Hé bien il semblerait que j'aie tort, ou à tout le moins que je sois dans la minorité. Une nouvelle étude de l'Université de Californie, qui me semble tout à fait contre-intuitive, tend à prouver que les spoilers auraient plutôt l'effet d'augmenter le plaisir de la lecture. On a fait lire aux participants des oeuvres dans trois genres différents (romans avec revirements de situation, policiers, «grande» littérature), parfois telles quelles, parfois avec une préface qui dévoilait la fin, parfois avec un paragraphe révélateur incorporé dans l'oeuvre même. Contre toute attente, ce sont les oeuvres avec préface qui ont remporté le plus haut pointage d'évaluation du plaisir.
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Cliquez pour agrandir. Source: http://ucsdnews.ucsd.edu/newsrel/soc/2011_08spoilers.asp |
Cela pourrait s'expliquer de deux façons, selon les auteurs de l'étude: soit nous surestimons l'importance de l'intrigue, soit notre cerveau effectue plus facilement le traitement de l'information lorsque la fin est connue, ce qui augmenterait notre plaisir.
Entéka. Je me souviens encore de ma déception lorsqu'en consultant l'article sur Agatha Christie dans le Robert des noms propres, j'ai appris qui était le coupable dans Le Meurtre de Roger Acroyd, considéré comme un chef-d'oeuvre du genre. Je le lus quand même éventuellement, mais ce fut de loin celui que j'ai le moins apprécié dans l'oeuvre de la grande dame du polar. Alors personnellement, je vais continuer à me boucher les oreilles en faisant «lalalalala!»
Et vous?