévoilerait à l'avance qui épousera qui, qui aura des enfants et qui n'en n'aura pas, etc.

L'avis de Pimpi du Biblioblog, qui a surtout aimé la deuxième partie, trouvant le début trop semblable au premier livre.

Culture en péril

Comme le sujet de ce blogue n'a rien à voir avec la politique, je n'ai pas l'intention de vous parler régulièrement de la campagne électorale qui a lieu en ce moment au Canada, malgré l'importance des enjeux (notamment celui de l'environnement, qui me préoccupe au premier chef). Cependant, lorsque le thème abordé est celui de la culture, je pense que le débat a sa place ici. Plusieurs personnalités québécoises ont élevé leur voix récemment pour protester contre les coupures dans le milieu artistique, notamment en ce qui a trait à l'aide aux artistes qui nous représentent à l'étranger, et aux tentatives de censure effectuées par le gouvernement
Harper. Je me fais donc le relais de ce vidéo créé bénévolement et mis en ondes sur Youtube il y a quelques jours (et qui en plus est tout à fait rigolo). Vous devriez y reconnaître quelques têtes connues...

08 septembre 2008

De quoi faire patienter les fans de Harry...

...en attendant la sortie du film!

Chipé chez Smart Bitches, Trashy Books (http://www.smartbitchestrashybooks.com/index.php/weblog/tag/harry+potter )

07 septembre 2008

Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes

Millenium 1: Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes de Stieg Larsson, traduit du suédois, publié chez Actes Sud en 2006. 575 p. La version originale, Män som hatar kvinnor, date de 2005.

C'est ce que nos voisins du sud appellent un page-turner, un bouquin qu'on a de la difficulté à déposer une fois commencé. Après une mise en place que j'ai trouvé un peu longuette -- les histoires de crimes économiques, ce n'est pas ce qu'il y a de plus sexy, avouons-le; en même temps, je comprends bien la nécessité de cette longue introduction: il fallait établir la motivation que pourrait bien avoir un journaliste d'accepter l'offre d'un riche et excentrique homme d'affaires et aller s'enterrer dans un bled perdu au nord de la Suède pendant des mois -- le suspense s'installe et croît progressivement jusqu'au paroxysme final.

D'un certain point de vue, l'intrigue m'a un peu fait penser à un bon vieux polar d'Agatha Christie. Un crime commis dans un lieu fermé (ici, une petite île coupée du continent pendant plusieurs heures par un accident sur son unique pont) et donc une liste limitée de suspects parmi lesquels un fin limier doit démasquer le coupable. Sauf que dans Agatha Christie, il n'y a pas de scènes de s*domie et qu'Hercule Poirot ne couche pas avec toutes les femmes potables qu'il rencontre.

Une seule petite, toute petite réserve. Je dois dire que je n'ai pas été enchantée par la traduction (je sais, je suis fatigante avec ça, mais que voulez-vous, on ne se refait pas). En plus de quelques temps de verbes qui m'ont fait tiquer (ohé, le subjonctif, vous connaissez?), j'ai été agacée à quelques endroits par des expressions douteuses, comme par exemple «pour le fun», qui apparaît non pas dans un dialogue, où différents niveaux de langage sont bien sûr acceptables, mais bien dans le corps du texte. En même temps, on lit ce genre de livre plus pour l'histoire que pour la qualité de l'écriture, alors je pardonne et j'attends avec impatience de mettre la main sur le tome 2. En effet, il reste plusieurs zones d'ombres dans le passé de certains personnages, et j'ai hâte d'en savoir plus!



Tant de blogueurs ont lu ce bouquin que je ne pourrais pas tous les citer, mais en voici quelques uns: Catherine du Biblioblog, Karine, Charlie Bobine, Fashion Victim, Florinette, Tamara, Bob August... Bon, je m'arrête ici, car un billet mène à un autre, si ça continue je vais y passer la nuit! Disons seulement que je n'ai pas trouvé un seul blogueur qui n'ait pas aimé ce roman; tous sont élogieux, avec seulement quelques petites réserves par-ci par-là.

02 septembre 2008

Dilemme...

