Lecture du 1er septembre de notre Club
de lecture des blogueuses.
Luz ou le temps sauvage, d'Elsa Osorio, traduit de l'espagnol (Argentine), publié aux éditions Métailié en 2000. 354 p. La version originale, A veinte anos, Luz, date de 1998.
Le seul petit reproche que je peux faire à ce livre, c'est d'être resté un peu flou sur le contexte historique, qui joue pourtant un rôle de premier plan dans l'intrigue. Avant de commencer ce roman, tout ce que je connaissais de l'histoire récente de l'Argentine, c'est la chanson Don't Cry for Me, Argentina, chantée par Madonna et tirée de la comédie musicale Evita...
J'ai dû faire quelques recherches pour apprendre que les événements décrits ici se passent durant la période qu'on a appelée la «Guerre sale», soit la dictature militaire qui a suivi la mort du président Juan Peron, de 1976 à 1983. De nombreux militants (entre 10 000 et 30 000), ou ceux qu'on soupçonnait de l'être, ont été systématiquement enlevés, torturés et leur trace n'a jamais été retrouvée. Leurs jeunes enfants, souvent nés en captivités, leur étaient enlevés et étaient adoptés clandestinement par des militaires ou des amis du pouvoir. C'est l'histoire d'une de ces enfants, et sa quête pour retrouver ses origines, que raconte ce livre.
Cela aurait pu être une lecture insupportable. J'ai eu de la misère à passer au travers des scènes où il est question de torture, même si heureusement elles ne sont pas trop détaillées. Les histoires qui se passent durant des périodes noires de l'humanité, comme pendant la Deuxième Guerre mondiale, par exemple, provoquent toujours en moi un questionnement; comment savoir de quel bord j'aurais été? Bon, je n'aurais pas été une tortionnaire, mais est-ce que j'aurais été de ceux qui se battent, au péril de leur vie et de celle de leur famille, ou plutôt de ceux qui préfèrent ne rien voir? Acculée au pied du mur, puis-je être sûre que je n'aurais pas collaboré avec le pouvoir pour sauver ma famille de la prison, ou pire?
Heureusement, il n'y a pas que du noir dans ce livre. Au contraire, il est rempli d'amour. Ainsi, le père «adoptif» de Luz aime tellement sa petite fille qu'on ne peut lui en vouloir de ne pas s'être posé plus de question sur les origines de celle-ci. La relation difficile de Luz avec sa «mère» est aussi très bien développée. Le personnage de Miriam est mon préféré, cette ancienne prostituée, d'abord collaboratrice par ignorance, à qui la rencontre de Liliana, la vraie mère de Luz, va ouvrir les yeux.
Un autre aspect intéressant, c'est que l'on passe constamment d'un narrateur à l'autre, et du présent au passé. On reconstruit donc les événements peu à peu, selon ces différents points de vue. Toutefois, cela demande une certaine concentration lors de la lecture; j'ai dû à quelques reprises relire un passage pour comprendre où on en était.
Pour les billets des autres membres du club de lecture, consultez le blog de Sylire!
de lecture des blogueuses.
Luz ou le temps sauvage, d'Elsa Osorio, traduit de l'espagnol (Argentine), publié aux éditions Métailié en 2000. 354 p. La version originale, A veinte anos, Luz, date de 1998.
Le seul petit reproche que je peux faire à ce livre, c'est d'être resté un peu flou sur le contexte historique, qui joue pourtant un rôle de premier plan dans l'intrigue. Avant de commencer ce roman, tout ce que je connaissais de l'histoire récente de l'Argentine, c'est la chanson Don't Cry for Me, Argentina, chantée par Madonna et tirée de la comédie musicale Evita...
J'ai dû faire quelques recherches pour apprendre que les événements décrits ici se passent durant la période qu'on a appelée la «Guerre sale», soit la dictature militaire qui a suivi la mort du président Juan Peron, de 1976 à 1983. De nombreux militants (entre 10 000 et 30 000), ou ceux qu'on soupçonnait de l'être, ont été systématiquement enlevés, torturés et leur trace n'a jamais été retrouvée. Leurs jeunes enfants, souvent nés en captivités, leur étaient enlevés et étaient adoptés clandestinement par des militaires ou des amis du pouvoir. C'est l'histoire d'une de ces enfants, et sa quête pour retrouver ses origines, que raconte ce livre.
Cela aurait pu être une lecture insupportable. J'ai eu de la misère à passer au travers des scènes où il est question de torture, même si heureusement elles ne sont pas trop détaillées. Les histoires qui se passent durant des périodes noires de l'humanité, comme pendant la Deuxième Guerre mondiale, par exemple, provoquent toujours en moi un questionnement; comment savoir de quel bord j'aurais été? Bon, je n'aurais pas été une tortionnaire, mais est-ce que j'aurais été de ceux qui se battent, au péril de leur vie et de celle de leur famille, ou plutôt de ceux qui préfèrent ne rien voir? Acculée au pied du mur, puis-je être sûre que je n'aurais pas collaboré avec le pouvoir pour sauver ma famille de la prison, ou pire?
