20 mars 2009

La Servante écarlate


Ayant déjà vu quelques extraits du film qui a été tiré de ce livre (film mettant en vedette la regrettée Natasha Richardson, qui vient de mourir suite à un accident de ski à quelques heures de route d'ici, coïncidence bizarre!), je me souvenais de ce qu'est une «servante écarlate», alors qu'on est supposé ne l'apprendre que peu à peu, car Margaret Atwood suggère ici plus qu'elle ne décrit en détail, grâce à un style d'écriture plutôt dépouillé. À cause de cela, j'ai d'abord eu un peu de difficulté à accrocher à ce roman d'anticipation. Je trouvais également un peu tirée par les cheveux l'idée que le gouvernement américain ait été renversé par un genre de secte d'extrême-droite (ce n'est pas un gros spoiler, on apprend cela dès les premiers chapitres).

Après une cinquantaine de pages, et ayant décidé d'accepter cette prémisse (après tout, pourquoi pas? Des choses encore plus improbables se sont produites pour vrai, et se produisent encore!), j'ai commencé à être de plus en plus intriguée, puis fascinée. On s'identifie à la narratrice, on s'inquiète pour elle, on voudrait une issue heureuse tout en craignant que ce ne soit pas possible... On ressent pour certains personnages secondaires de la méfiance, de la répugnance ou de la pitié (et souvent un mélange étrange de ces trois sentiments!). Et puis, certaines des questions soulevées restent d'actualité, vingt ans après la parution du bouquin: la place des femmes dans la société, le fanatisme religieux, la fertilité...

Une très belle lecture dans le cadre du défi Blog-0-trésors! Et ouf! je n'ai pas eu de problèmes majeurs avec cette traduction, contrairement à ce qui était arrivé lors de mon expérience précédente avec cette auteure...



Les billets de trois lecteurs du Biblioblog, celui de Sylvie, de Chiffonnette, de Sébastien...


Addendum: Une autre coïncidence, juste comme je finissais le brouillon de ce billet hier soir, on présentait à l'excellente émission The Hour (CBC) une entrevue avec Margaret Atwood. Elle y discutait de son dernier livre, un essai intitulé Payback: Debt and the Shadow Side of Wealth, dont le sujet, l'endettement, est brûlant d'actualité même si elle avait commencé à l'écrire dès 2005! D'ailleurs je ne savais pas que Mme Atwood était aussi essayiste, décidément elle a plus d'une corde à son arc! Pour voir cette entrevue (en English), c'est ici.

La Servante écarlate de Margaret Atwood, traduit de l'anglais, publié chez Robert Laffont en 1987. 362 p. La version originale, The Handmaid's Tale, date de 1985.

17 commentaires:

  1. C'est amusant, j'ai reçu ce livre hier.
    Ton billet confirme mon envie de le lire.

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  2. Il est dans ma pile... et je sais aussi ce qu'est une servante écarlate même si je n'ai pas vu le film!! Mais bon, on verra si j'aimerai!

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  3. Une auteure qui m'intrigue, mais je n'ai pas réussi encore à franchir le pas et ouvrir un de ses livres!

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  4. Argantel et Karine: Bonne lecture, j'ai hâte de lire ce que vous en penserez!

    Kathel: Je te la recommande, c'est le troisième que je lis et je les ai tous aimés; pourtant ils sont chacun d'un style très différent!

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  5. De l'auteur j'ai lu "La voleuse d'hommes" (que j'ai beaucoup aimé, mais je crois qu'il est loin de faire l'unanimité) et "Le dernier homme" (c'est de l'anticipation, bien mais très dur).
    Je suis allée voir ton commentaire sur "Le tueur aveugle" qui (malgré les problèmes de traduction que tu soulignes) m'a redonné envie de lire ce livre (le billet de Sentinelle m'avait un peu refroidie et j'en avais, dans la foulée, trouvé d'autres peu enthousiastes aussi, du coup ce roman s'était retrouvé plus loin dans la liste des lectures envisagées).
    "La servante écarlate" pourrait aussi me plaire.

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  6. Un livre que j'avais beaucoup aimé quand je l'ai lu il y a quelques années. Qui soulève des questions importantes sur la fragilité des acquis démocratiques de nos sociétés.

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  7. Catherine: Au début, cet aspect de l'intrigue me semblait personnellement un peu tiré par les cheveux, mais on ne sait jamais!

    Brize: L'autre roman d'Atwood que j'ai lu est Captive (Alias Grace en VO), qui se passe au XIXème siècle au Canada anglais et est inspiré d'un fait vécu. Je te le recommande!

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  8. Une sacrée plume cette auteure. Donc, j'ai fait un bon choix d'après ton avis car c'est aussi une de mes lectures pour le même défi!!!

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  9. Suzanne: J'ai hâte de voir ce que tu vas en penser!

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  10. J'avais également publié un billet à l'époque sur ce livre
    http://lireplus.mabulle.com/index.php/2005/10/01/32210-matwood-la-servante-ecarlate

    si tu souhaites le lire.

    J'adore Margaret Atwood, son dernier roman, Le dernier homme, m'avait passionné, et je suis en train de lire son premier roman inédit paru aussi chez Pavillons poche, la femme comestible!

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  11. J'ai beaucoup aimé ce roman et se construction. D'accord avec toi pour le côté "fascinant", et les sujets encore d'actualité.
    merci pour le lien:)

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  12. Sylvie: De rien! :-)

    Sébastien: Ton billet est intéressant, je vais ajouter le lien dans mon billet!

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  13. Cela fait longtemps que je veux le lire (j'en avais lu un extrait en cours d'anglais). Ton commentaire ne m'en donne que plus envie.

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  14. Edelwe: J'ai hâte de voir si tu vas aimer ça!

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  15. Je n'ai pas encore lu Margaret Atwood mais ce n'est pas l'envie qui m'en manque pourtant ! Et ton billet confirme cette envie.

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  16. Ca reste un de mes grands souvenirs de lecture.
    J'ai adoré. Je l'ai lu à un moment où on parlait beaucoup des ravages de la mixité, que les femmes seraient beaucoup mieux entre elles. Cela donnait un côté inquiétant à ma lecture.

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  17. Cécile: je te la recommande!

    Constance: Cela devait être assez spécial comme circonstances de lectures, en effet!

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