17 septembre 2025

Ör

Sûrement le titre le plus court depuis le début du blogue!  Et pour ceux qui se posent la question, ör signifie cicatrice en islandais. 

Comme le titre le laisse supposer, on aura affaire ici à des personnages meurtris, qui tentent de panser leurs blessures; au premier chef, le personnage principal, qui a même décider de mettre fin à ses jours, mais cela est plus compliqué qu'il n'y paraît!  

De l'Islande, on se déplacera vers un pays détruit par une guerre civile, et là, les notions de cicatrice et de reconstruction prendront un tout autre sens.

Si  j'ai trouvé l'intrigue un peu prévisible, j'ai beaucoup aimé l'ambiance établie par Audur Ava Olafsdottir, ainsi que sa plume, tout en douceur.  De plus, la construction est originale, grâce aux titres de chapitres qui sont des citations d'autres œuvres, soit de poètes (dont Leonard Cohen) ou de philosophes, mais aussi de la Bible. 

Mon préféré de cette auteure reste Rosa Candida, mais celui-ci arrive pas loin derrière (alors que je n'ai pas trop aimé Le Rouge vif de la rhubarbe). 


Ör de Audur Ava Olafsdottir, traduit de l'islandais, 2017, 236 p.  Titre de la version originale: Ör.

14 septembre 2025

Diane demande un recomptage

Comme ce roman est la suite directe d'Autopsie d'une femme plate, je m'attendais à nager dans les mêmes eaux: un roman à l'intrigue plus ou moins originale, mais amusant et plaisant à lire.

Et c'est bien ce que j'y ai trouvé, mais comme cette fois je m'y attendais, je n'ai pas éprouvé cette petite déception ressentie à la lecture du premier tome.  J'ai pu pleinement savourer les dialogues très naturels et rigolos qui ont toujours été la grande force de cette écrivaine.

Dans ce tome-ci, Diane tente de reconstruire sa vie amoureuse et professionnelle après son divorce.  Heureusement qu'elle est bien entourée, sa meilleure amie et ses enfants étant toujours là pour la soutenir.  Sans oublier son chat à trois pattes, Steve! 

J'ai trouvé la fin un peu abrupte.  J'ai l'impression que c'est une stratégie pour nous donner envie de lire le troisième tome, et... ça fonctionne!

 

Diane demande un recomptage de Marie-Renée Lavoie, 2020, 274 p. 

  

12 septembre 2025

L'Inconnue du portrait

Aimant beaucoup le peintre Klimt, j'ai tout de suite été attirée par ce roman historique lors de sa sortie en 2024, et lorsqu'il a été mis en nomination pour le Prix Livraddict, ce fut l'occasion de m'y plonger.

Contrairement à ce que j'espérais, le peintre lui-même n'apparaît qu'un bref moment.  C'est plutôt l'histoire rocambolesque du tableau qui apparaît en couverture qui sert de fil rouge à l'intrigue. Ce portrait d'une jeune femme dont on ignore l'identité, peint en 1910, fut fortement remanié par Klimt sept ans plus tard pour une raison qu'on ignore.  On a cru longtemps qu'il y avait deux œuvres différentes dont l'une aurait disparu.  C'est une étudiante en Histoire de l'art qui arriva à prouver que les deux toiles n'en faisaient qu'une.  Le tableau fut ensuite volé, pour réapparaître vingt ans plus tard derrière un buisson du jardin du musée d'où il avait disparu.  Rocambolesque, je vous dis!

Camille de Peretti brode toute une saga familiale autour de cette histoire, nous emmenant de l'Autriche du début du XXe siècle jusqu'à New York, où se déroule la plus grande partie de l'intrigue.  

