Une parfaite continuation de ma lecture précédente, puisque dans ce recueil de récits autobiographiques, Michel Tremblay nous raconte sa découverte des livres, de la littérature et de l'écriture. Il nous parle des romans qui ont marqué son enfance et son adolescence, de la Comtesse de Ségur à Saint-Exupéry, pour finir avec la parution de sa première oeuvre.
J'ai adoré ce petit recueil qui se dévore en quelques heures, et ce pour deux raisons. Premièrement, on apprend plein de choses sur cet auteur si important de notre littérature. Comment il découvrit le plaisir de raconter, d'être écouté, en inventant une suite à Blanche-Neige et les sept nains et en la contant à ses petits voisins sous forme de roman-feuilleton quotidien. Comment Eschyle et le théâtre grec influenceront éventuellement sa propre écriture, notamment par l'utilisation du choeur. Comment Gabrielle Roy lui fit prendre conscience qu'on pouvait situer une histoire à Montréal, de notre temps, avec des personnages ordinaires et avec notre parler, et créer un chef-d'oeuvre.
Deuxièmement, ces récits tour à tour drôles et touchants ont résonné profondément dans mon coeur de lectrice, m'ont rappelé plein de souvenirs, comme par exemple le jour où j'ai eu droit, enfin, d'entrer à l'étage des adultes de la bibliothèque municipale et d'y emprunter des livres. Quelle fierté, quelle réjouissance de voir ces immenses étagères qui me semblaient presque infinies! Pourtant la bibliothèque de ma ville n'était pas bien grande, mais comparativement à l'étage des enfants, coincé dans une pièce minuscule au sous-sol, c'était le paradis! Comme je n'avais que treize ans, ma mère avait dû signer le bas de ma carte pour que j'aie le droit de prendre des livres dans la section des romans policiers; ne m'intéressant qu'à Arsène Lupin et à Agatha Christie, je ne comprenais pas trop la raison de cette précaution... Ce n'est que quelques années plus tard que je découvris San-Antonio!
Les billets de Catherine du Biblioblog, de Papillon, de Yueyin.
Un Ange cornu avec des ailes de tôle de Michel Tremblay, Actes Sud/Leméac, 1994; collection Babel pour l'édition de poche illustrée ci-dessus, 1996, 285 p.
Ce titre loufoque sonne comme une promesse!
RépondreEffacerGwenaelle: Il s'agit du surnom que sa mère lui donnait lorsqu'il était petit!
RépondreEffacerTiens, d'ailleurs, ton billet illustre mon comm précédent : ce titre est dans ma PAL depuis des années :)
RépondreEffacerJoëlle: Les dialogues sont en joual (je viens de faire un lapsus rigolo: j'ai écrit Joëlle à la place de joual!! :-D ), j'espère que ça ne te causera pas problème! Mais sinon, je crois que tu vas bien apprécier!
RépondreEffacerExcellent cet opus . Je te conseille d'emblée, dans le même style «souvenirs d'enfance de Tremblay» Bonbons assortis, Les Vues animéees et Dix coup de théätre. Des petites merveilles semblables à Un ange cornu...
RépondreEffacerSuzanne: J'ai déjà lu Bonbon assortis, un vrai délice! Les deux autres sont sur ma liste!
RépondreEffacerJe pense que c'est le livre d eTremblay qui me tente le plus. Et il n'est pas parmi les 12 qui sont dans ma biblio... quelle horreur!!! Vraiment, je vais devoir acheter!
RépondreEffacerOui, vraiment, Karine, tu n'as pas le choix!
RépondreEffacer;-)
Il est dans ma PAL. Il me tarde de l'ouvrir, surtout après avoir rencontré la plume de l'auteur il y a peu de temps.
RépondreEffacerJe découvre ici, c'est bien 'ai adoré ce livre !!
RépondreEffacerEt j'aime beaucoup Manguel aussi
Delphine: On dirait qu'on a les mêmes goûts!
RépondreEffacer;-)
Shana: Tu m'en diras des nouvelles!
Merci à vous pour m'avoir permis de découvirir ce livre ! De ce côté de l'Atlantique, on ne connait pas assez Michel Tremblay. Ce texte est un plaisir rare. Quelle langue !
RépondreEffacerUne question cependant, un genre de traduction en fait...
"Pis si j'avais su, j't'aurais tricoté sans gorgoton à mouiller à tout bout de champ !"
Là, je n'ai pas compris...
Elizabeth: Je ne me souviens plus du contexte de cette phrase, mais ça devrait signifier quelque chose dans le genre: «Si j'avais su, je t'aurais fabriqué sans gorge à mouiller sans arrêt.»
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