Quand Yueyin et Karine se liguent pour nous donner le goût de lire quelque chose, c'est à peu près irrésistible... Mais ça, après le coup de Proust, je le savais déjà!
Impossible de résumer ce roman. Si ce n'est de dire qu'il s'agit d'une longue lettre d'un érudit espagnol racontant sa vie à la femme qu'il aime et qui n'est plus là. Ça c'est le canevas, mais il y a beaucoup plus, on passe d'un monastère catalan à Auschwitz en passant par un dispensaire en Afrique. Cette lettre est presque comme un palimpseste dont les couches précédentes transparaissent à travers les lignes du texte plus récent... si bien que l'inquisiteur et l'officier nazi en viennent à se confondre, le jeune homme et son père aussi. Est-ce à cause de la maladie du narrateur ou est-ce simplement qu'il écrit comme il pense, laissant sa plume aller au rythme de ses divagations? Ce procédé fait ressortir certains motifs ou archétypes: le mal, la rédemption et surtout la culpabilité, transmise en héritage comme le sont les objets chargés d'histoire que le père a laissés à son fils: un tableau, un violon, une médaille, un manuscrit... Chacun prétexte à de multiples allers-retours temporels.
Tout ça avec un humour particulier, de belles réflexions sur l'amitié, sur l'art et sur la beauté, et une belle histoire d'amour! Toutefois, choisissez bien votre moment pour lire cette bonne brique de presque 800 pages, car c'est une lecture qui demande un certain effort de concentration, avec ses sauts abrupts d'une époque à l'autre, souvent en plein milieu d'un paragraphe, sans avertissement, avec ce narrateur qui soudain se met à parler de lui-même à la troisième personne (pour prendre une distance?) et avec une pléthore de personnages (d'ailleurs n'hésitez pas à consulter la liste qui se trouve à la fin du volume, moi j'étais déjà rendue presque à la moitié quand j'en ai pris connaissance!).
Si je me souviens bien, Karine en avait fait un de ses coups de coeur lors de son bilan annuel de 2014... Il se pourrait fort bien qu'il se retrouve dans les miens cette année! Le genre de livre à apporter sur une île déserte, car on ne doit pas se lasser de le relire et rerelire, découvrant toujours de nouveaux liens, de nouvelles couches.
Confiteor de Jaume Cabré, traduit du catalan, 2013, 779 p. Titre de la version originale: Jo confesso.
J'attends la sortie en poche pour me procurer ce pavé qui me tente énormément.
RépondreEffacerJ'espère qu'il te plaira autant qu'à moi!
EffacerJe n'ai pas l'habitude des pavés, mais ton billet est trop tentant ! :)
RépondreEffacerLaisse-toi tenter! ;)
EffacerJe n'ai pas du tout aimé et d'ailleurs je n'ai pas réussi à terminer la lecture. Idem pour ma fille.
RépondreEffacerDommage! Mais c'est tellement spécial, je pense qu'on accroche à fond ou pas du tout!
EffacerIl a été très bien reçu dans mon comité de lecture au moment de sa sortie. Pas sûr que je le lise cependant, je n'ai pas l'impression que je l'aimerais. Mais je note que tu as aimé aussi.
RépondreEffacerSans l'acheter, tu peux l'emprunter pour l'essayer?
EffacerEn effet ce serait un bon truc à emprunter ! :)
EffacerUn roman grandiose ! 800 pages qui se dévorent d'une traite ! C’est intelligent, foisonnant, souvent drôle, parfois poignant, admirable de justesse et d’équilibre... Fulgurant ! Bref, j'ai a-do-ré !!! :D
RépondreEffacerTous ces adjectifs conviennent parfaitement!
EffacerÀ trois, vous allez finir par me convaincre! Il est noté depuis sa sortie... oui, je sais, je suis lente! :) (ou débordée!!!)
RépondreEffacerÇa va te faire une autre grosse brique dans ta PAL! Hihi!
EffacerOui, tout à fait, un roman île-déserte!
RépondreEffacerJ'étais certaine d'avoir laissé un commentaire sur ce billet... mémoire, petite mémoire!
Merci encore de me l'avoir fait découvrir!
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