Dans les commentaires de mon billet sur Le Maître de Garamond, une lectrice fidèle me demandait si ce livre pouvait être un complément à ceux d'Alberto Manguel sur l'histoire de la lecture et des bibliothèques. Dans ce cas-là, la réponse était plutôt non, mais ce qualificatif pourrait très bien s'appliquer à cette série d'entretiens entre le scénariste français Jean-Claude Carrière et l'écrivain italien Umberto Eco, tous deux bibliophiles passionnés.
Le prétexte: le numérique signe-t-il la mort du livre imprimé? La réponse des deux intellectuels est donnée dans le titre et développée dans les premiers chapitres. À partir de là, on s'en va dans tous les sens, pour notre plus grand bonheur. Il sera question de manuscrits anciens, des Aztèques, d'Internet, de religion, de Buñuel, de censure, de bêtise et de bien d'autres choses encore. Tout ça avec une grande érudition et beaucoup d'humour.
Un extrait (au sujet d'Athanasius Kircher, jésuite allemand du XVIIe siècle ayant publié plusieurs traités sur des sujets très diversifiés):
«Il aura donc touché à tous les domaines de la connaissance de son temps. On pourrait dire de Kircher qu'il est une sorte d'Internet avant la lettre, c'est-à-dire qu'il savait tout ce qu'on pouvait savoir, et dans ce savoir il y avait 50% d'exactitude et 50% de fausseté, ou de fantaisie. Proportion qui est à rapprocher, peut-être, de ce que nous pouvons consulter sur nos écrans. En ajoutant tout de même, et c'est aussi pour cela que nous l'aimons, qu'il avait imaginé un orchestre de chats (il suffisait de tirer sur leurs queues) et une machine à nettoyer les volcans. Il se faisait descendre dans une grande corbeille au milieu des fumées du Vésuve, soutenu par une armée de petits jésuites.»
- Antiphonaire: recueil de chants sacrés utilisant la notation grégorienne.
- Boustrophédon: écriture primitive allant de gauche à droite puis de droite à gauche comme les sillons d'un champ.
- Incunable: ouvrage imprimé datant des premiers temps de l'imprimerie.
Voilà qui remonte drastiquement le niveau intellectuel de ce blogue, non? Je me demande cependant si boustrophédon va m'attirer autant de googleux que, mettons, grosses fesses ou vampire...
N'espérez pas vous débarrasser des livres de Jean-Claude Carrière et Umberto Eco, 2009, 330 p.
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RépondreEffacerGrominou est intello nananana! :) Pas pour moi, je passe!
RépondreEffacerAuslander: Merci de la suggestion!
RépondreEffacerJules: Tant pis pour toi, nanana!
;-)
J'ai déjà entendu parler de ce livre et j'aimerais beaucoup le lire ; ton billet renforce mon intérêt ! D'ailleurs, je l'ai déjà offert, je n'ai plus qu'à l'acheter pour moi-même.
RépondreEffacerOu l'emprunter à la personne à qui tu l'avais offert, si elle est prêteuse!
RépondreEffaceravec ta conclusion tu fais d'une pierre deux coups !
RépondreEffaceril est dans ma PàL, je l'ai feuilleté dans une librairie et depuis je veux le lire en entier
XL: Oui, avec cette conclusion je ratisse large!
RépondreEffacer;-)
Mais je n'ai aucune envie de me débarrasser de mes livres, moi ;-)
RépondreEffacerLiliba: Moi non plus!
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