Heureusement, il n'y a pas que du noir dans ce livre. Au contraire, il est rempli d'amour. Ainsi, le père «adoptif» de Luz aime tellement sa petite fille qu'on ne peut lui en vouloir de ne pas s'être posé plus de question sur les origines de celle-ci. La relation difficile de Luz avec sa «mère» est aussi très bien développée. Le personnage de Miriam est mon préféré, cette ancienne prostituée, d'abord collaboratrice par ignorance, à qui la rencontre de Liliana, la vraie mère de Luz, va ouvrir les yeux.
Un autre aspect intéressant, c'est que l'on passe constamment d'un narrateur à l'autre, et du présent au passé. On reconstruit donc les événements peu à peu, selon ces différents points de vue. Toutefois, cela demande une certaine concentration lors de la lecture; j'ai dû à quelques reprises relire un passage pour comprendre où on en était.
Pour les billets des autres membres du club de lecture, consultez le blog de Sylire!
Très intéressant, ton commentaire Grominou2 et merci pour ta participation.
RépondreEffacerIl fait l'unanimité on dirait !
RépondreEffacerJ'ai également lu ce livre ... Il m'a fallut me concentré au début et ensuite la lecture n'a été que plus passionnante !!!!! Je découvre par l'intermédiare du club lecture, ton blog et j'en ravie ! Tu peux retrouvez mon avis sur ce roman de sept via mon blog, voici le lien : http://nath.over-blog.com.over-blog.com/ Bon wee'end et à bientôt ...
RépondreEffacerLe com précedent c'est moi nath !
RépondreEffacerMerci Sylire et Nath!
RépondreEffacerBellesahi, oui, tous les commentaires semblent être positifs jusqu'à maintenant!
Je vois que nous sommes tous d'accord pour dire que c'est une bouleversante histoire !
RépondreEffacerFlorinette, en effet, il faudrait avoir un coeur de pierre pour ne pas être ému par cette histoire!
RépondreEffacerMoi aussi j'ai fait quelques recherches pour situer le contexte historique. Je suis donc très contente d'avoir lu ce livre qui m'a permis demieux connaître l'histoire del'Argentine.
RépondreEffacerJe trouve que ne pas mettre plus en avant le contexte historique est une précaution, une façon de montrer au lecteur un univers très difficile tout en le ménageant. En effet, ce livre est un roman, il laisse entrevoir des événements qui peuvent interpeler le lecteur, l'amener à se documenter, à réfléchir... ou le laisser de marbre. C'est cette délicatesse qui est ici très appréciable, je trouve que l'auteur a su habilement doser ses mots.
RépondreEffacerOui c'est subtil et percutant à la fois! D'où l'émotion très forte qui s'en dégage.
RépondreEffacerJ'ai lu bcp de livres sur différentes périodes troubles de l'histoire et souvent je me suis posée les mêmes questions que toi tout particulièrement sur la 2ème guerre mondiale. Bien entendu on n'a pas de réponses !
RépondreEffacerPour en revenir au livre, ce fut pour moi aussi, une belle, forte et tragique lecture. On suit pas à pas l'enquête de Luz et comme elle on a envie de savoir, de comprendre.
Moi aussi, lors des retours dans le passé, j'ai eu un peu de mal et il fallait de la concentration. Cela n'enlève rien à la force de cette lecture !
Papillon, moi aussi j'aime bien quand un roman me donne l'occasion d'apprendre sur un pays, une culture...
RépondreEffacerPraline, ton commentaire est intéressant, je n'avais pas vu ça sous cet angle-là. Tu penses donc que ce serait volontairement que l'auteure n'a pas donné trop de détails sur le contexte historique? Moi je pensais que c'était parce que pour les Sud-américains, qui étaient sans doute son public cible au départ, ces faits sont beaucoup mieux connus que pour nous...
Katell, tu as raison, c'est très prenant.
Anjelica, j'espère que nous n'aurons jamais de réponses à ces questions!
comme toi ce changement de narrateurs m'a dérangée, j'ai aimé l'histoire de Luz que je n'aurais probablement pas lu sans le club de lectures.
RépondreEffacerMammig, je ne peux pas dire que les changements de narrateurs m'ont dérangée,mais plutôt qu'ils me demandaient plus de concentration; d'autre part ces différents points de vue apportaient beaucoup au récit.
RépondreEffacerMerci de ta visite!
Ce livre a eu le mérite de nous plonger dans l'histoire d'un pays en nous faisant faire des recherches :) J'en savais à peine plus que toi sur cette époque !
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