24 février 2013

Unlikely Friendships (Drôles de couples)

Y a-t-il quelque chose de plus attendrissant que des animaux d'espèces différentes qui se lient d'amitié? Pas grand-chose selon moi.  Ainsi, la chatte d'une voisine, lorsqu'elle nous voit, se précipite vers nous pour se frotter et se faire caresser, se jetant dans nos jambes pour nous empêcher de repartir; mais lorsqu'elle suit son copain le labrador lors de sa promenade quotidienne, c'est à peine si elle nous jette un regard avant de continuer d'un air affairé. Gropitou et moi, on craque à tout coup!

Je fais de toute évidence partie du public cible de ce petit recueil de récits écrits par une reporter du National Geographic. Quarante-sept histoires toutes plus touchantes les unes que les autres.  Un chien et des dauphins, un éléphanteau et un mouton, un hippopotame et une tortue...  On reste vraiment dans l'anecdotique, toutefois. J'ai souvent trouvé qu'on aurait pu pousser un peu plus loin, nous donner un peu plus de détails et d'informations. Lorsqu'une histoire se déroule dans un centre recueillant les animaux orphelins en Afrique, on aurait pu nous expliquer un peu son fonctionnement, les problèmes rencontrés. Si un animal exotique est présenté, on aurait apprécié en apprendre plus sur cette espèce (par exemple un phacochère, qu'est-ce que ça mange en hiver?). Si la mère d'un bébé rhinocéros a été tuée par des braconniers, on aurait pu en profiter pour aborder ce phénomène.

Donc une lecture très légère, pour amoureux des bêtes seulement, et à réserver pour un moment où l'on n'a vraiment pas le goût de se casser la nénette!


Unlikely Friendships de Jennifer Holland, 2011, 210 p. Titre de la version française: Drôle de couples.

13 février 2013

Grominou en cinquante nuances... de rouge!

Les copines de travail sont toutes en train de lire la trilogie Cinquante nuances de Grey...  Ce blogue étant fréquenté par des lecteurs de moins de dix-huit ans, je ne vous raconte pas la teneur des conversations ces jours-ci!  Disons qu'il est beaucoup question de menottes et autres accessoires...  J'en rougis!

11 février 2013

Les Chroniques d'une mère indigne 2

Le tome 1 de ces chroniques, lu l'an dernier,  m'avait beaucoup plu, tant par son humour que par son originalité. J'espérais donc beaucoup de cette suite.

Cependant, dès la page 21, tout a failli dérailler. Depuis que David Sedaris m'a fait m'esclaffer avec le récit de sa visite de l'appartement d'Anne Frank à Amsterdam, je pense qu'on peut rire de tout, à condition de trouver le bon angle. Un de mes films préférés, La Vita e bella, en est un autre exemple.  Malheureusement, Caroline Allard n'y est pas parvenue avec sa blague sur les enfants qui pilent sur des mines antipersonnel, que j'ai trouvée du plus mauvais goût. Pendant plusieurs pages, j'ai gardé cet arrière-goût amer. L'humour me semblait forcé, artificiel. Jusqu'à ce que je tombe sur ce passage:
«En fait, ce que vous taisez farouchement, c’est que Bébé, depuis qu’elle a fait la transition utérus-atmosphère, vous empoisonne constamment la vie avec ses demandes toutes plus extravagantes les unes que les autres. Par exemple, oui, vous laissez Bébé s’enfoncer des asperges dans les oreilles pour jouer à Jojo le lapin vert parce que vous en avez tout simplement marre de vous battre.»

Ça y était, j'avais retrouvé la Mère indigne du premier tome!  À partir de là, tout a mieux été, à part quelques passages où j'ai trouvé qu'elle s'éloignait un peu de son sujet, notamment les histoires avec son ex.

Je vous laisse sur un autre extrait rigolo, pour le plaisir:
«Et parlant d’histoires qu’on répète à n’en plus finir, c’est quand on est parents qu’on se rend compte que l’humanité roule sur un capital de blagues assez restreint. Voulez-vous bien me dire comment ça se fait qu’au XXIe siècle, on est encore pognés avec Pète pis Répète ? Pis la madame qui avait deux fils, Sam et Pique ? Aujourd’hui, vous vous plaisez à imaginer Pète et Répète assis dans leur chaloupe, tout vieux et ridés, en train de tourner une publicité de  couches pour adultes : « Tu sais comme moi, Répète, que passer sa vie sur un bateau, ça exige des solutions alternatives pour se soulager. » Et Sam et Pique, on peut espérer qu’ils ont enterré leur fatigante de mère depuis longtemps. Et on peut même imaginer qu’ils sont eux-mêmes parents de deux enfants, deux filles, qu’ils ont appelées Calamine et Vagisil, question de remettre un peu d’équilibre dans l’univers.»


Les Chroniques d'une mère indigne 2, de Caroline Allard, 2009, 281 p.

04 février 2013

Dans les veines ce fleuve d'argent

Quel magnifique roman! Un peu dans la même veine (haha!) que Soie d'Alessandro Baricco.  Peut-être parce qu'il y est aussi question d'un voyage, et que c'est une écriture très sensuelle, non pas dans le sens érotique du terme, mais plutôt «qui fait appel à nos sens».  En particulier l'odorat et son lien avec la mémoire, les souvenirs.  D'après la quatrième de couverture (un peu trop révélatrice à mon goût, en passant), il se classe dans le «réalisme magique».  Je le range donc dans cette catégorie, en espérant toutefois que cela ne rebutera personne, car en fait le côté surnaturel n'est pas ce qui ressort le plus, il est même plutôt accessoire. Ce qui m'a le plus frappée, c'est la présence de ce fleuve, le Pô, qui rythme la vie des habitants de la région au fil des saisons et de ses caprices, de leur naissance à leur mort. C'est l'histoire de Primo Bottardi, qui remonte le fleuve de village en village à la recherche d'un vieil ami à qui il veut donner la réponse à une question vieille de quarante ans.  Quelle est cette question? Je vous laisse la découvrir!


Dans les veines ce fleuve d'argent de Dario Franceschini, traduit de l'italien, 2006, 152 p.  Titre original: Nelle vene quell'acqua d'argento.