06 janvier 2015

Révolutions

Idée ultra-originale:   un échange de courriels quotidien entre deux écrivains québécois, Dominique Fortier et Nicolas Dickner, inspirés des mots qui ornaient chaque jour le calendrier républicain, mots reliés, donc, à l'agriculture, à la faune et à la flore.  Je sais, ça a l'air bizarre dit comme ça, mais je vous jure, c'est tout sauf plate!  Cela donne lieu à des souvenirs d'enfance ou de voyages, des réflexions sur la vie quotidienne, des jeux de mots, des pannes d'inspiration tournées à la blague comme dans l'extrait  ci-dessous:

« Alors ? »
De temps en temps, le matin, il accepte de m’aider.
« Ajonc.
— A-quoi ?
— Ajonc, comme un jonc, avec un a devant.
— Qu’est-ce que c’est ?
— Je ne sais pas.
— Mmm.
— …
— Il me semble qu’il y a un proverbe d’un Japonais… Un truc zen…
— Oui ?
— Oui, sur le fait qu’il ne se casse jamais… Attends voir…
— Le roseau plie mais ne rompt pas ?
— Oui.
— Jean de la Fontaine ?
— C’est ça.»

Décidément je me découvre de plus en plus de points communs avec Dominique Fortier. Par exemple, je crois moi aussi que les amateurs de dictionnaires se divisent en deux clans, les Larousse et les Robert (dans ma famille on est nettement Robert), et j'ai redécouvert récemment le gruau à l'ancienne qu'on fait mijoter lentement sur le feu, qui n'a rien à voir avec la bouillie pour les chats qui se prépare en quelques secondes au four à micro-ondes (pssst Dominique, essaye de le faire cuire dans un mélange de lait et d'eau, c'est encore plus délicieux!). Je crois que nous avons été soeurs dans une vie antérieure. Quant à Nicolas Dickner, j'ai vraiment apprécié son petit côté geek, à la limite du pédant parfois et pourtant toujours sympathique!

Un livre qu'on ne lit pas d'une traite mais qu'on déguste quelques pages à la fois (c'est pourquoi j'en suis au quatrième emprunt successif à la bibliothèque numérique!).  On pourrait même faire l'expérience de suivre les jours du calendrier, chaque jour son mot, un peu comme un calendrier de l'Avent qui durerait toute l'année!


Révolutions de Dominique Fortier et Nicolas Dickner, 2014, 405 p. en version numérique.

4 commentaires:

  1. J'ai lu tous les romans de Dominique Fortier, mais j'avoue que j'avais passé mon chemin sur celui-ci.

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  2. Moi aussi, j'ai lu tout Dominique Fortier et Nicolas Dickner (même ses chroniques), voilà pourquoi je l'ai donné en cadeau à Marc. Je veux dire mon Marsi. Je le lirai probablement un jour, mais en ce moment je considère que c'est lui qui a besoin d'une telle lecture. Je savais que je saurais l'amadouer avec un livre si beau. Attention, ce n'est pas qu'il a quelque chose contre le roman québécois, mais il est plutôt lecture documentaire (science particulièrement) ou bandes dessinées.

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    1. Je suis fan de Dominique Fortier depuis plusieurs années, mais je commence à peine à découvrir Dickner. J'espère qu'il plaira à Marsi et que tu mettras la main dessus rapidement toi aussi!

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