24 mai 2007

Second Glance

Second Glance, de Jodi Picoult, publié chez Atria Books en 2003, 420 pages.

On parle beaucoup de cette auteure sur la blogosphère anglophone, plus particulièrement de son livre de 2004, My Sister's Keeper. Je n'avais jamais rien lu d'elle, donc quand je suis tombé sur ce bouquin dans une vente de livres usagés, j'ai sauté sur l'occasion!


L'idée de base ressemble un peu à celle du Tableau du Maître flamand, lu il y a quelques semaines: on tente de résoudre un crime qui a eu lieu dans le passé. La comparaison s'arrête là cependant, ce n'est pas du tout le même genre de roman. Ici, le crime en question a eu lieu dans les années 1930 au Vermont. L'auteure en profite pour soulever le voile sur un pan peu connu de l'histoire américaine, les projets eugéniques mis de l'avant par les autorités durant ces années-là dans plusieurs États. On identifiait des familles ou lignées qu'on considérait génétiquement inférieures (généralement de descendance amérindienne, mais aussi canadienne-française, ce qui m'a donné un petit, tout petit aperçu de l'autre côté de la médaille du racisme!) et on stérilisait de façon plus ou moins volontaire les individus les plus «à problèmes». Par exemple, un prisonnier se faisait offrir un raccourcissement de peine s'il acceptait de se soumettre à l'opération; dans les asiles, on pouvait stériliser les patients sans leur demander leur avis si on avait l'accord de deux médecins (et ce, à une époque où on pouvait être interné de force pour dépression ou autres troubles de ce genre!). Mais les techniques de diagnostic prénatal préimplantation utilisées de nos jours pour permettre aux parents porteurs de maladies génétiques graves de concevoir des enfants non porteurs (on crée plusieurs embryons par fertilisation in-vitro, et on ne garde que ceux qui sont sains) ne pourraient-elles pas elles aussi occasionner éventuellement des problèmes éthiques? L'auteure lance la question, à nous de tenter d'y apporter une réponse.

Le début du roman est un peu ardu, de nombreux personnages sont introduits en peu de temps, on s'y perd un peu. Meredith, c'est la généticienne ou la bibliothécaire? Eli, c'est le policier ou le vieil Abenaki? Mais cela vaut la peine de s'accrocher, l'histoire devient vraiment intéressante. Il y est beaucoup question d'amour: amour maternel, fraternel, passion amoureuse... Il y a aussi une bonne touche de fantastique puisqu'un des personnages est un chasseur de fantôme!



Prochaine lecture: Bouche cousue, de Mazarine Pingeot.

2 commentaires:

  1. Tu lis aussi vite en anglais qu'en français ? Tu lis "différemment" lorsque tu lis en anglais (le soir plutôt que le jour ? la semaine plutôt que la fin de semaine ? etc.).

    D’un fidèle lecteur de ton blogue... parfois curieux des habitudes de lecture des autres ;-)

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  2. Différemment, je ne crois pas, c'est une bonne question, tiens, je n'y avais jamais pensé... Mais moins vite en anglais, ça c'est sûr!

    J'ai vraiment plus de plaisir à lire un livre en version originale. Quand je lis un livre traduit, je passe mon temps à me dire «Hmmm c'est bon, mais peut-être que ce serait encore meilleur en version originale...». Ceci dit, certains genres de livre souffrent moins du passage à l'autre langue, ceux où les péripéties de l'intrigue sont plus importantes que le style littéraire. Ça ne m'a pas dérangé du tout de lire Da Vinci Code en français, par exemple.

    Merci d'être toujours fidèle! ;-)

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