03 mai 2021

Soulless (Sans âme)

The Parasol Protectorate (Le Protectorat de l'ombrelle), tome 1

J'avais envie d'une petite lecture légère pour contrebalancer les deux poids lourds que je traîne en ce moment (j'ai nommé MM. Ovide et Joyce).  Une histoire avec des vampires et des loups-garous dans une ambiance victorienne et steampunk était donc tout indiquée.

Les premiers chapitres m'ont ravie.  Les dialogues sont légers et humoristiques, les personnages originaux (mention spéciale à Lord Adelkama, un vampire homosexuel aux flamboyants habits de style rococo).  Bon, rendue au milieu, je trouvais que la romance entre l'héroïne et le loup-garou au physique impressionnant (on insiste beaucoup là-dessus) prenait beaucoup de place et retardait l'action, mais ça pouvait encore aller.  

Mais quand l'action reprend enfin, il se passe quelque chose d'absurde qui m'a fait décrocher complètement.  Pour vous donner un point de comparaison sans trop divulgâcher (mais je divulgâche quand même un peu; si vous ne voulez rien savoir, sautez le reste de ce paragraphe): vous savez, dans les vieux films de James Bond, quand le gros méchant, après avoir dévoilé tous ses plans machiavéliques à James, l'abandonne avec ses crocodiles/requins/laser-se-dirigeant-inexorablement-vers-ses-parties-intimes?  «Do you expect me to talk?» «No, Mr Bond, I expect you to die!  Et maintenant vous m'excuserez, j'ai laissé la soupe sur le feu.»  Il s'en va, alors Bond a toute la latitude pour utiliser le gadget pratique remis au début de l'aventure par Q, et il se tire d'affaire les deux doigts dans le nez.  Bien, c'est comme cela, mais en plus, ici, le vilain aurait dû avoir un intérêt particulier à être témoin de ce qui suivra.  De plus, alors qu'ils sont en danger de mort, les deux personnages ne peuvent s'empêcher de se tripoter pendant une heure au lieu de chercher une façon de s'évader.

Ce passage m'a semblé d'une facilité scénaristique désolante, et à partir de là, je n'ai plus éprouvé que la hâte de terminer ce bouquin.  C'est presque en diagonale que j'ai lu les derniers chapitres.  Inutile de vous dire qu'il serait assez surprenant que je continue la série, qui comprend quatre autres tomes en plus de quelques nouvelles.   

En passant, les puristes auront peut-être remarqué que je classe ce roman dans le fantastique, alors qu'on parle généralement plutôt d'urban fantasy.  J'ai personnellement beaucoup de difficulté avec cette expression, qui ne cadre pas avec mes propres définitions de la fantasy et du fantastique (et ne parlons même pas du fait que j'aurais pu ajouter l'étiquette science-fiction, puisque le steampunk en est un sous-genre).  Je trouve de plus en plus difficile de séparer ces genres aux frontières floues et je suis en train de ruminer le projet de tout réunir en une seule grande catégorie: les littératures de l'imaginaire.  Revenez-nous lors d'un prochain épisode pour plus de détails.  


Soulless (The Parasol Protectorate, tome 1) de Gail Carriger, 2009, 271 p.  Titre de la traduction française: Sans âme (Le Protectorat de l'ombrelle, tome 1).

6 commentaires:

  1. J'aime bien le terme SFFF, c'est court et parlant, çà n'utilise que deux touches du clavier.
    Aldiss disait que la SF c'était tout ce qui avait été écrit sous ce terme.
    Un autre (je ne sais plus qui): "la science-fiction c'est de la Fantasy avec des boulons."

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Hihi j'aime cette définition! Mais on pourrait dire que la fantasy est de la SF sans boulons...

      Effectivement j'hésite entre SFFF et littératures de l'imaginaire. L'un est plus court, l'autre plus joli (et plus englobant, pouvant comprendre également le réalisme magique, etc).

      Effacer
  2. "j'ai nommé MM. Ovide et Joyce" --> J'avoue 😂
    Woua, je n'avais aucun souvenir que tu lisais cette série. Ça ne me tente pas trop.
    Je te rejoins totalement concernant les genres aux frontières floues.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. C'était un petit essai, mais finalement je vais revenir à la chick-lit quand je voudrai me reposer les neurones!

      Effacer
  3. Il est dans ma PAL depuis des lustres, je me le garde comme toi pour un besoin de lecture légère (même si Ovide et Joyce, ce n'est clairement pas pour tout de suite, ha ha ha). J'ai adoré ta comparaison avec James Bond et même si je suis une fan de 007, pas sûre du tout d'accrocher aux muscles de loup-garou.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Les personnages de loups-garous sont intéressants, je ne m'attendais juste pas à ce que la romance soit aussi présente.

      Effacer