29 septembre 2007

C'est une épidémie...


J'espère que ce n'est qu'une coïncidence et non le signe d'une montée de ce phénomène exaspérant! Sur les six livres que j'ai empruntés à la bibliothèque municipale, trois comportent des marques au crayon ou au stylo! Quel manque de respect! Dans celui que je lis en ce moment, un imbécile a mis des marques dans la marge pour se rappeler où il était rendu... Allo? Le signet, tu connais? Bachi-bouzouks!

26 septembre 2007

La Chair disparue

La Chair disparue (Les Gestionnaires de l'Apocalypse I), de Jean-Jacques Pelletier, publié aux éditions Alire en 1998.


Non, celui-là n'est pas pour moi... À moins que vous ne me disiez que c'est à lire absolument, j'abandonne après 60 pages. Je n'accroche pas.

Pour que je m'intéresse à un thriller, il faut que je puisse m'identifier au personnage principal. Or ici, on dirait qu'il n'y en a pas vraiment... À part peut-être cet agent secret souffrant du syndrome de personnalités multiples suite au meurtre de ses enfants. L'ennui, c'est qu'aucune de ses personnalités n'est sympathique, et lui-même est amnésique, voire absent. Rien de très attachant. L'idée était bonne, mais mal exploitée, peut-être.

De plus, l'auteur semble faire référence à des évènements décrits dans des livres précédents, alors qu'en couverture rien n'indique qu'il s'agit d'une suite! Ça m'énerve quand ils font ça!

Au suivant...

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Prochaine lecture: Le Monde de Sophie, de Jostein Gaarder. J'ai des doutes, car j'ai détesté les cours de philo au Cégep. Croisons les doigts...

25 septembre 2007

Océan mer

Océan mer, d'Alessandro Baricco, traduit de l'italien, publié chez Albin Michel en 1998. 275 p. La version originale italienne, Oceano Mare, date de 1993.

Voulant lire Soie avant d'aller voir le film, j'ai essayé vainement de le trouver en bibliothèque. Je me suis rabattue sur un autre livre du même auteur qui m'a attiré par son thème, et par la jolie aquarelle de Whistler qui orne la couverture (la photo ci-contre ne lui rend pas justice, elle est beaucoup moins verdâtre).

Je dois avouer que j'ai vraiment eu de la misère à accrocher. Peut-être que je suis trop fatiguée, pas assez concentrée pour ce genre de bouquin -- je fais de l'insomnie depuis quelques jours... Je trouvais le début abstrait et incohérent, le style à la limite du prétentieux. À plusieurs reprises j'ai voulu le lâcher, et à la dernière seconde une pointe d'humour ou une image vraiment réussie me raccrochait pour encore quelques pages. Un cercle infernal qui a duré presque cent pages! Je me suis finalement assez intéressée aux personnages pour décider une fois pour toute de continuer, mais jusqu'à la fin j'ai soupiré périodiquement et, franchement, j'avais hâte de terminer et de passer à autre chose.

C'est l'histoire, ou plutôt les histoires, entremêlées, de sept personnes venues occuper les sept chambres d'une drôle d'auberge au bord de la mer. Les meilleurs passages sont ceux mettant en vedette le professeur Bartleboom, scientifique original venu là pour observer l'endroit où se termine la mer, dans le cadre de la rédaction de son Encyclopédie des limites observables dans la nature. C'est drôle, c'est fin, un vrai délice. Si le reste du livre avait été sur le même ton, j'aurais adoré.

Malheureusement, des grands bouts, ça ressemble à ça:


Il est comme une sentinelle -- c'est ce qu'il faut bien comprendre --, dressée là pour défendre cette portion du monde contre la silencieuse invasion de la perfection, fêlure infime qui désagrège la spectaculaire mise en scène de l'être. Parce qu'il en va toujours ainsi, la petite lueur d'un homme suffit pour blesser le repos de ce qui était à un doigt de devenir vérité, et redevient alors immédiatement attente et interrogation, par le simple et infini pouvoir de cet homme qui est fenêtre, lucarne, fente par où s'engouffrent des torrents d'histoires, répertoire immense de ce qui pourrait être, etc.

La question que je me pose, maintenant: est-ce que je veux toujours lire Soie, ou je vais juste voir le film? Ceux qui ont lu les deux, vous pouvez me dire si c'est le même genre?