Ma mère m'a prêté le tome 1 de Millenium, que je suis très curieuse de lire, vu les critiques élogieuses lues partout... Elle a réussi à l'obtenir à sa bibliothèque municipale, après une longue attente. Le hic, c'est que je dois aller le rapporter d'ici au 8 septembre (avec un jeu de quelques jours, quitte à payer la petite amende).

Et là, j'en suis environ au tiers de World Without End (qui fait 1000 pages!), c'est passionnant mais ça se lit lentement. Et ça ne me tente pas de lire sous pression, et ensuite de me dépêcher à lire Millenium, qui est une brique lui aussi. Mais si je vais le remettre sans l'avoir lu, je ne sais pas trop quand je pourrai de nouveau mettre la patte dessus: la liste d'attente fait un mille de long, et en général je ne réserve jamais de livres car avec mes horaires de travail bizarres, je ne sais même pas si je pourrai aller le chercher lorsque ce sera mon tour.

Alors je pense faire ce que je ne fais jamais d'habitude, interrompre une lecture pour y revenir ensuite. J'ai seulement très peur d'avoir de la misère à raccrocher par après, et que cela ne gâche ma lecture, ce qui serait vraiment dommage. Autre effet secondaire possible, que je n'accroche pas à Millenium parce que mon coeur et mon cerveau sont encore à Kingsbridge en 1347...

Dilemme...

Et vous, cela vous arrive d'interrompre une lecture pour y revenir par la suite, ou comme moi vous aimez lire un roman tout d'une traite, pour bien vous y plonger? Je peux lire un essai en même temps qu'un roman, ça ne me dérange pas -- par exemple en ce moment je lis Une Histoire de la lecture d'Alberto Manguel, au rythme de quelques pages par jour -- mais deux romans en même temps, c'est comme essayer d'être à deux endroits en même temps!
*****

Ailleurs dans le monde: Nous connaissons maintenant la lecture prévue pour le 1er novembre dans le cadre du Blogoclub. Il s'agit de Brooklyn Follies de Paul Auster. Comme je l'ai déjà lu, et beaucoup aimé, ce sera avec un grand plaisir que je choisirai un autre titre du même auteur. Quant à notre lecture du 1er janvier, le thème suggéré est le roman policier historique. Beaucoup de plaisir en perspective!


Il est toujours temps de se joindre au club! Pour s'inscrire, il suffit d'envoyer un courriel à nos deux formidables organisatrices, Sylire et Lisa, à l'adresse lecturecommune@yahoo.fr.

01 septembre 2008

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil d'Haruki Murakami, traduit du japonais, publié chez Belfond en 2002. La version originale, Kokkyô no minami, taiyô no nishi, date de 1992.

Vous allez me trouvez fatigante avec ces histoires de pages couvertures (les plus récentes ici et ) mais quand on se force pour poser le livre à l'envers à chaque fois qu'on le dépose, c'est mauvais signe. Sans blague, ces deux visages imbriqués l'un dans l'autre, le visage de femme inversé, me donnent un pincement d'angoisse à chaque fois que je pose les yeux sur eux. Névrosée moi? Meuh non, j'ai juste un peu trop d'imagination, peut-être.

Juste à cause de cette couverture, je n'aurais jamais emprunté ce livre à la bibliothèque, si ce n'était du Blogoclub. Je me serais plutôt laissée tenter par Kafka sur le rivage, du même auteur, qui a un minou sur la couverture...

C'est toujours assez facile d'accrocher à un roman lorsque les héros sont des enfants ou des adolescents. Comme on est tous passés par là, c'est plus facile de trouver des points communs que lorsque le personnage principal est, disons, un astronaute ou un tueur en série. J'ai donc bien aimé le début, et j'étais prête à pardonner l'horrible couverture.

Mais peu à peu, l'ennui s'est installé. Une intrigue plutôt banale, un personnage pas complètement sympathique (un égocentrique qui trouve normal de tromper son épouse pendant qu'elle est enceinte), une femme énigmatique, son amour de jeunesse, qui apparaît et disparaît aléatoirement... L'histoire se déroule au Japon mais mis à part les noms de lieux et de personnes, on s'en aperçoit à peine, on pourrait être n'importe où en Occident. J'attendais une révélation, l'élucidation du mystère, une fin poignante; je suis restée sur ma faim. Ou alors j'ai rien compris, ce qui est dans le domaine du possible.

