26 mai 2014

L'Odeur du café

Lorsque j'ai suggéré ce bouquin pour une lecture commune du Forum du Guide de la bonne lecture, j'espérais qu'il ressemblerait au  Charme des après-midi sans fin, que j'avais beaucoup aimé.  Comme ce dernier, il s'agit d'un récit autobiographique où Laferrière relate des souvenirs de son enfance en Haïti.Il se concentre ici sur l'été 1963, lorsqu'à dix ans il habitait avec sa grand-mère Da dans le village de Petit-Goâve.

Chaque chapitre est divisé en courtes sections, allant de quelques lignes à quelques pages, chacune surmontée d'un titre.  Au début cette structure originale m'a plu, mais à la longue j'ai commencé à trouver que cela imprimait à l'ensemble un rythme saccadé. De plus, il n'y a aucune chronologie, on passe d'un souvenir à l'autre pour plus tard revenir au premier, ce qui donne une impression d'éparpillement.

Je ne voudrais tout de même pas donner l'impression que je n'ai pas aimé cette lecture.  Je ne me suis pas ennuyée une seconde.  Il y a beaucoup d'humour et les personnages sont attachants.  C'est très sensuel, au sens propre du terme: les odeurs, les goûts, les sons, le plaisir d'observer une colonie de fourmis à l'ouvrage, tout est merveilleusement décrit.  J'ai particulièrement apprécié la part que les superstitions et la magie prend dans la vie de tous les jours:  fantômes, mauvais sorts, pactes démoniaques.  Mais dans Le Charme..., l'enfant un peu plus vieux commençait à prendre conscience de la situation politique du pays, il sentait plus ou moins consciemment que son bonheur était fragile et cela causait une tension dramatique qui unifiait le récit.  C'est, je crois, cette tension qui fait défaut ici et qui a empêché ce livre de passer d'une lecture plaisante à un vrai coup de coeur.


Le billet de Karine.


L'Odeur du café de Dany Laferrière, 1991, 228 p.

22 mai 2014

By Jove, it's English Month again!

Hé oui, juin sera de nouveau sous les couleurs de l'Union Jack!  Nos amies Lou, Titine et Cryssilda organisent la troisième édition du défi Le Mois anglais. On lira donc des auteurs anglais ou encore des romans se déroulant au pays des scones et du Five O'Clock Tea!  On peut aussi causer cinéma, musique, bouffe, voyage, etc.  Les inscriptions se font par ici.


Pour l'occasion, Karine et moi nous sommes entendues pour une petite lecture commune autour de l'écrivaine oh so British Kate Atkinson; nos billets seront publiés le 21 juin. Qui veut se joindre à nous?

Au programme pour moi, à part ce Atkinson au titre à déterminer (j'en ai deux dans la PAL, je penche vers Behind the Scene at the Museum), sûrement au moins un autre roman, mais je ne sais pas encore lequel.  Peut-être un Dickens ou un autre classique à télécharger sur la liseuse, ou pourquoi pas un Sherlock Holmes?  Ou bien de la chick-lit, genre Shopaholic...

Participerez-vous à l'événement?  Que pensez-vous lire?


Addendum 22 mai:
Anne du blogue Des Mots et des notes se joint à notre LC Atkinson!  Oeuvre choisie: La Souris bleue. Excellent choix! Je l'ai lu l'an passé, mon billet est ici!



10 mai 2014

Un Dimanche à la piscine à Kigali

Par pure coïncidence, une lecture tout à fait d'actualité, malheureusement,  au moment où la violence en Afrique fait de nouveau la une.

«Chacun possède en ses gènes tout le Bien et tout le Mal de l'Humanité.»

Une phrase qui résume bien cette histoire, et aussi notre Histoire, finalement.  On est au Rwanda en 1994, il y a des Tutsis et des Hutus, et aussi des occidentaux, diplomates pointilleux, des hommes d'affaires profiteurs, des casques bleus impuissants, des travailleurs humanitaires dépassés par les événements.  Un roman sombre, violent, à la limite du soutenable parfois, mais où pointent néanmoins quelques lueurs d'espoir, grâce à cette belle histoire d'amour entre un cinéaste québécois qui pensait avoir tout vu et une jeune femme rwandaise belle et innocente. Grâce aussi aux nombreux gestes courageux de Hutus qui refusèrent de dresser des listes, de marquer les portes de leurs voisins tutsis, qui leur vinrent en aide, les cachèrent, les conduisirent en sécurité. 

Un très beau roman, mais à garder pour un moment où l'on se sent le coeur et l'âme solides.


Un Dimanche à la piscine à Kigali de Gil Courtemanche, 2000, 283 p.