L'avis de Catherine, du Biblioblog, beaucoup plus enthousiaste que moi!


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Prochaine lecture: La Chair disparue de Jean-Jacques Pelletier, tome 1 de la trilogie Les Gestionnaires de l'Apocalypse.

20 septembre 2007

The Thirteenth Tale

The Thirteenth Tale de Diane Setterfield, publié chez Bond Street Books en 2006. 407 p. Titre de la version française: Le Treizième Conte.


«My gripe is not with lovers of the truth but with truth herself. What succour, what consolation is there in truth, compared to a story? What good is truth, at midnight, in the dark, when the wind is roaring like a bear in the chimney? When the lightning strikes shadows on the bedroom wall and the rain taps at the window with its long fingernails? No. When fear and cold make a statue of you in your bed, don't expect hard-boned and fleshless truth to come running to your aid. What you need are the plump comforts of a story. The soothing, rocking safety of a lie.»
Un style d'écriture qui vous happe. L'histoire est passionnante, mais c'est l'écriture surtout qui vous retient, d'une façon indéfinissable mais efficace. L'auteure pourrait nous raconter la perte de sa première dent, ce serait captivant.

Attention! Ceux qui on l'intention de lire Jane Eyre, ne lisez pas ce livre avant! Toute l'intrigue y est dévoilée! D'ailleurs, je suis bien contente d'avoir lu le classique anglais il y a quelques semaines seulement; ainsi je suis à même de saisir les nombreux parallèles et références qui y sont faits: la même atmosphère gothique, le manoir dans le Nord de l'Angleterre, les landes, des orphelins, des secrets, la pluie, le brouillard, la folie (et de nombreux autres plus évidents que je ne peux énumérer pour ne rien révéler de l'intrigue). On y retrouve même une scène presque identique à celle du début de Jane Eyre: Jane/Adeline enfant, assise sur une banquette devant une fenêtre, cachée par un lourd rideau, alors qu'il pleut dehors. Je crois cependant qu'on peut fort apprécier ce livre sans avoir lu l'autre, mais cela ajoute un petit extra (en plus du sentiment toujours agréable d'être vachement cultivée, dites donc).

En même temps, l'intrigue est complètement différente. On y retrouve deux femmes, l'une qui ne vit que par les histoires qu'elle lit, l'autre, âgée et malade, dont toute la vie a été une suite d'histoires inventées, et qui désire, enfin, révéler la vérité... Mais est-ce bien la vérité, cette fois?

Le thème des jumeaux est également fort bien exploité. Jumeaux, reflets, miroirs, fantômes...

Pour alléger le tout, quelques pointes d'humour britanniques («The doctor's wife. In the music room. With the violin).


Les avis de Lily, de Clarabel, d'Allie, de Cuné...




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Prochaine lecture: Ladies Coupé (Compartiment pour dames) d'Anita Nair, pour le Club de lecture des blogueuses! Je l'ai commencé cet après-midi, cela a l'air excellent, mais j'ai un peu de misère à me laisser pénétrer tant les images de Thirteenth Tale m'obsèdent...

12 septembre 2007

The Camel Club (suite)

The Camel Club de David Baldacci, publié chez Warner Books en 2005. 438 p.
Titre de la version française: Le Camel Club.

Mon message précédent concernant ce livre est ici.


Quel bon suspense! Le genre qui vous fait vous rentrer les ongles dans la paume de la main, vous savez? Une excellente intrigue, où on évite le côté manichéiste habituel à ce genre de bouquins. C'est à dire qu'on présente tous les côtés de la médaille, et les motivations de chaque personnage, d'un côté comme de l'autre, sont explorées. Mon seul regret, c'est qu'on ne passe pas plus de temps avec les quatre conspirationnistes, qui font toute l'originalité de ce roman, à mon avis.

Pour vous donner une idée: l'un s'est surnommé Oliver Stone en hommage au fameux réalisateur de JFK, film fétiche des théoriciens du complot, travaille dans un cimetière et passe tous ses temps libres à camper devant la Maison blanche pour guetter à la jumelle les allées et venues du Président; un autre est un amoureux de livres anciens qui travaille à la Librairy of Congress (un lieu fabuleux, je l'ai visité -- la photo ci-dessous donne une mince idée de l'endroit) et qui s'habille comme au XIXe siècle; le troisième est un colosse vétéran de la guerre du Vietnam, et le dernier est un hacker obsessif-compulsif et amoureux. Et ils ont tous autour de soixante ans.


