01 septembre 2021

Ce qu'il advint du sauvage blanc

Moi qui aime les romans du style «naufragé sur une île déserte», me voilà servie!  Ce livre inspiré d'une histoire vraie raconte l'abandon d'un matelot sur les côtes de l'Australie, encore très peu explorée au milieu du XIXe siècle, et son accueil au sein d'une tribu d'indigènes.  Le tout est entrecoupé des lettres d'un géographe français qui tente, dix-huit ans plus tard, d'aider ce matelot à retourner à la vie civilisée.  

Mais qu'est-ce qu'être civilisé?  On retrouve ici le même genre de questionnements que dans Lord of the Flies (Sa Majesté des mouches) de William Golding, avec en plus le thème du choc des cultures, de l'apprentissage d'une langue, de l'identité.

La mentalité des scientifiques de l'époque est fort bien représentée:  pour l'intérêt de la science, tout est justifié et on ne demande jamais l'avis des principaux intéressés (ou cobayes); de toute façon, on sait mieux qu'eux ce qui est bien pour eux.

Je craignais une idéalisation des «bons sauvages», mais quelques scènes violentes viennent rétablir l'équilibre.  Cela dit, si j'ai bien compris, François Garde ne s'est pas basé sur des recherches anthropologiques précises pour décrire les moeurs de la tribu.  Ce sont donc un peu des «sauvages imaginaires» et de ce point de vue, la mention «inspiré d'une histoire vraie» est à prendre avec un grain de sel. 

Malgré ce petit bémol, c'est une excellente lecture, à la fois divertissante et stimulante grâce aux réflexions qu'elle provoque. 


Ce qu'il advint du sauvage blanc de François Garde, 2012, 381 p.

8 commentaires:

  1. Hello, moi au contraire je ne suis pas du tout romans du style "naufragé sur une île déserte" mais on me l'a conseillé! Je l'ai donc acheté et je suis en train de le lire . Je terminai la 300eme page lorsque j'ai allumé mon ordi et ai lu ta chronique! J'ai été très agréablement surprise ! Belle découverte de mon coté!
    Bye bye,
    @au fil des mots //Nos livres et nous.

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  2. Tentante lecture. J'y viendrai. Je le sens. Elle me rappelle celle du " Le Seigneur des ténèbres" de Robert Silverberg (eh oui, il n'a pas qu'écrit de la SF mais ici un gros pavé où l'Aventure majuscule prend tout son sens.)

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  3. Je l'ai lu aussi! J'avais oublié son existence, mais j'ai aimé, à en croire mon billet. J'ai apprécié l'avancement parallèle des deux des évolutions culturels: du monde occidental au monde aborigène et vice-versa.

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    1. Je voulais parler des "évolutions culturelles", bien sûr 😉

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    2. Oui, j'ai aimé cet aspect. Je vais aller lire ton billet!

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