En tout cas, si Kafka sur le rivage est dans le même genre, j'apprécierais qu'on me prévienne d'avance!

*****

En voici qui ne sont pas passées à côté de la plaque, elles: Papillon a bien aimé, avec quelques réserves, Yueyin a été fascinée, Florinette bouleversée, Kalistina, tout en étant un peu déçue par la fin (au moins je ne suis pas la seule), a apprécié l'écriture émouvante.

Pour les commentaires des autres membres du Blogoclub, suivez les liens chez Sylire ou chez Lisa, nos deux organisatrices émérites!

29 août 2008

Voyage en Irlande avec un parapluie

Voyage en Irlande avec un parapluie de Louis Gauthier (1984, 81 p.), tiré du recueil Voyage en Inde avec un grand détour, publié en 2005 aux éditions Fides, comprenant les deux autres romans de la trilogie: Le Pont de Londres (1988, 70 p.) et Voyage au Portugal avec un Allemand (2002, 124 p).


C'est moi ou ce livre est complètement déprimant?

Il pleut tout le temps, les Irlandais sont tous cons; tout ce que le narrateur fait c'est boire et chialer contre la pluie et les Irlandais, et contre lui-même qui ne veut s'enraciner nulle part. Lorsqu'il remarque les similarités entre l'Histoire de l'Irlande et celle du Québec, au lieu de s'en servir pour tisser des liens avec les habitants, avec leur culture, il se détache encore plus. Et quand à dix pages de la fin -- attention, là je suis en train de dévoiler toute l'intrigue, mais il n'y a pas grand-chose à dévoiler vous allez voir, m'enfin vous êtes prévenus... -- il rencontre une jeune et jolie Irlandaise qui s'éprend de lui, on se dit bon, ça y est, il va vivre une fulgurante histoire d'amour et en être transformé. Mais non. Il attrape la gastro, il vomit et a le flux, elle le soigne, puis il se remet à râler et la quitte, elle et l'Irlande.

J'avais emprunté à la bibliothèque un recueil comprenant la trilogie au complet (ce roman est suivi du Pont de Londres et de Voyage au Portugal avec un Allemand), mais je crois bien que je vais abandonner ici, à moins vraiment qu'on me jure que le ton change dans les deux autres...

Des fois, je ne comprends pas pourquoi certains romans ont été si populaires. Suis-je passé à côté de quelque chose, là? Ou bien je n'aurais pas dû faire suivre Où es-tu, berger?, qui m'a fait une si forte impression, par un autre livre sur le dépaysement?

*****


Prochaine lecture: World Without End de Ken Follett.

27 août 2008

Une blogueuse prend la clé des champs...

Je pars faire le plein de verdure dans un petit coin tranquille!

Et j'apporte avec moi ceci:

Plus de 1000 pages en anglais, écrit petit petit! Vous croyez que j'en aurai assez pour durer jusqu'à dimanche?

J'ai programmé un billet pour vendredi midi, mais n'attendez pas de réponse à vos commentaires (toujours bienvenus, soyez-en assurés!) avant lundi...

Et n'oubliez pas que lundi, en plus d'être férié au Québec, est avant tout la date de publication des billets du Blogoclub de lecture... Soyez au rendez-vous!

26 août 2008

D'où viens-tu, berger?

D'où viens-tu, berger? de Mathyas Lefebure, publié chez Leméac en 2006. 253 p.


Ouf! Qui l'eut cru? Un livre sur un gars qui abandonne une carrière lucrative dans le design publicitaire pour devenir berger en France, une histoire vraie en plus, et ça se lit presque comme un thriller! Sans blague, je l'ai dévoré, au point que j'en ai rêvé la nuit dernière!

Une écriture qui bouscule nos idées préconçues sur le métier de berger (on est loin de la bergère aux tresses blondes avec sa houlette et ses sabots) et aussi sur l'écologie (la réintroduction du loup dans les Alpes, en théorie c'est bien beau, diversité biologique, équilibre de la chaîne alimentaire, tout ça, mais Lefebure nous fait vivre l'autre côté de la médaille, comme si on y était!). En même temps, c'est plein de poésie, de réflexions philosophiques, d'amour, et d'un humour très spécial!

