
Chaque chapitre est divisé en courtes sections, allant de quelques lignes à quelques pages, chacune surmontée d'un titre. Au début cette structure originale m'a plu, mais à la longue j'ai commencé à trouver que cela imprimait à l'ensemble un rythme saccadé. De plus, il n'y a aucune chronologie, on passe d'un souvenir à l'autre pour plus tard revenir au premier, ce qui donne une impression d'éparpillement.
Je ne voudrais tout de même pas donner l'impression que je n'ai pas aimé cette lecture. Je ne me suis pas ennuyée une seconde. Il y a beaucoup d'humour et les personnages sont attachants. C'est très sensuel, au sens propre du terme: les odeurs, les goûts, les sons, le plaisir d'observer une colonie de fourmis à l'ouvrage, tout est merveilleusement décrit. J'ai particulièrement apprécié la part que les superstitions et la magie prend dans la vie de tous les jours: fantômes, mauvais sorts, pactes démoniaques. Mais dans Le Charme..., l'enfant un peu plus vieux commençait à prendre conscience de la situation politique du pays, il sentait plus ou moins consciemment que son bonheur était fragile et cela causait une tension dramatique qui unifiait le récit. C'est, je crois, cette tension qui fait défaut ici et qui a empêché ce livre de passer d'une lecture plaisante à un vrai coup de coeur.
Le billet de Karine.
L'Odeur du café de Dany Laferrière, 1991, 228 p.