Quelques bémols: tout d'abord, j'ai relevé une invraisemblance.  Comme c'est au tout début du roman, je me permets de divulgâcher un peu: le personnage principal, un jeune cireur de chaussures, arrive en quelques années à économiser la coquette somme de mille dollars qu'il investira pour tenter de faire fortune.  Mille dollars à coup de dix cents la paire de souliers cirés?  J'ai eu de la difficulté à y croire, et donc à croire à tout ce qui s'ensuit.

Deuxièmement, j'ai remarqué un petit tic d'écriture chez cette auteure.  Elle aime accoler deux phrases complètes, parfois même trois ou quatre, en les séparant par une virgule, sans conjonction pour les relier (dans le genre «Il faisait beau, Machin alla se promener, il rencontra Bidule.»).  Rien de bien grave, donc, mais c'est le genre de trucs qui m'agacent quand je me mets à les remarquer!

Heureusement, ces petits défauts ne m'ont pas empêchée d'apprécier ce roman.  L'intrigue est originale et, si l'on oublie la petite invraisemblance du début, bien ficelée.  Les personnages bien développés soutiennent notre intérêt jusqu'à la fin, surtout qu'au départ on ne sait pas quels sont les liens entre eux et avec le tableau.  Un bon roman historique! 


L'Inconnue du portrait de Camille de Peretti, 2024, 356 p. 

03 septembre 2025

Reliquary (Le Grenier des Enfers)

Pendergast, tome 2

Ce billet sera assez court puisque je reprends un peu les mêmes arguments que dans mon billet sur le tome 1 de cette série.  Le gros point fort du roman, c'est la description des lieux où l'intrigue se déroule.  Cette fois-ci, les deux écrivains nous emmènent dans les bas-fonds de NewYork.  Mais quand je dis bas-fonds, pensez baaaaaaas-fonds!  On visite plusieurs étages de tunnels labyrinthiques et nauséabonds, de stations de métro désaffectées,  d'égouts infestés de rats, d'aqueducs obsolètes et j'en passe.  Et tout cela peuplé par des milliers d'humains: sans-abris, drogués, vétérans de la guerre du Vietnam ayant rejeté la société.  En postface, les auteurs nous préviennent qu'ils ont modifié des détails, ajouté des trucs par-ci, par-là, mais qu'en gros, la plupart de ces lieux existent vraiment, de même que leurs habitants! 

De plus, on a le plaisir de retrouver plusieurs des personnages du tome 1!  En fait, je suis contente de n'avoir attendu que quelques mois entre les deux tomes, puisque celui-ci est la suite directe du précédent.  Comme dans ce dernier, j'ai parfois trouvé l'intrigue un peu tirée par les cheveux, mais si l'on décide d'accepter ces détails un peu invraisemblables, c'est une vraie partie de plaisir -- à condition d'aimer être assis au bord de son siège en retenant son souffle, bien sûr! 

(Concernant la traduction française, je me demande pourquoi la série s'intitule Inspecteur Pendergast... Ce cher homme est un agent du FBI, et ne porte donc pas le titre d'inspecteur, à ce que je sache!  Comptez sur moi pour remarquer ce genre de détails anodins!) 

 

Reliquary (Pendergast, tome 2) de Douglas Preston et Lincoln Child, 1997, 464 p.  Titre de la traduction française: Le Grenier des Enfers (Inspecteur Pendergast, tome 2).

01 septembre 2025

La Maison d'Hortense, tome 1: Printemps-été 1935

Après le rythme trépidant des Guerriers de l'hiver d'Oliver Norek, cela faisait du bien de souffler un peu dans une atmosphère plus reposante, celle d'un roman historique signé Maryse Rouy.  Dans le premier tome de cette nouvelle série, on se retrouve sur le Plateau Mont-Royal en 1935, et l'on suit un groupe de femmes de différentes générations.

Le sujet principal du roman est le choix qu'avaient à faire les jeunes femmes de l'époque: se conformer au diktat de la société en se préparant à devenir des épouses modèles (d'éventuelles études supérieures ne servant qu'à se trouver un bon parti) ou choisir d'exercer un métier, sachant qu'il faudra se battre bec et ongles pour se faire une place dans ce monde masculin.

