Dans ce livre magnifique, Margaret Laurence nous emmène beaucoup plus loin qu'un simple récit de voyage le ferait. Ayant passé deux ans en Somalie avec son mari ingénieur dans les années 50, elle a eu non seulement l'occasion de visiter différentes régions, d'observer les paysages, l'architecture, la faune, la flore, de côtoyer les habitants, mais cela lui a permis de réfléchir (et de nous faire réfléchir) sur la condition humaine, la religion, l'écriture et surtout sur l'incompréhension entre les peuples. Canadienne-anglaise, elle ne trouve pas sa place auprès des Anglais installés dans le pays, qu'elle trouve racistes et colonialistes pour la plupart. Elle tente plutôt de se rapprocher des Somaliens, en particuliers des ouvriers de son mari, mais découvre bientôt que cela est plus difficile qu'elle pensait. Au-delà de la barrière linguistique, c'est l'absence de références communes qui est le principal obstacle. Cela donne lieu à des épisodes parfois comiques, parfois émouvants, voire déchirants; je suis encore toute remuée par l'histoire de la petite prostituée de huit ans, dont le nom en Somali signifie «petit trou»... Qu'aurais-je fait à la place de Mme Laurence? Je n'en ai aucune idée.
Merci à Jules de m'avoir fait découvrir ce récit enrichissant, admirablement traduit par Dominique Fortier.
Une Maison dans les nuages de Margaret Laurence, traduit de l'anglais en 2012, éd. originale 1963, 374 p. Titre original: The Prophet's Camel Bell.
Fiou, tu as aimé! La fin est un peu plus ardue, mais le reste est tellement intéressant! Sur la même note, je te conseille vraiment La romancière et l'archéologue d'Agatha Christie. Ces livres nous permettent de découvrir les auteurs sous d'autres perspectives, plus personnelles et comme elles écrivent bien, le récit de voyage en est grandement enrichi!!
RépondreEffacerJules: C'est déjà noté! Je vais tout de même laisser passer un peu de temps entre les deux lectures.
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