Aimant beaucoup le peintre Klimt, j'ai tout de suite été attirée par ce roman historique lors de sa sortie en 2024, et lorsqu'il a été mis en nomination pour le Prix Livraddict, ce fut l'occasion de m'y plonger.
Contrairement à ce que j'espérais, le peintre lui-même n'apparaît qu'un bref moment. C'est plutôt l'histoire rocambolesque du tableau qui apparaît en couverture qui sert de fil rouge à l'intrigue. Ce portrait d'une jeune femme dont on ignore l'identité, peint en 1910, fut fortement remanié par Klimt sept ans plus tard pour une raison qu'on ignore. On a cru longtemps qu'il y avait deux œuvres différentes dont l'une aurait disparu. C'est une étudiante en Histoire de l'art qui arriva à prouver que les deux toiles n'en faisaient qu'une. Le tableau fut ensuite volé, pour réapparaître vingt ans plus tard derrière un buisson du jardin du musée d'où il avait disparu. Rocambolesque, je vous dis!
Camille de Peretti brode toute une saga familiale autour de cette histoire, nous emmenant de l'Autriche du début du XXe siècle jusqu'à New York, où se déroule la plus grande partie de l'intrigue.
Quelques bémols: tout d'abord, j'ai relevé une invraisemblance. Comme c'est au tout début du roman, je me permets de divulgâcher un peu: le personnage principal, un jeune cireur de chaussures, arrive en quelques années à économiser la coquette somme de mille dollars qu'il investira pour tenter de faire fortune. Mille dollars à coup de dix cents la paire de souliers cirés? J'ai eu de la difficulté à y croire, et donc à croire à tout ce qui s'ensuit.
Deuxièmement, j'ai remarqué un petit tic d'écriture chez cette auteure. Elle aime accoler deux phrases complètes, parfois même trois ou quatre, en les séparant par une virgule, sans conjonction pour les relier (dans le genre «Il faisait beau, Machin alla se promener, il rencontra Bidule.»). Rien de bien grave, donc, mais c'est le genre de trucs qui m'agacent quand je me mets à les remarquer!
Heureusement, ces petits défauts ne m'ont pas empêchée d'apprécier ce roman. L'intrigue est originale et, si l'on oublie la petite invraisemblance du début, bien ficelée. Les personnages bien développés soutiennent notre intérêt jusqu'à la fin, surtout qu'au départ on ne sait pas quels sont les liens entre eux et avec le tableau. Un bon roman historique!
L'Inconnue du portrait de Camille de Peretti, 2024, 356 p.