Bouche cousue de Mazarine Pingeot, publié chez Julliard (Pocket) en 2005. 210 p.
Pour ceux qui comme moi ne sont pas des lecteurs assidus de Paris-Match, rappelons que Mazarine Pingeot est la fille illégitime de François Mitterrand, Président de la République française de 1981 à 1995. Bien que son existence ait été plus ou moins connue du milieu politique et même journalistique (ce que je trouve d'ailleurs formidable, aujourd'hui aucun journaliste ne pourrait résister à un tel scoop!), elle resta inconnue du grand public de sa naissance en 1974 jusqu'en 1994. Dans ce récit autobiographique écrit sous la forme d'un journal intime, où elle s'adresse à son futur enfant, elle raconte son enfance anonyme et surprotégée, et sa relation avec ce père qu'elle adorait. Ne jamais pouvoir répondre sans mentir à la question «Et toi, il fait quoi ton papa?», ne jamais pouvoir ramener de petits amis à la maison, devoir être invisible. Adolescente, quand on dénigre son père, qu'on le calomnie, ne pas pouvoir le défendre de peur de se dévoiler. Tout ça est très bien relaté. C'est vraiment émouvant d'imaginer ce grand homme sérieux et digne (en tous cas c'est la perception qu'on en avait ici au Québec) en train de chanter des berceuses ou de jouer au ping-pong!
Prochaine lecture: Jane Eyre, de Charlotte Brontë.
Allô !
RépondreEffacerMoi qui n’aime pas le style autobiographique, tu penses que c’est quelque chose que je pourrais aimer lire ? Ça fait pas trop « moi j’ai connu une vie extraordinaire et pas vous lalalère » ? Ou tout le contraire, genre « j’ai connu une vie de misère si vous saviez… »?
J’ai hâte de lire tes commentaires sur Jane Eyre. J’ai pas mal tout lu de et sur les Brontë (je ne dis absolument pas ça en voulant faire étalage de ma grande culture* : c’est juste que j’aime beaucoup ce qu’elles ont écrit).
Au fait, tu vas lire Jane Eyre dans sa version originale ? J’ai lu quelque part que l’anglais des Brontë est loin de l’anglais d’aujourd’hui – un peu comme le français de Chateaubriand est éloigné de notre français – ce qui pourrait rendre la lecture plus… ardue.
Merci de poursuivre l'écriture de ton blogue ; la bloguesphère est déprimante depuis quelques temps avec les départs des uns et les bagarres des autres...
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* ma devise c’est : la culture, c’est comme la confiture ; c’est quand y en a peu qu’on l’étale…
Mais... c'est plus un commentaire mon affaire (vue la longueur) c'est un roman ;-)
RépondreEffacerQu'est-ce que je suis bavard quand même !
Comme je ne lis pas le Paris Match non plus, je ne savais pas qui elle était, mais avec ton commentaire, je l'ajoute assurément sur ma liste à lire après mes sept livres obligatoires!
RépondreEffacerBob, ce serait plutôt du style «vie de misère» car le ton est assez triste en général, mais sans jamais tomber dans le misérabilisme. On sent une volonté de remettre les pendules à l'heure après tout ce qui s'est dit dans la presse à potin, à ce qu'il paraît.
RépondreEffacerPour Jane Eyre, j'ai la version originale. J'ai lu quelques pages, ça me semble à peu près du même niveau que Jane Austen, donc lisible en y allant doucement. Pour ce genre de grands classiques, je trouve que l'effort en vaut vraiment la peine!
Jessica, j'espère que tu vas aimer cela! Le début est un peu lent, elle parle d'une façon plus générale de ce que son enfance anonyme a été, mais lorsqu'elle entre dans les souvenirs plus concrets ça devient vraiment intéressant, surtout à cause du contraste entre ce qu'elle raconte et l'image qu'on a de l'homme public.
Comment se déroule la lecture de Jane Eyre ?
RépondreEffacerTrès bien, j'ai lu environ 150 pages (écrit petit petit petit!). Quelle belle langue!
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