J'ai particulièrement aimé qu'elle compare les difficultés qu'elle a eues en arrivant au Québec sans connaître la langue ni la culture aux problèmes de son fils qui est autiste:
«Les orienteurs me convoquaient dans leur bureau chaque année parce qu'il y avait un écart flagrant entre mes notes scolaires et les résultats de mes tests de quotient intellectuel, qui frisaient la déficience. Comment pouvais-je ne pas trouver l'intrus dans la série «seringue, scalpel, crâne, bistouri» alors que je pouvais réciter par coeur le texte sur Jacques Cartier? Je ne maîtrisais que ce qui m'avait été spécifiquement enseigné, transmis, offert. C'est pourquoi je comprenais le mot «chirurgien» sans connaître le mot «chéri» ou «salon de bronzage» ou «équitation». Je savais comment chanter l'hymne national mais pas La Danse des canards ni le refrain des anniversaires. J'accumulais les connaissances au hasard, comme mon fils Henri, qui peut prononcer le mot «poire» mais pas «maman», puisque nos parcours d'apprentissage sont atypiques, parsemés de détours et d'embûches, sans gradation ni logique.»
Ru de Kim Thuy, 2009, 144 p.
Mon préféré chez l'auteure parce qu'elle puise dans son expérience personnelle. À mes yeux, ça rend le roman plus fort!
RépondreEffacerC'était mon premier de cette auteure, je pense éventuellement lire Man, je pourrai alors comparer.
EffacerQuel livre, quelle plume, j,ai adoré ''Ru''. Et ''Man'' fait partie de mes futures lectures.
RépondreEffacerOui, une très jolie plume!
EffacerJe ne lis que du bien de ce livre.
RépondreEffacerEn effet, je n'ai lu que des commentaires élogieux et je te le recommande!
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