20 septembre 2012

La Traversée de la ville

Je l'ai déjà dit souvent en ces pages, je n'aime pas l'utilisation du présent dans les romans historiques. J'aime qu'on me «conte une histoire», pas qu'on tente de me faire croire que cela se passe maintenant! Alors pour que je ne m'en aperçoive qu'à la page soixante du tome 2(!) de la série, c'est la preuve d'un grand talent. Comme si j'avais encore besoin de preuve dans le cas de Michel Tremblay! C'est que contrairement à d'autres écrivains, Tremblay n'essaie pas de nous faire accroire que le passé est le présent. Il arrive plutôt à nous transporter dans le passé, qui devient notre présent pour quelques heures...

La traversée de la ville, il n'y en a pas qu'une en fait, mais plusieurs, effectuées à deux ans d'intervalle par Maria, arrivant de Providence, Rhodes Island, et par sa fille Rhéauna, l'héroine du tome précédent, La Traversée du continent. Ces périples ponctuent le récit comme un refrain et nous font visiter le centre-ville de Montréal du début du XXe siècle.  Plusieurs points de repère sont encore là (le magasin La Baie, que ma mère appelait encore Morgan quand j'étais petite), d'autres se sont transformés (l'église Christ Church sous laquelle on a creusé les Promenades de la Cathédrale) ou ont disparu (Dupuis Frères).  Certaines réalités ont heureusement changé (le centre-ville entièrement anglophone à l'ouest de Saint-Laurent), mais il est bon de se rappeler que ces acquis peuvent être fragiles!

Un délice d'humour et d'émotion et un véritable voyage dans le temps!


Je crois que ce billet devrait clore ma participation au défi Mon Québec en septembre, puisque je n'ai plus rien de québécois dans la PAL. J'ai beaucoup aimé cette expérience, tant par mes propres lectures que par ce que j'ai pu voir sur les blogues des copines. Je vote pour que cela devienne un rendez-vous annuel!


La Traversée de la ville de Michel Tremblay, 2008, 208 p.


8 commentaires:

  1. Il faudra que je fasse une cure Michel Tremblay bientôt comme je suis en train de le faire avec Jacques Poulin!

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  2. J’ai adoré et je te souhaite de poursuivre vers les trois autres tomes de cette Diaspora des Desrosiers. De vrais bijoux et je te dis ça en toute objectivité et ce même si je suis une «fan» finie des mots de monsieur Tremblay.

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  3. Jules: Si tu veux, Dr Grominou peut te faire une ordonnance pour cette cure, tu pourrais te faire rembourser les livres par tes assurances!

    Suzanne: C'est un vrai bonheur de savoir qu'il m'en reste encore trois à lire!

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  4. Lise pas de blogue22 septembre, 2012 15:55

    Grominou,

    quelle chance tu as qu'il t'en reste trois à lire. Je les ai tous lus, ils sont dans ma bibliothèque, trop frais dans ma mémoire pour une relecture, mais ça viendra...

    Michel Tremblay est un écrivain choucou pour moi, tout comme Jacques Poulin. Ce mois québécois me fait réaliser que nous avons de merveilleux auteurs chez-nous, certains vraiment méconnus malheureusement...

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  5. Tu as tout à fait raison quand tu dis que Michel Tremblay a ce talent de nous transporter dans le passé, sans utiliser le verbe accordé au passé.

    J'ai savouré cette saga.

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  6. Lise: En général je ne suis pas fan des séries, mais là c'est un délice de savoir qu'il m'en reste encore trois!

    Venise: C'est presque de la magie!

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  7. Merci, mais je réalise que c'est pas une bonne idée! J'aimais M.Poulin, mais en condensé, il m'agace un peu. Je ne voudrais pas revivre la même chose avec M.Tremblay!

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  8. Jules: J'ai l'impression que Tremblay a peut-être moins de tics que Poulin... Mais tu as raison, vaut mieux espacer ses plaisirs pour mieux les savourer!

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