07 janvier 2025

Villette

Pour la petite histoire, ce roman de Charlotte Brontë végète dans ma bibliothèque depuis la fin des années 80!  J'avais tenté de le lire durant un stage d'apprentissage d'anglais langue seconde de six semaines en Nouvelle-Écosse.  Je me vois encore sur la plage en train d'essayer de déchiffrer ce charabia!  À l'époque, j'en étais à mes premières armes en lecture en version originale anglaise, n'ayant lu que quelques Agatha Christie, c'est vous dire comme la marche était haute!  J'ai vite abandonné, et comme c'était le seul bouquin que j'avais apporté, je suis allée fouiller dans la petite bibliothèque de la résidence étudiante, y choisissant un peu au pif The Importance of Being Earnest d'Oscar Wilde.  Sans doute parce qu'il s'agit d'une pièce de théâtre, sans longues descriptions, donc, cela s'était beaucoup mieux passé (en plus c'est très drôle, je recommande!).

J'ai lu Jane Eyre il y a quelques années (en 2007 en fait, comme le temps passe!) et, sûrement parce que j'ai beaucoup aimé l'histoire, j'ai totalement occulté de ma mémoire le fait que la plume de Brontë est difficile à lire, tant à cause des tournures de phrase que du vocabulaire.  Jane Austen à côté de ça, c'est comme lire Harry Potter

Malheureusement, ici je n'avais pas une intrigue passionnante pour soutenir mon intérêt.  En fait, il y a un gros problème de rythme dans ce roman.  L'histoire se développe très lentement pendant les premiers neuf dixièmes, il y a même quelques digressions un peu prêchi-prêcha, et soudainement, dans les cinquante dernières pages, les événement se bousculent et tout est réglé en deux coups de cuillère à pot.

Il y a pourtant des trucs très bien dans ce roman, de fort belles descriptions, des personnages secondaires intéressants et surtout une héroïne forte, rappelant assez Jane Eyre, d'ailleurs: indépendante, elle prend son destin en main, et si la société l'oblige à se soumettre à l'autorité, elle n'en pense pas moins dans son for intérieur.

Comme j'ai été encore plus déçue de la lecture de The Tenant of Wildfell Hall d'Anne Brontë (mon prix Citron 2023!), je ne risque pas de tâter de nouveau des trois sœurs dans un avenir rapproché, surtout qu'en ce qui concerne la littérature anglaise du XIXe siècle, j'ai dans ma mire Dickens et George Eliot pour 2025...


Villette de Charlotte Brontë, 1853, 524 p.  Titre de la traduction française: Villette.