27 novembre 2020

L'Or du roi

Les Aventures du capitaine Alatriste, tome 4

Ce billet sera court, car vous savez déjà tout le bien que je pense de cette série.  Aventures, complots, amours impossibles, et toujours cette amitié et cette loyauté entre les deux personnages principaux, tous les ingrédients habituels sont présents, pour notre plus grand plaisir!  Il faut dire qu'après l'expérience assez ardue du Pendule de Foucault d'Umberto Eco, j'avais envie d'une lecture plus légère et enlevée... Une bonne cuillerée d'Alatriste est donc en plein ce qu'il me fallait!

J'ai seulement eu un peu de difficulté à me remettre en tête quelques-uns des personnages secondaires.  J'ai peut-être trop attendu avant de me procurer ce tome 4...  Bah! pensez-vous, le tome 3 a été lu en 2015, ce n'est pas si loin!  En effet, mais cet épisode-là se passait en Flandres, sur les champs de bataille, alors que là, on retourne en Espagne (à Séville, plus précisément) et on retrouve la trame des deux premiers tomes...  Ça commence à être un petit peu flou! 

Bref, note à moi-même, ne pas attendre si longtemps pour le tome suivant, ok?


L'Or du roi (Les Aventures du capitaine Alatriste, tome 4) d'Arturo Pérez-Reverte, traduit de l'espagnol, 2002, 314 p.  Titre de la version originale: Oro del Rey.

13 novembre 2020

Le Pendule de Foucault

Ouf!  Pas fâchée d'avoir terminé cette brique d'Umberto Eco qui m'a tenue occupée plus d'un mois!  Pas qu'elle soit inintéressante, bien au contraire.  J'ai beaucoup aimé l'idée de départ: pourquoi les Templiers se sont-ils tous laissés arrêter sans résistance en cette année 1307, alors qu'ils étaient mieux équipés, mieux entraînés que leurs adversaires?  Y avait-il un plan secret, à long terme, qui nécessitait que l'Ordre devienne caché, souterrain?  Trois amis, employés d'une maison d'édition milanaise, se penchent sur le sujet. 

Des dialogues vivants, des références nichées et un bon suspense ont réussi à soutenir mon intérêt jusqu'à la fin, délicieuse.  Une chance, parce que oh là la! ce qu'il aime tartiner épais, cet Umberto!  Il est érudit et il veut que ça se sache.  Il a bien failli me perdre à quelques reprises avec les nombreux personnages, historiques ou fictifs, et la multitude de sectes et de sociétés secrètes plus ou moins imbriquées les unes dans les autres.  Il y a aussi un long passage se déroulant au Brésil qui, à mon avis, n'ajoute pas grand-chose à l'intrigue. 

Il y a très longtemps, j'ai tenté  de lire Le Nom de la rose, du même auteur, et je l'ai abandonné.  J'ai toujours pensé que si j'avais eu le suspense de l'intrigue pour me soutenir durant les longues digressions théologiques, j'aurais persévéré (ayant vu le film au moins cinq fois, je connaissais l'histoire par cœur)... Eh bien, ce n'est plus une supposition, c'est maintenant une certitude!

Le commentaire qui revient le plus souvent sur les forums et blogues, c'est que les gens ont abandonné ce roman après x pages...  Quel dommage!  Pour l'apprécier, essayez mon petit truc: faut pas essayer de tout comprendre! Ha ha ha!  Entre le vocabulaire abscons (oui, Umberto, tu n'es pas le seul à posséder un dictionnaire des synonymes!), les références obscures et les citations en latin, en grec ou en hébreu (!), n'importe qui s'y perdrait à moins d'être médium et d'avoir à côté de soi le fantôme d'Eco pour tout nous expliquer.  Il faut lâcher prise et juste apprécier l'intrigue bien pensée, les dialogues intelligents et souvent amusants, et la visite de lieux originaux (j'ai particulièrement aimé découvrir le Conservatoire des Arts et Métiers à Paris, où se trouve d'ailleurs le pendule en question).  Essayez, ça vaut la peine!


Le Pendule de Foucault d'Umberto Eco, traduit de l'italien, 1988, 656 p.  Titre de la version originale: Il pendolo di Foucault.