Et ses descriptions de repas de saucissons, de pain de mie, d'huile d'olive et de vin rouge du pays font saliver (par contre, il y a aussi la soupe à la marmotte et les pâtes aux poumons d'agneau, un peu moins ragoûtantes, je dois dire!).

Extrait: [Après plusieurs semaines de dur labeur sur la ferme, on a finalement confié une partie du troupeau à Mathyas pour qu'il fasse ses preuves, avec l'aide du chien de berger Oscar. Tous ce qu'ils ont à faire, c'est d'empêcher les bêtes de franchir la haie de roseaux et d'aller brouter l'herbe du voisin.]


« Oscar, aujourd'hui, je commence à garder. J'ai besoin de toi. Je suis sûr que nous pouvons briller tous les deux. »


Selon ce que j'ai observé, le travail du chien de berger est de faire déplacer le troupeau en lui faisant un peu peur, mais pas trop. Si la limite du pré à brouter est dépassée par dix, le bon chien s'avance d'un pas ou deux, suffisant pour les dissuader. S'ils sont cent, il avance et marque la ligne en grondant, ce qui fonctionne aussi en général. S'ils sont plus, il peut mordre quelques jarrets, et normalement tout rentre dans l'ordre. Si on pousse le troupeau du point A au point B, le chien, quand des moutons sortent de la trajectoire, charge le long de celle-ci, leur fait peur, si bien qu'ils s'y resserrent. Un bon chien est le bras du berger, qui pointe les dissidents, dit : « là, ramasse, charge et reviens. » Oscar comprend le principe de base, mais ne performe pas très bien.

La première demi-heure du quart de garde est à peine écoulée, qu'une douzaine de rebelles pointent leurs sabots dans l'herbe interdite, pour mon plus grand plaisir, car je vais intervenir.


« Oscar, avance! Avance! »


Oscar avance avec enthousiasme, trop d'enthousiasme. Non seulement il charge la douzaine de fautives, mais il traverse la frontière à garder pour charger de l'autre côté, avec zèle et dans tous les sens, perturbant des centaines d'ovins qui broutaient dans le droit chemin, brisant le raclage méticuleux et calme mis en place avec patience par le vieux Baptiste. Je hurle.


« Oscarrrrrrrrrrr, au piiiiied, stoooop, stoooop... »

Oscar n'a plus le contrôle de lui-même, et quand il finit par entendre mes hurlements, ils sont tellement gutturaux qu'il fuit, habitué qu'il est d'être battu chaque fois qu'il fait une connerie. Il se sauve se cacher dans un endroit introuvable, et je me retrouve seul devant le no man’s land. L'adrénaline monte.

Il y a une forte charge d'anxiété dans la voix qui appelle, un quart d'heure durant: « Oscar, au pied... Au pied... Je ne te bats pas, moi, Oscar... Au pied... »

Suffisamment d'anxiété pour que les ovins indociles flairent la faille et tentent à nouveau une percée. Sans chien, c'est un exercice cardiovasculaire violent d'une demi-heure qui s'enclenche, à grand renfort de coups de bâton au sol et de dandinements théâtraux. Sitôt vingt opposants repoussés, sitôt vingt autres se relaient pour manger le gazon prohibé, mettant en oeuvre une intelligence du troupeau que je sous-estimais. Haletant, courant en demi-cercles, intimidant, je suis trempé et à bout de souffle quand Oscar ressurgit dans le lointain, courant héroiquement me porter secours.

Dès son retour au pied, le manège de la rotation cesse. Le troupeau a visiblement pratiqué Sun-Tzu.

Se produit alors un miracle, un miracle que je soupçonnais inhérent au métier, mais que je vis pour la première fois, un miracle que je rêvais et qui me tombe dessus comme une providence: les frontières et leur imperméabilité étant bien testées et établies, l'appétit l'emporte sur la masse moutonneuse, qui broute avec lenteur et calme, une lenteur telle qu'il ne reste qu'à l'observer, attendri, longuement, mollement, jusqu'au point où le temps se suspend.


Le temps est suspendu. On broute. Le temps est suspendu. On broute. Le temps est suspendu, suspendu, suspendu... suspendu...



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Prochaine lecture: Voyage en Irlande avec un parapluie de Louis Gauthier.