20 août 2008

Le Tueur aveugle (suite)

Le Tueur aveugle de Margaret Atwood, publié chez Robert Laffont en 2002. 584 p. La version originale canadienne-anglaise, The Blind Assassin, date de 2000 et a reçu le Booker Prize.



La traduction, dont je parlais dans mon billet précédent, est restée pourrie jusqu'à la fin... Je n'ai aucun compliment à faire à la traductrice, Michèle Albaret-Maatsch. Non seulement la saveur canadienne du roman n'est pas respectée, mais certaines phrases sont à la limite du compréhensible. Par exemple (un parmi tant d'autres), une réflexion sur le vide n'a plus aucun sens lorsque doughnut hole (cette petite boule de pâte retirée du centre d'un beigne puis frite) est traduit par rond de beignet au lieu de trou de beigne.

Autre aspect négatif, la couverture de cette édition est vraiment laide! Enfin, le portrait de femme est plutôt joli, mais sa peau semble avoir une teinte orange (qui ne ressort pas vraiment dans l'image ci-dessus) à cause de l'horrible fond d'un violet criard! S'il s'agissait d'un concept des années soixante-dix, je comprendrais, mais non -- le roman n'a que six ans! Pour moi, l'aspect physique d'un livre participe grandement au plaisir de la lecture. Alors, là, on n'a pas été choyé.

Bon, j'ai fini de critiquer. L'histoire est vraiment très bien. Une vieille dame nous raconte sa relation avec sa soeur cadette, au caractère fantasque, devenue une écrivaine culte grâce à un roman publié après sa mort dans un accident de voiture. L'action a lieu dans une petite ville industrielle de l'Ontario, puis dans le Toronto mondain des années trente et quarante. Intercalés dans le récit, on retrouve des extraits du roman de la soeur, dans lequel un des personnages raconte à sa maîtresse une étrange histoire se déroulant dans un monde fantastique. On a donc une histoire dans une histoire dans une histoire, et ces histoires se répondent et s'éclairent entre elles.

J'ai le sentiment que, dans de meilleures circonstances, ce bouquin aurait pu devenir un grand coup de coeur... Dommage.



Allie est enthousiaste et ne semble pas avoir été dérangée par la traduction, Chimère a bien aimé; Sentinelle, par contre, n'a pas du tout accroché.

11 commentaires:

  1. Ah les maudites traductions! Je comprends tellement tes déceptions! On ne s'en rend pas toujours compte, mais une mauvaise traduction peut complètement détruire une expérience de lecture. Ça m'est arrivé avec le tout premier Mankell que j'ai lu... La traduction était tellement poche que j'ai failli ne plus le lire!

    Sinon, je dois avouer que Mme Atwood me trotte dans la tête depuis un bout de temps, et je vais peut-être me le procurer (en anglais!) pour voir ce que ça donne.

    Dans les écrivains canadiens, j'ai adoré tout ce que Nancy Huston a écrit. Et point positif, elle traduit elle-même ses romans de l'anglais au français, alors pas de problèmes de ce côté! :)

    RépondreEffacer
  2. Je suis un peu rassurée de l'avoir en VO, alors!! Je lis les résumés et je ne me dis que ça ne peut que me plaire!!!

    RépondreEffacer
  3. Karine et Blogue l'Éponge, oui, en VO ça devrait être excellent!

    J'avais déjà lu Captive, vf de Alias Grace il y a plusieurs années et j'avais beaucoup aimé. Je n'ai pas souvenir que la traduction m'aie dérangée, donc elle devait être correcte, et pourtant je viens de constater qu'il s'agit de la même traductrice!

    De Nancy Huston, j'ai lu Dolce Agonia, j'ai bien aimé mais je n'ai pas eu le goût d'en lire d'autres, je ne sais pas trop pourquoi... Un jour, sans doute. En passant, elle a écrit certains de ses romans en français, puis les a traduit elle-même en anglais!

    RépondreEffacer
  4. Il y a longtemps que je veux me pencher sur ce classique canadien... il est déjà noté, mais à lire ta critique je vais attendre encore un peu!!

    RépondreEffacer
  5. Jules, c'est peut-être moi qui suis trop capricieuse, niveau traduction... Allie, par exemple, a classé ce bouquin dans ses coups de coeurs, et elle n'est pas la seule d'après les commentaires glanés ici ou là!

    RépondreEffacer
  6. Bonjour, Je découvre ce blog ... et y trouve plein de livres intéressants.
    j'aime bien Margaret Atwood et ai réussi à lire Le tueur aveugle en anglais car je ne voulais pas attendre qu'on ait la traduction en France, et il semble que c'était une bonne idée !

    RépondreEffacer
  7. Bonjour Keisha, sois la bienvenue!

    Oui, c'était une excellente idée!

    RépondreEffacer
  8. ce livre m'attend dans ma PAL depuis des lustres mais je ne suis pas encore décidée !

    RépondreEffacer
  9. J'espère que tu seras moins agacée que moi par la traduction! À part ce (gros) détail, c'est un excellent roman!

    RépondreEffacer
  10. je n'ai lui pour le moment qu'une cinquantaine de page de l'édition de poche mais certaines phrases me laissent déjà perplexe : «Je préfèrerais ne pas.» ou encore «pour me parer d'une fine moustache de perspiration» (et j'en ai relevé encore quatre ou cinq en l'espace de trois pages). Je m'étais donc mis sur internet pour voir si on parlait de cette traduction pour le moins "surprenante". Ton billet ne me rassure pas et si c'est ainsi tout au long des 650 pages du roman, je pense que je vais abandonner avant la fin. ;-(

    RépondreEffacer
  11. Laurence: Ce serait dommage, l'histoire est vraiment excellente, si on arrive à oublier la traduction...

    RépondreEffacer