Au début, le héros est encore capable d'apprécier quelques instants de beauté dans toute cette laideur:
«Sur un chemin transversal passent des canons légers et des voitures de munitions. Les dos des chevaux luisent sous la lune, leurs mouvements sont beaux, ils portent la tête haute et on voit étinceler leurs yeux. Les canons et les voitures semblent glisser sur l'arrière-plan estompé du paysage lunaire; les cavaliers, avec leurs casques d'acier, ont l'air de chevaliers du temps passé; c'est, d'une certaine manière, beau et émouvant.»
Mais ces moments de grâce sont de plus en plus rares, et la seule chose qui lui permet de garder une certaine sanité est l'amitié et la complicité des autres soldats. Même les permissions, où il peut retrouver sa famille, ne lui sont d'aucun réconfort puisque rien n'est plus comme avant; il se sent comme un étranger dans sa propre chambre et est complètement déphasé par rapport aux civils. Il s'interroge également sur ce qui l'attend après la démobilisation, puisqu'il a quitté l'école pour s'engager et ne sait faire rien d'autre que de tuer pour survivre. Fait à remarquer, il ne montre que très peu de haine envers l'ennemi, qui est à peine mentionné, réservant toute sa grogne pour les dirigeants qui ont déclaré cette guerre et pour les officers aux ordres insensés.
Vous le savez, je ne suis pas fan de l'utilisation du présent dans les romans; toutefois ici il est très approprié et extrêmement efficace puisqu'il nous plonge directement dans l'enfer des tranchées.
Un livre qui n'a pas pris une ride, sauf pour un paragraphe sur les «nègres de la brousse», qu'il faut bien sûr replacer dans son contexte. Un grand roman pacifiste qui fut brûlé par les nazis et valut à son auteur de se voir retirer sa citoyenneté allemande. Le titre prend tout son sens au dernier paragraphe et c'est une vraie claque...
À l'ouest rien de nouveau de Erich Maria Remarque, traduit de l'allemand, 1929, 282 p. Titre original: Im Westen nichts Neues.
Je l'ai lu il y a longtemps au collège je crois et j'avais été bouleversée. Il faudrait que je le relise un de ces jours.
RépondreEffacerBouleversant, c'est le mot!
EffacerJe n'ai encore jamais lu ce livre....Il faudrait remédier à cela. Pour le terme de nègre, il est souvent utilisé dans des vieux films français en noir et blanc et n'avait pas du tout la connotation péjorative qu'il a maintenant.
RépondreEffacerCe n'est pas tant le terme de nègre qui m'a choquée (au Québec également il était anciennement utilisé sans la connotation actuelle) mais une réflexion sur la différence entre les noirs et les blancs. Mais ce n'est qu'un petit paragraphe, tout le reste est admirable! C'est à lire!
EffacerC'est un très très grand Livre ! Très difficile mais vraiment indispensable. Je pense que tout le monde devrait le lire, ça limiterait les ardeurs de certains... :(
RépondreEffacerC'est vrai, ses réflexions sur la guerre, le nationalisme, ça fait réfléchir!
Effacer« Et ce jour-là...»
RépondreEffacerJ'ai lu ce livre il y a plus de 20 ans et c'est comme si c'était hier. Un livre essentiel.
Je profite de mon passage ici pour te remercier de mentionner Raif Badawi. Je suis à Austin, près de Magog, et savoir que sa femme et ses enfants sont à Sherbrooke occupe mes pensées chaque jour. Je voudrais tellement pouvoir faire plus.
Une dernière toute petite chose... dans ta liste de blogues, notre Topinambulle est devenue... Topinambour !!! :-D
À bientôt (le blogoclub me tente bien... peut-être en avril)
Topinambour: Je devais avoir faim quand j'ai écrit ça!
EffacerRaif: J'espère que les pressions internationales finiront par le faire libérer! Dire que l'arabie saoudite était présente pour la marche de Charlie Hebdo, c'est une honte!!!
Je passe mon tour pour le Blogoclub de ce trimestre. J'aime moins quand il n'y a pas un titre en particulier à lire.
Oups, non. Pour le blogoclub, ce sera plutôt... au prochain trimestre. Je n'avais pas bien lu les consignes. Désolée.
RépondreEffacerOn s'en reparle au prochain trimestre!
Effacer"À l'ouest rien de nouveau" est un roman très fort, réaliste et bouleversant !
RépondreEffacer100% d'accord!
Effacerun classique que je n'ai toujours pas lu! j'avais adoré Ceux de 14 de Genevoix, et du coup, je m'étais dit que je lirais celui-ci, mais comme d'habitude, les envies s'additionnent...!!
RépondreEffacerVile tentatrice, je ne connaissais pas ce titre, voici que ma LAL vient encore de s'allonger!
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