Demande spéciale pour M. Baldacci: pourrait-on connaître la suite des aventures du Camel Club dans un prochain bouquin? Ô Joie, je viens de découvrir en faisant une recherche sur Wikipedia que deux autres livres mettent en scènes ces quatre rigolos! Il s'agit de The Collectors et Stone Cold, que je mets aussitôt sur ma LAL!

On a aussi droit à un intéressant survol du métier d'agent des Services Secrets, ces hommes et ces femmes responsables de la sécurité du Président des États-Unis, et qui doivent être prêts à lui servir de boucliers humains en cas d'attaque. Fascinant.



Prochaine lecture: The Thirteen Tale, de Diane Setterfield.

11 septembre 2007

Toujours en retard d'une coche*...

... je ne connais pas encore certains auteurs très populaires dans la blogosphère. Je pense notamment à Paul Auster et Jean-Philippe Blondel. Je vais éventuellement remédier à la situation lors d'un prochain voyage à la bibliothèque municipale. Mais pour ne pas répéter la gaffe Marc Lévy -- laissant agir le hasard, j'ai choisi un livre plutôt moyen de cet auteur, à ce que j'ai su par la suite -- je vous demande conseil: quels sont les livres les plus représentatifs de ces auteurs, par quoi commencer?



*N'ayant pas grand-chose à faire cet après-midi, je m'interroge sur le sens de cette expression bien de chez-nous... On ne devrait pas plutôt dire «en retard d'un coche»? Un coche étant une voiture tirée par des chevaux, un fiacre, comme dans l'expression «manquer le coche» (laisser passer une occasion)... Alors qu'une coche, c'est une entaille, ou une marque pour cocher les items d'une liste; je ne vois pas tellement le rapport avec le fait d'être en retard...

07 septembre 2007

Un autre questionnaire, vachement profond celui-là!

Je l'ai pris chez Kalistina. Il s'agit de répondre aux questions en prenant comme réponses les titres des livres dont on parle dans son blog, par ordre chronologique... Toute une leçon de vie, vous allez voir!

Comment te sens-tu aujourd'hui ?
Le Clan des Otori -- Vu la chaleur étouffante aujourd'hui, j'aurais plutôt vu Le Soleil des Scorta!

Iras-tu loin dans la vie ?
La Part du mort -- Hé bé c'est encourageant!

Comment te voient tes amis ?
Until I find you -- Ils cherchent encore à me connaître? C'est assez vrai, je suis très introvertie!

Te marieras-tu ?
The Undomestic Goddess -- Ouf, malgré que je sois nulle en travaux ménagers (presqu'aussi pire que l'héroïne de ce livre), j'ai quand même réussi à attraper un cornichon!

Le livre de ton (ta) meilleur(e) ami(e) ?
Chroniques du ciel et de la vie -- mon amie a une vie spirituelle développée, c'est vrai...

Quelle est l'histoire de votre vie ?
The Plot against America -- et bientôt... le monde! Mouahahaha!

Comment c'était le lycée ?
Grave Secrets -- en fait, beaucoup de secrets, mais pas si graves que ça...

Comment aller de l'avant dans la vie ?
How to Be Good -- C'est une belle philosophie de vie, mais je ne sais pas si cela fait beaucoup aller de l'avant dans ce monde cruel!

Ce qu'il y a de très bien avec tes amis...
Juliette Pomerleau -- c'est moi (j'ai le physique) entourée d'amis bizarres mais attachants?

Quoi de prévu pour ce week-end ?
Ensemble, c'est tout -- beau programme! Il est vrai que plusieurs bons amis doivent venir dimanche!

Pour décrire tes grands-parents?
Lord John and the Private Matter -- euh, comprends pas... Aucun de mes grands-parents ne faisaient partie de la noblesse...

Comment va la vie ?
The Broker -- euh, je devrais investir plus pour mon avenir? Ou je vais bientôt faire un voyage en Italie?

