12 octobre 2024

The Last Juror (Le Dernier Juré)

Encore un bon petit thriller de John Grisham!

Le personnage principal est un jeune journaliste fraîchement diplômé de l'université qui débarque dans une petite ville du Mississippi et prend en charge le journal hebdomadaire local.  Comme presque toujours chez Grisham, il y aura un crime et un procès, mais l'auteur en profite ici pour dresser un portrait du sud des États-Unis au début des années 70: ségrégation raciale, corruption des autorités, entraide entre voisins, omniprésence de la religion, évolution des mentalités; bref, le bon et le mauvais de la société américaine à l'époque.

L'intérêt principal du roman est la ribambelle de personnages secondaires hauts en couleur, notamment une dame dans la soixantaine très pieuse mais attachante par sa droiture, son courage et son amour de la bonne chère à la mode du Sud (certains passages m'ont mis l'eau à la bouche!), que je n'ai pu m'empêcher d'imaginer sous les traits de la poète afro-américaine Maya Angelou, dont elle possède la dignité et l'élocution parfaite.

Seul petit bémol: dans la deuxième moitié, l'intrigue principale effectue un saut de quelques années, et on dirait que Grisham a voulu faire du remplissage en nous racontant assez longuement des événements ayant peu d'intérêt pour l'histoire: élections municipales, achat et rénovation de la maison du héros, etc. 


The Last Juror de John Grisham, 2004, 487 p.  Titre de la traduction: Le Dernier Juré.

11 octobre 2024

Marcher à Kerguelen

Il y a quelques années, j'ai lu et beaucoup apprécié Ce qu'il advint du sauvage blanc de François Garde, une histoire de naufrage comme je les aime.

Quand j’ai vu par hasard que cet écrivain avait publié un récit de voyage sur sa traversée à pieds de l’île de Kerguelen, au sud de l'océan Indien, cela a attiré mon attention, surtout que je connaissais déjà un peu ce lieu pour l'avoir visité l'an dernier grâce au Voyage aux îles de la Désolation, magnifique roman graphique d’Emmanuel Lepage.

Je ne sais pas pourquoi, mais je suis vraiment attirée par ces paysages dénudés, désertiques et balayés par le vent.  Si on me donnait le choix entre un séjour dans un quartier animé de New York, dans une jungle grouillante de vie ou sur une de ces îles désolées, je n’hésiterais même pas. 

Bon, j’avoue que je changerais sûrement d’idée après quelques jours à déambuler dans des souliers mouillés ou à ne pas dormir parce que le vent risque d’emporter la tente!  D’ailleurs juste à l’idée de marcher toute la journée pendant 25 jours, ça me tente déjà beaucoup moins.  Vous l’aurez compris, c’est là tout l’intérêt des récits de voyage!

On peut déplorer dans ce récit un certain côté répétitif.  Il est donc préférable de le lire à petite dose, en parallèle avec un autre bouquin bien différent.  Il faut aussi aimer les descriptions de paysages, parce que celles-ci constituent 75% de l’histoire, le reste racontant surtout les interactions entre les quatre membres du groupe. 

Une lecture tranquille mais dépaysante! 


Marcher à Kerguelen de François Garde, 2020, 288 p.

02 octobre 2024

Méduse

Ce roman, qui narre les tribulations d'une jeune fille dont les yeux frappent d'horreur tous ceux qui les aperçoivent, m'a rendue pour le moins perplexe...  J'ai aimé ou pas?

J'ai aimé: la finesse de la plume, le vocabulaire recherché, les variations autour du thème de Méduse et des méduses, qu'on reconnaisse la ville de Québec à travers les indices donnés ici et là, le message sur la puissance féminine, sur la réappropriation du corps.

J'ai moins aimé: l'ambiance vraiment trop glauque, et parfois un manque de subtilité dans la transmission du message mentionné ci-dessus, en particulier à la fin (on avait compris la métaphore, ce n'était pas nécessaire de l'appuyer de façon aussi littérale).

Alors, quel côté l'emporte?  Je crois bien que c'est 50-50!


Méduse de Martine Desjardins, 2020, 216 p.