
Sur le thème des États-Unis (en l'honneur des élections américaines), notre club de lecture Blogoclub avait choisi de lire
Brooklyn Follies de Paul Auster. Comme je l'avais déjà lu (et beaucoup aimé, voir
ici), j'ai décidé de lire un autre roman du même auteur, et le hasard bibliothèquesque a fait qu'
Oracle Night s'est retrouvé sur ma table de chevet.
Je dois dire que j'ai d'abord éprouvé un peu de difficulté à entrer dans ce livre. Il me semblait trop semblable à
Book of Illusions: un homme en convalescence (ici suite à une maladie grave, là suite à un deuil) tente de reconstruire sa vie et c'est l'écriture qui lui en donne l'occasion. De plus, on retrouve le même stratagème d'histoire dans l'histoire, et je viens de lire un autre roman bâti de cette façon (
Le Tueur aveugle de Margaret Atwood). Aussi intéressant que puisse être ce type de roman à tiroirs, il peut aussi être frustrant, car on doit constamment abandonner une ligne de récit pour revenir à l'autre.
J'ai donc un peu peiné pour les premières cent pages -- à part le petit passage qui se déroule dans une étrange papeterie chinoise. Il faut vous dire que j'adore les papeterie presque autant que les librairies; j'adore toucher les différents types de papier, essayer les stylos... Je suis un peu nostalgique du bon vieux temps où tout s'écrivait à la main. Quel plaisir que de sentir une bonne plume glisser sur une feuille de papier de qualité!
Puis on dirait qu'après une centaine de pages, sans trop que je sache pourquoi, un déclic s'est produit et j'ai enfin embarqué à fond dans le récit. Ce livre nous parle du passé, du présent et du futur. Vivre le présent, retourner dans le passé, prédire le futur. Et surtout il nous parle du pouvoir presque magique des mots et de l'écriture. Si on écrit quelque chose qui éventuellement se réalise, est-ce une coïncidence, une prédiction ou une cause?
Et même si j'avais deviné à l'avance une partie de l'intrigue, cela ne m'a pas dérangée. J'ai vraiment apprécié l'écriture de Paul Auster, et j'aimerais un jour relire ce roman pour bien en saisir toutes les nuances et toutes les implications. Et l'idée des notes en bas de pages est vraiment originale, et permet de passer d'une trame à l'autre sans perdre le fil.

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Oracle Night de Paul Auster, publié chez Henry Holt & Company en 2003. 243 p. Titre de la traduction française: La Nuit de l'oracle.