31 juillet 2014

Maison de poupée

J'en ai sans doute déjà parlé ici, je déteste savoir d'avance ce qui va se passer dans un roman, ne serait-ce que des détails. C'est pourquoi notamment je ne lis jamais les quatrièmes de couverture, et j'attends un bon moment entre la lecture d'une critique et celle du roman critiqué.  Conséquement, j'aimerais pouvoir retourner dans le temps, dire ceci aux éditeurs du Livre de poche des années soixante: %#$?&#%#$%$!!!

C'est quoi la $?@#$?& d'idée d'écrire en caractères géants le dénouement de la pièce Maison de poupée d'Henrik Ibsen en quatrième de couverture?  Même en faisant attention je n'ai pas pu m'empêcher de tomber les yeux sur elle, et comme c'est écrit gros un dixième de seconde a suffit.  J'ai espéré tout le long que l'événement annoncé se produise bientôt et que je puisse découvrir la suite en toute tranquilité, mais non.  Quand je dis dénouement, c'est vraiment dénouement.  Les trois ou quatre dernières pages.

Mon agacement a donc teinté mon expérience, et je n'ai pas apprécié cette lecture autant que j'aurais pu. Néanmoins, je dois reconnaître que pour son époque cette pièce est tout à fait révolutionnaire!  Ibsen dénonce la société et les lois qui maintiennent la femme mariée dans un état de minorité. Le personnage principal, Nora, est comme une poupée pour son mari Thorvald, d'où le titre. Les personnages sont un peu caricaturaux -- l'épouse naïve, le mari affectueux mais condescendant -- mais sans doute était-ce nécessaire pour bien faire passer le message, inhabituel pour l'époque, surtout venant d'un homme!

Je remercie Taffy du Forum du Guide de la bonne lecture d'avoir organisé cette lecture commune sur le thème du théâtre.  Il y avait bien longtemps que je n'en avais lu, alors que j'en étais friande à une certaine époque, et je crois que cela m'a redonné le goût!


Maison de poupée, suivi de Les Revenants, d'Henrik Ibsen,  traduit du norvégien, 1879 (1961 pour l'édition illustrée ici), 286 p.

4 commentaires:

  1. ah moi aussi je suis furax quand ça arrive! deux fois j'ai été énervée pour un roman dont l'histoire est pour ainsi dire totalement résumée sur la 4ème de couv!! ca donne envie de leur écrire pour leur dire ce qu'on en pense!!

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    1. C'est pourquoi d'habitude j'évite de les lire, mais là il n'y avait que quelques lignes, écrites en caractères énormes! Grrr! C'est vrai que lorsqu'il s'agit d'une édition récente on pourrait écrire à l'éditeur pour se plaindre... Allez, la prochaine fois que cela m'arrive, je le fais!

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  2. Je l'avais beaucoup aimée, cette pièce. mais oui, certains éditeurs ne se gênent pas pour spoiler... même maintenant. Des fois, on se demande s'ils ont lu le roman!

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