Quelle musique sera jouée à ton enterrement ?
Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part -- si je croyais à la vie après la mort, ou à la réincarnation, je serais vraiment secouée, là!

Comment te voit le monde ?
The Rebels of Ireland -- Hmm, je me demande où ils regardent...

Auras-tu une vie heureuse ?
Soutien-gorge rose et veston noir -- Ouuuh, sexy! C'est ça la clef du bonheur, alors? C'est Gropitou qui va être content, il trouve que je ne porte pas assez de sous-vêtements coquins!

Ce que tes amis pensent réellement de toi ?
Olivia Joules and the overactive Imagination -- ils ont sans doute pas tort...

Les gens te désirent-ils secrètement ?
La Nuit des temps -- l'amour de ma vie se trouve congelé dans une sphère au fin fond de l'Antarctique?

Comment puis-je être heureuse ?
Mirabilis -- ok, la clé du bonheur c'est de nourrir tout un village avec ma poitrine généreuse?

Que devrais-tu faire de ta vie?
Le Musée des introuvables -- il y a sûrement quelque chose de profond à comprendre, là, mais j'y arrive pas, quelqu'un peut m'aider?

Auras-tu des enfants un jour?
Bare Bones -- beurk, macabre!

Quelle chanson pour ton strip-tease?
84, Charing Cross Road -- connais pas cette toune-là, c'est des Beatles?

Si un homme dans une camionnette t'offrait un bonbon, que ferais-tu?
Petit Cours d'autodéfense intellectuelle -- l'autodéfense tout court serait plus utile...

Que pense ta mère de toi ?
La Constance du jardinier -- assez flatteur, merci maman! C'est vrai que j'adore jardiner!

Quel est ton secret le plus noir?
Le Maître d'escrime -- j'ai l'âme d'un gentilhomme espagnol exerçant un métier voué à l'extinction?

Quel est le thème littéraire de ton ennemi mortel ?
A Breath of Snow and Ashes -- mon pire ennemi pue de la gueule, c'est ça?

A quoi ressemble ta personnalité?
Les Accoucheuses -- Il y a erreur sur la personne, quelques unes de mes copines sont infirmières en salle d'accouchement...

Quelle chanson pour ton mariage?
Eldorado -- nous avons enfin atteint ce pays mythique et merveilleux qu'est la vie de couple?

Combien de fois avez-vous triché?!
Aucune, mais ce n'est pas l'envie qui a manqué!

06 septembre 2007

The Camel Club

The Camel Club de David Baldacci, publié chez Warner Books en 2005. 438 p.
Titre de la version française: Le Camel Club.


J'ai toujours aimé les histoires de théories conspirationnistes, comme par exemple le film Conspiracy Theory, où Mel Gibson joue un paranoïaque dont une des lubies se révèle authentique, au péril de sa vie; comme aussi dans la série X-Files, où mes personnages préférés étaient les trois Lone Gunmen, «journalistes» au Magic Bullet Newsletter, un journal dénonçant des complots tous plus farfelus les uns que les autres. Il faut dire aussi que Gropitou, l'homme de ma vie, est un peu conspirationniste sur les bords... (la loterie c'est arrangé, les éliminatoires de la ligue nationale de hockey aussi...)


Le problème (et pour le lecteur, l'intérêt) de ces personnages, c'est que lorsqu'ils ont raison, personne ne les croit car on est trop habitué à les entendre raconter n'importe quoi (principe du petit garçon qui criait au loup)!


Donc quand j'ai lu la critique de ce livre chez Coversgirl, j'ai tout de suite été intéressée par cette histoire de quatre vieux conspirationnistes à Washington. Pour l'instant, je n'ai lu qu'une cinquantaine de pages, mais ça s'annonce passionnant! Je vous en dis plus dans quelques jours!


Mon message suivant concernant ce livre est ici!

03 septembre 2007

Harry Potter and the Deathly Hallows (sans «spoilers»!)

(Comment traduit-on spoilers? En tous cas, lisez sans crainte, rien n'est révélé!)

Harry Potter and the Deathly Hallows, de J.K. Rowling, publié chez Raincoast/Bloomsbury (édition canadienne) en 2007. 607 p.

Pas évident de parler de ce livre tant attendu sans rien révéler de l'intrigue! Que dire sinon Aaaah!!! C'est le meilleur de la série! On jubile, on pleure, on grince des dents! Et à la dernière page on s'écrit Boouhouu, c'est fini, pour de bon!!!

