03 mai 2013

Cocorico!

Aperçu par hasard dans le catalogue numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, le sujet de ce petit essai destiné aux pré-ados m'a semblé amusant et je l'ai téléchargé afin d'avoir une lecture légère à me mettre sous la dent entre deux chapitres de La Montagne magique de Thomas Mann, qui, avouons-le, bien que passionnant, peut être un peu indigeste si ingéré en trop grande quantité. Surtout les parties où les personnages discutent pendant vingt pages d'affilée de sujets tels que le Progrès, la Démocratie, la Religion, etc.

Sauf que là je vais devoir trouver autre chose car ce petit livre qui se veut un survol de sujets reliés aux langues et à la linguistique se lit en moins d'une heure!  Il y a en effet beaucoup d'illustrations et le texte est présenté de façon très aérée pour plaire à un jeune public. Pour un adulte, disons que c'est un peu mince et qu'on aurait pris un peu plus de viande, mais ça reste rigolo et on y apprend quand même pas mal de choses intéressantes.

Toutefois, je me vois dans l'obligation, pour une fois, de vous déconseiller la version numérique car elle comporte plusieurs défauts. À plusieurs endroits, à cause sans doute de la mise en page dynamique et colorée, le numérisateur a oublié quelques lettres en bouts de ligne, pas assez pour rendre le texte incompréhensible mais assez pour être agaçant. Et surtout, de nombreux caractères spéciaux n'ont pas été reconnus et sont remplacés par des points d'interrogation, ce qui enlève toute pertinence au chapitre qui traite des alphabets étrangers! (À moins bien sûr que je ne soit tombée sur un exemplaire défectueux, ce que je ne peux exclure.) Enfin les images, très originales, perdent beaucoup d'impact en petit format et en noir et blanc. Là par contre on peut y remédier en lisant plutôt sur une tablette ou sur l'ordinateur. (Est-ce que des liseuses plus modernes que ma Sony PRS-350 antédiluvienne* ont des écrans couleur?).

Extrait:
«Les oiseaux font pour leur part tweet tweet en anglais, kumu kumu en cingalais, pio pio en espagnol et koo koo en tamoul. À bien y penser, cela peut se comprendre : peut- être s’agit-il d’espèces différentes. Mais comment expliquer alors que les canards font quak quak en allemand, paa paa en bulgare, kwek kwek en indonésien et cap cap en vietnamien ? Vous me direz qu’il y a aussi plusieurs sortes de canards… D’accord, mais pourquoi alors les canons font- ils boum en français, bang en anglais, pum en espagnol, kaboom en grec, dor en indonésien et dishum en tamoul ? Les canons tamouls auraient-ils attrapé le rhume ?

    Puisque nous parlons de rhume, saviez-vous que les Japonais ne font pas
atchoum quand ils éternuent, mais hakushon, et que leur cœur ne fait pas boum boum, mais doki doki ? Si mon cœur commençait à émettre un bruit semblable, je courrais vite voir mon médecin ! On dirait un cœur de robot!»

* Les années électroniques, c'est un peu comme les années de chien, tout le monde sait ça!


Cocorico! de François Gravel, 2013, 87 pages. 

4 commentaires:

  1. J'adore cet extrait. Les évolutions des cris d'animaux d'une langue à l'autre sont un sujet très amusant (et parfois déroutant!).

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  2. Alys: Ce livre est rempli de faits amusants du même genre!

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  3. Je comprend mieux pourquoi il y a quelques années, après les désarrois de l'élève Torless, je n'avais pas réussi à lire la Montagne magique. Un peu de saturation sans doute. Et si je m'y remettais ?

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  4. Mérydien: J'avoue, j'ai dû gougouler Les Désarrois de l'élève Torless, je n'en avais jamais entendu parler!! En effet, enfiler Thomas Mann tout de suite après celui-là, ça fait peut-être beaucoup...

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