Je me souviens que j'ai regardé le ciel et que je me suis dit, à voir toutes les étoiles ainsi pressées les unes contre les autres, à la façon d'oisillons qui ont peur et qui recherchent compagnie, que bientôt nous plongerions d'un coup dans l'hiver. L'hiver, qui chez nous est long comme des siècles embrochés sur une grande épée et pendant lequel, autour de nous, l'immensité de la combe étouffée de forêts dessine une bizarre porte de prison. Cela se passe dans un pays qui n'est pas nommé, après une guerre qui n'est pas nommée durant laquelle on a envoyé tous les étrangers dans des camps de concentration qui ne sont pas nommés. Ayant survécu, Brodeck revient au village, et on le charge d'écrire un rapport sur la disparition d'un drôle de personnage, pas nommé lui non plus parce qu'il n'a jamais voulu dire son nom. Ce sera l'occasion pour lui de faire un retour en arrière et de se remémorer des événements qu'il aurait voulu oublier.
Un très beau roman, une atmosphère étrange, presque surréelle, une fin laissant place à différentes interprétations, beaucoup de douleur et de culpabilité, sans pour autant que ce soit une lecture lourde, grâce à la très belle plume de Philippe Claudel et grâce aussi aux allers-retours entre différentes époques. Il me laisse une impression un peu indéfinissable, que donc j'ai de la difficulté à mettre par écrit. Vous devrez le lire pour vous faire votre propre idée...
... ou bien aller voir chez d'autres blogueurs plus éloquents: Lisa, Sylire, Joëlle, Katell, Tamara, Sophie, Bellesahi, Thom...
Le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel, publié chez Stock en 2007. 400 p.
J'ai aussi bien aimé ce roman malgré que je suis restée avec comme un goût de trop plein de lectures sur le même sujet. Par contre, bien écrit et Claudel a une très belle plume.
RépondreEffacerJ'ai moi aussi beaucou p aimé ce roman, il fait partie de mes coups de coeur. Une histoire, une atmpsphère, une dureté et une douceur mêlée...C'est un roman très fort.
RépondreEffacerSuzanne, je suis contente de ne pas avoir lu ce roman tout de suite après Les Bienveillantes (lu ce printemps) car j'aurais peut-être eu un trop-plein moi aussi!
RépondreEffacerEnna, oui, tous ces qualificatifs conviennent parfaitement!
Il me semble que ce livre restera un roman un peu intemporel ... un peu comme une fable !
RépondreEffacerJoëlle, tu as raison, il y a un peu aussi une atmosphère de conte fantastique.
RépondreEffacerUn superbe souvenir de lecture
RépondreEffacerIl faut à tout prix que je découvre ce livre qui fait l'unanimité sur les blogs !!
RépondreEffacerLe Rapport de Brodeck, je l'ai lu l'hiver dernier, et je n'ai pas aimé... Oui, c'est une belle écriture.. Oui, c'est bien mené... Mais ce que c'est déprimant!!!!
RépondreEffacerFlorinette: Je suis sûre que tu vas l'aimer!
RépondreEffacerSylire: ce sera un très beau souvenir pour moi aussi.
Jo: J'avoue qu'il faut bien choisir son moment pour lire ce roman, dont le sujet n'est pas gai. Mais quant à moi je ne l'ai pas trouvé déprimant, grâce surtout à la superbe écriture, souvent poétique, et à l'alternance entre les périodes.
Il est dans ma pile... je ne savais pas du tout de quoi ça avait l'air mais bon, ce que tu en dis me plaît!
RépondreEffacerJe n'en savais rien non plus avant de le commencer! Je crois que tu devrais l'aimer!
RépondreEffacerce livre est très i,teressant ; il montre la bétise d'un village face à la peur.
RépondreEffacerOm, tu as raison, il observe les mécanismes de la peur et de l'intolérance.
RépondreEffacerJ'ai hâte qu'il sorte en poche pour le plaisir de lire ce roman de Claudel. Son écriture m'a touchée à chaque lecture de ses livres. C'est un auteur merveilleux et de grand talent.
RépondreEffacerNanne, quant à moi c'était mon premier contact avec cet auteur, mais sûrement pas le dernier!
RépondreEffacerj'ai beaucoup aimé ce roman, une de mes lectures fortes de cette année. Je suis d'accord avec toi sur l'ambiance un peu surréelle, c'est bien trouvé, et c'est assez proche du souvenir qu'il m'en reste...
RépondreEffacerJe viens de finir laborieusement ce roman que je n'ai pas aimé du tout. je le chronique demain.
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