J'aurais peut-être dû relire toute la série avant; avec ma mémoire pourrie, certains détails étaient flous. Je me suis contentée de lire les résumés sur Wikipédia (ici, le résumé du 6ème livre) et de consulter quelques glossaires (attention, il faut choisir ceux qui ne révèlent rien sur le 7ème livre; en voici un et un autre qui sont bien), et ça a été à peu près suffisant...

Le meilleur de la série, donc. Pas de longueurs, de remplissage (comme dans Goblet of Fire, par exemple, où on étirait vraiment la sauce), beaucoup d'émotion, beaucoup d'action, et finalement les réponses tant attendues, que j'ai trouvées satisfaisantes, pour ma part. On apprend du nouveau sur le passé de certains personnages, ce qui jette un éclairage différent sur leur relation avec Harry. Maintenant, j'ai envie de relire tous les livres précédents pour bien tout comprendre à l'aide de ces nouvelles clés!

Lilly a bien aimé, mais avec quelques réserves; Céline est aussi enthousiaste que moi.

01 septembre 2007

Luz ou le temps sauvage


Lecture du 1er septembre de notre Club
de lecture des blogueuses.


Luz ou le temps sauvage, d'Elsa Osorio, traduit de l'espagnol (Argentine), publié aux éditions Métailié en 2000. 354 p. La version originale, A veinte anos, Luz, date de 1998.


Le seul petit reproche que je peux faire à ce livre, c'est d'être resté un peu flou sur le contexte historique, qui joue pourtant un rôle de premier plan dans l'intrigue. Avant de commencer ce roman, tout ce que je connaissais de l'histoire récente de l'Argentine, c'est la chanson Don't Cry for Me, Argentina, chantée par Madonna et tirée de la comédie musicale Evita...

J'ai dû faire quelques recherches pour apprendre que les événements décrits ici se passent durant la période qu'on a appelée la «Guerre sale», soit la dictature militaire qui a suivi la mort du président Juan Peron, de 1976 à 1983. De nombreux militants (entre 10 000 et 30 000), ou ceux qu'on soupçonnait de l'être, ont été systématiquement enlevés, torturés et leur trace n'a jamais été retrouvée. Leurs jeunes enfants, souvent nés en captivités, leur étaient enlevés et étaient adoptés clandestinement par des militaires ou des amis du pouvoir. C'est l'histoire d'une de ces enfants, et sa quête pour retrouver ses origines, que raconte ce livre.

Cela aurait pu être une lecture insupportable. J'ai eu de la misère à passer au travers des scènes où il est question de torture, même si heureusement elles ne sont pas trop détaillées. Les histoires qui se passent durant des périodes noires de l'humanité, comme pendant la Deuxième Guerre mondiale, par exemple, provoquent toujours en moi un questionnement; comment savoir de quel bord j'aurais été? Bon, je n'aurais pas été une tortionnaire, mais est-ce que j'aurais été de ceux qui se battent, au péril de leur vie et de celle de leur famille, ou plutôt de ceux qui préfèrent ne rien voir? Acculée au pied du mur, puis-je être sûre que je n'aurais pas collaboré avec le pouvoir pour sauver ma famille de la prison, ou pire?

Heureusement, il n'y a pas que du noir dans ce livre. Au contraire, il est rempli d'amour. Ainsi, le père «adoptif» de Luz aime tellement sa petite fille qu'on ne peut lui en vouloir de ne pas s'être posé plus de question sur les origines de celle-ci. La relation difficile de Luz avec sa «mère» est aussi très bien développée. Le personnage de Miriam est mon préféré, cette ancienne prostituée, d'abord collaboratrice par ignorance, à qui la rencontre de Liliana, la vraie mère de Luz, va ouvrir les yeux.

Un autre aspect intéressant, c'est que l'on passe constamment d'un narrateur à l'autre, et du présent au passé. On reconstruit donc les événements peu à peu, selon ces différents points de vue. Toutefois, cela demande une certaine concentration lors de la lecture; j'ai dû à quelques reprises relire un passage pour comprendre où on en était.


Pour les billets des autres membres du club de lecture, consultez le blog de Sylire!