07 novembre 2015

La Parole perdue

Un avis un peu mitigé pour cette aventure historico-métaphysique de Frédéric Lenoir (dont j'avais bien aimé L'Oracle della Luna) et Violette Cabesos.

Premier agacement, il s'agit de la suite de La Promesse de l'ange, des deux mêmes auteurs, mais l'éditeur ne l'a indiqué nulle part.  Tout au plus mentionne-t-on en quatrième de couverture qu'on est «dans la lignée de...».  Bon, me suis-je dit, c'est donc qu'on peut les lire dans le désordre, un peu comme les Dan Brown, dont j'ai lu sans battre un cil le deuxième avant le premier.  Or, ici, il aurait été nettement préférable de procéder en ordre chronologique, car il est fait de nombreuses références au premier tome, jusque dans la résolution de l'intrigue.  Je comprends bien que cela permet aux personnages d'évoluer d'un livre à l'autre, contrairement au Robert Langdon de Brown qui reste imperturbable malgré toutes ses tribulations.  J'aurais juste aimé qu'on m'avertisse, voilà tout.

De plus, l'intrigue elle-même est plutôt tirée par les cheveux.  J'ai essayé de vous la résumer en quelques lignes et j'ai abandonné.  Disons seulement que cette parole perdue est ce que le Christ aurait griffonné dans le sable selon le verset de la bible où il sauve Marie-Madeleine de la lapidation.  Cette dernière aurait-elle confié ces mots à quelqu'un, et cette connaissance aurait-elle subsisté jusqu'à nos jours?  Y a-t-il un lien avec les meurtres de plusieurs archéologues à Pompéi et avec la maladie d'une petite fille qui semble possédée?   Je n'ai rien contre un peu de métaphysique mais je préfère lorsque c'est suggéré plus qu'imposé.  Quant aux dialogues, ils manquent de naturel et le niveau intellectuel de l'ensemble est nettement moins élevé que dans L'Oracle della Luna, à part une courte discussion sur le stoïcisme, ce qui m'a déçue.

Par contre, j'ai beaucoup aimé les chapitres historiques, qu'ils soient médiévaux ou en particulier antiques.  La reconstitution de Rome et de Pompéi au premier siècle après Jésus-Christ est vraiment réussie et le récit de l'éruption du Vésuve donne froid dans le dos.  Et dans la partie contemporaine, le passage où l'on visite les fouilles de Pompéi est tout à fait fascinant.

Un roman qui obtient tout juste la note de passage.


La Parole perdue de Frédéric Lenoir et Violette Cabesos, 2011, 537 p.

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