Comme toujours chez cette auteure, la force du roman provient de deux sources: la reconstitution détaillée mais toujours très vivante, de la vie quotidienne de l'époque, et l'attachement que l'on développe pour plusieurs des personnages. Comme il s'agit d'un premier tome, certains portraits sont esquissés plus rapidement que d'autres;  nul doute qu'on en apprendra plus sur ces femmes dans les prochains tomes!

 

La Maison d'Hortense, tome 1: Printemps-été 1935 de Maryse Rouy, 2022, 344 p.  

30 août 2025

Jamaica Inn (L'Auberge de la Jamaïque)

Première surprise:  ça ne se déroule pas en Jamaïque!

Et donc, au lieu de me retrouver dans l'ambiance paradisiaque d'une île des Caraïbes, me voilà téléportée dans les landes froides et brumeuses de la Cornouailles.  Après l'Indochine étouffante de Duras*, ça fait un choc!

Ensuite, une constatation: on est dans la lignée des sœurs Brontë, mais en plus facile à lire!

J'ai vraiment adoré la plume de Daphne du Maurier, que je découvrais par le fait même.  Oh! bien sûr je la connaissais de nom, son Rebecca est très célèbre (trop même, on dirait que je connais déjà l'histoire sans l'avoir lu!) et l'une de ses nouvelles a inspiré Hitchcock pour The Birds.  

J'ai été épatée par la modernité de son héroïne, qui est une jeune femme forte de caractère et indépendante.  Elle envisage de ne pas se marier, ne pas avoir d'enfants, elle n'a pas froid aux yeux malgré toutes les péripéties qui lui arrivent...  Bon il y a bien un petit passage qui m'a déçue: elle arrive pour la première fois chez un célibataire endurci, sa maison est une vraie soue à cochon, elle se met à faire le ménage, et le dîner en prime!  Mais pour un roman publié en 1940, c'est quand même bien, passons-lui ce petit moment de faiblesse. 

Bref, ce ne sera pas ma dernière lecture dans sa bibliographie.  Dans ma ligne de mire: Ma Cousine Rachel


*Les billets ne sont pas publiés dans l'ordre où j'ai lu les romans. 

 

Jamaica Inn de Daphne du Maurier, 1941, 320 p.  Titre de la traduction française: L'Auberge de la Jamaïque.

28 août 2025

Les Guerriers de l'hiver

Les amis, je passe aux aveux.  Moi qui me targue de posséder d’assez bonnes bases en Histoire, je n’avais jamais entendu parler de cet épisode incroyable que fut la tentative d’invasion de la Finlande, un pays neutre, par la Russie, au tout début de la Deuxième Guerre mondiale.

Je ne vous en dis pas plus sur les événements racontés dans le roman d’Olivier Norek.  Quand on n’en connaît pas le dénouement, cette histoire se lit comme un thriller!  Pourtant, tous les faits sont véridiques, tous les personnages ont vraiment existé.   Et justement, les personnages sont ce qui font l’originalité du roman, puisqu’ils semblent plus grands que nature, en particulier le jeune Simo Häyhä, tireur d’élite à l'habileté presque surhumaine, et le chef de sa compagnie, le lieutenant Juutilainen, un ivrogne complètement barjo mais dont les tactiques de guérilla permirent aux Finlandais de résister plus longtemps que prévu à un ennemi aux forces immensément supérieures.

Un autre aspect intéressant est qu’on assiste au déroulement des opérations non seulement du côté des Finlandais mais aussi de celui des Russes.  On a donc les deux côtés de la médaille!

J’ai lu ce livre parce qu’il est en nomination pour le Prix Livraddict dans la catégorie Historique… Laissez-moi vous dire que les autres candidats auront fort à faire pour gagner mon vote!


Les Guerriers de l'hiver d'Olivier Norek, 2024, 424 p.