02 novembre 2020

Trois nouvelles de Lovecraft

Je connaissais un peu l'univers de H.P. Lovecraft pour avoir joué, il y a des lustres et très brièvement, au jeu de rôle The Call of Cthulhu et pour avoir vu quelques adaptations cinématographiques.  Et surtout pour être mariée depuis plus de trente ans avec un fan fini du monsieur!  Et pourtant, je n'avais jamais rien lu de cet écrivain américain.

Lorsque le thème «classiques de l'horreur» a été choisi pour le club de lecture du mois de septembre de Livraddict, j'ai pensé que c'était l'occasion ou jamais et j'ai suggéré un de ses recueils de nouvelles.  Bon, pour la petite histoire, c'est finalement Misery de Stephen King qui a été sélectionné (clairement, tout le monde n'a pas la même définition d'un classique que moi, et ce, sans rien enlever à M. King, que j'aime beaucoup, comme vous savez!).  Mais comme ma proposition était arrivée deuxième au scrutin, j'ai décidé d'organiser une lecture commune et nous avons choisi le mois d'octobre, pour être dans l'ambiance d'Halloween.  Chacun devait lire la nouvelle The Call of Cthulhu (L'Appel de Cthulhu) ainsi que d'autres nouvelles de son choix, si désiré, ce qui nous a offert un bon panorama et a donné lieu à d'intéressantes discussions.

Pour ma part, j'ai lu trois nouvelles en VO, tirées de deux recueils différents. 

The Call of Cthulhu (L'Appel de Cthulhu) - 1926

De prime abord, la plume de Lovecraft m'a surprise par son côté un peu daté.  Son style m'a fait penser à celui de Herman Melville, dont l’œuvre maîtresse est parue en 1851!  Le rapprochement est encore plus évident lors d'un passage qui se déroule en mer, évoquant fortement Moby Dick

La première surprise passée, j'ai pu apprécier la façon dont Lovecraft sait installer une ambiance angoissante.  C'est vraiment sa principale force, comme j'ai pu le constater dans les deux autres nouvelles. 

Certaines des participantes à la lecture commune ont été choquées par un paragraphe où le jupon raciste de M. Lovecraft dépasse.  Car, oui, il était connu pour des idées qui ne sont plus tellement au goût du jour, c'est le moins qu'on puisse dire.  Ce que j'ai trouvé étrange, c'est que ce biais raciste ressort nettement plus dans la traduction que dans la version originale, du moins pour ce passage particulier, qu'une des participantes a partagé sur le fil de discussion.  Je ne trouve pas cela très honnête de la part du traducteur (mais il s'agit peut-être en fait d'une maladresse, car j'ai trouvé la traduction d'une des phrases plutôt bancale).

The Color Out of Space (La Couleur tombée du ciel) - 1927

Une autre des forces de Lovecraft, c'est d'obliger notre cerveau à tenter d'imaginer des trucs inimaginables...  Dans la nouvelle précédente, c'était une île étrange où les lois de la géométrie euclidienne ne sont pas respectées, ici c'est une couleur qui ne fait pas partie du spectre visible.  Essayez de l'imaginer, pour voir!  Il évoque aussi, mais sans les décrire précisément, une flore et une faune mutantes, ce qui laisse notre imagination faire tout le travail...

The Dunwich Horror (L'Horreur de Dunwich ou L'Abomination de Dunwich) - 1928

Celle-ci est ma préférée, je crois.  La gradation dans l'horreur est parfaitement maîtrisée et plusieurs détails viennent renforcer l'atmosphère de plus en plus angoissante, comme ces engoulevents qui crient de façon rythmée pour annoncer la mort de quelqu'un (et peut-être même s'emparer de son âme au moment du trépas!).


En conclusion, j'ai beaucoup aimé découvrir cet écrivain qui est une référence en littérature fantastique.  Par contre, je n'enfilerais pas tout un recueil au complet.  J'ai l'impression qu'on peut facilement devenir saturé de ce climat étouffant.  Par contre, je lirai certainement d'autres nouvelles à l'occasion, peut-être pour la prochaine Halloween?


The Call of Cthulhu and Other Weird Stories de H.P. Lovecraft, première publication des nouvelles dans les années 1920-1930, 448 p.
The Thing on the Doorstep and Other Weird Stories de H.P. Lovecraft, première publication des nouvelles dans les années 1920-1930, 464 p.  

Pour les traductions françaises, il existe de multiples éditions regroupant les différentes nouvelles...