Voilà un bien étrange roman.
Après un début que j'ai adoré, notamment le chapitre où un personnage inquiétant raconte une certaine journée dans la vie de Ponce Pilate en affirmant y avoir assisté, on s'enlise ensuite dans une série d'événements bizarres un peu décousus, alourdis par ce qu'on sent être des règlements de comptes de Boulgakov avec des écrivains et des critiques littéraires à la solde du régime stalinien. On passe d'un personnage à l'autre et pour ne rien aider, ces personnages ont bien entendu des noms en trois parties difficiles à retenir (par exemple Stepan Bogdanovitch Likhodeïev), et sont alternativement désignés par leur patronyme, par un seul ou leurs deux prénoms ou même par leur surnom (Stiopa au lieu de Stepan).
J'ai bien failli décrocher à plusieurs reprises, et l'aurais sans doute fait si ce roman n'était la sélection du Blogoclub du 1er septembre. Je me suis accrochée et j'ai bien fait puisqu'en fin de compte cela m'a bien plu, en particulier la fin et tous les passages où il est question de Ponce Pilate. En fait, c'est à partir de l'apparition du Maître (page 235!), écrivain raté interné dans un asile psychiatrique après avoir brûlé le manuscrit de son oeuvre (un roman sur les Évangiles) tournée en ridicule par les critiques, et de son amoureuse Marguerite quelques chapitres plus loin, qu'on commence à comprendre enfin où tout cela s'en va.
Une autre difficulté du roman, c'est qu'il y a beaucoup de notes et que celles-ci sont vraiment essentielles à la compréhension, à moins d'être extrêmement bien versé en littérature et culture russe, et de connaître intimement Goethe, Dante, l'opéra de Gounod, etc. La fin, notamment, serait incompréhensible puisqu'il y a une incohérence entre le dernier chapitre et l'épilogue; or on apprend dans les notes que l'épilogue ne faisait pas partie de la première édition (posthume) de l'oeuvre et n'a pas été révisé! On doit donc constamment passer d'un bout à l'autre du bouquin, ce qui n'aide pas la fluidité de la lecture.
Il s'agit d'un mélange de trois genres: roman d'amour, fantastique et satire politique; personnellement, j'aurais aimé que l'aspect politique soit moins appuyé et laisse plus de place à l'histoire d'amour. On ne sait pas grand chose des deux tourtereaux et cela nuit à l'intérêt qu'on leur porte, à mon avis. En fin de compte c'est l'aspect fantastique (une transposition du mythe de Faust) qui m'a plu le plus, en particulier l'amusant personnage de Béhémot, démon à l'apparence féline, maladroit et vantard.
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Le Maître et Marguerite de Mikhail Boulgakov, écrit de 1929 à 1940, première publication en 1966-67, 2004 pour cette traduction française.
voici le premier avis que je lis du club, je crois que je n'aurai pas réussi à lire ce livre dans un temps record , il me semble bien complexe et pourtant intéressant.
RépondreEffacerC'est étrange mais moi, c'est les autres parties que j'ai préféré. Celles avec Ponce Pilate m'ont ennuyée. Par contre, je n'avais pas les notes de bas de page car j'avais une version électronique sans DRM et j'ai visiblement perdu beaucoup.
RépondreEffacerJ'ai eu un peu de mal aussi avec tous ces personnages dont j'avais du mal à retenir les noms... puis bon, j'ai adoré le côté burlesque et la satire politique. Et ce chat!
RépondreEffacerouf.. pas pour moi! Tes lectures sont complexes ma chère! :)
RépondreEffacerBravo d'avoir terminé cet étrange mais ô combien intéressant roman. Malgré que pour moi ce fût un coup de coeur, j'avoue en avoir «arraché» quelque peu avec certaines parties mais pour la complexité justement, pour l'originalité de l'écriture surtout, j'ai vraiment beaucoup aimé.
RépondreEffacerBravo d'avoir persévéré ! Pas évidente visiblement cette lecture, c'est ce que je pressentais.
RépondreEffacerPascale: j'espère que tu le liras éventuellement!
RépondreEffacerManu: Sans les notes je crois que je me serais découragée!
Karine: Ah ces noms! J'éprouve toujours le même problème dans les romans russes!
Jules: Ce coup-là c'était le choix du club (quoique j'avais moi-même voté pour cette sélection!) Depuis je me repose avec des lectures plus légères, ça fait du bien!
Suzan: Je ne peux pas dire que ce fut un coup de coeur, j'ai trouvé les passages politiques un peu lourds, mais j'en garderai un excellent souvenir!
Sylire: Pas évidente en effet mais enrichissante au point de vue culture personnelle, ça c'est sûr! Je n'ai pas encore eu le temps de faire le tour des autres blogues, j'y cours à l'instant grâce à tes liens!
En lisant du même auteur "Le roman de monsieur de Molière", j'ai eu moins de problèmes avec le nom des personnages ;-) Mais les avis, même mitigés, me donnent envie de découvrir ce roman.
RépondreEffacerMidola: Il vaut la peine d'être découvert!
RépondreEffacerTu as été la première à publier un billet sur ce livre dans le cadre du Blogoclub et moi, je crois bien la dernière. Il est long à lire mais je dois reconnaître que je l'ai beaucoup aimé tout en étant très consciente de n'avoir pas tout compris. Beaucoup de références m'ont échappé car je n'avais pas beaucoup de notes à ma disposition et que de toutes façons,je n'aime pas interrompre ma lecture. Je suis contente de l'avoir lu et contente d'en avoir terminé!
RépondreEffacerMango: J'ai éprouvé la même chose, un certain soulagement en le terminant car ce n'est pas une lecture des plus faciles!
RépondreEffacerun de mes livres cultes !
RépondreEffacerGambadou: J'imagine sans peine que c'est un livre qu'on peut lire et relire plusieurs fois!
RépondreEffacerOn a le même problème quand on lit Dostoïevski ! En plus des noms difficiles à retenir, le fait qu'il faut passer alternativement du prénom au patronyme et au nom et à différents surnoms, etc., devient hallucinant... Pour ma part je ne lis jamais ce genre de roman sans un papier et crayon où je note les différentes appellations des personnages -- sinon je suis tout à fait perdue ! Et même alors...
RépondreEffacerPour ce qui est du Maître et Marguerite, lu il y a très longtemps, j'ai gardé un souvenir très favorable...
Vieux Chagrin: Il me semble que tu m'en avais déjà parlé, il y a très longtemps!
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