26 janvier 2020

Neverwhere

Décidément, ça clique entre Neil et moi!

J'ai eu un peu peur dans les premiers chapitres.  Dites donc, il me semble que mes billets commencent souvent comme ça, ces temps-ci!  On dirait que j'ai initialement de la difficulté à accrocher aux œuvres, dans des genres pourtant complètement différents.  Hasard, ou c'est moi qui ai un problème?

Tout ça pour dire qu'au début, j'avais une impression de déjà-vu: un gars assez ordinaire (voire mou) qui tombe sur une mystérieuse jeune fille en détresse qui va l'entraîner dans toutes sortes de péripéties...  De plus, le personnage de Jessica, la fiancée contrôlante, fait franchement cliché, on en retrouve à la pelletée au cinéma dans les comédies romantiques américaines.

Heureusement, grâce à son humour, à une intrigue bien menée avec des rebondissements inattendus et se déroulant dans un Londres parallèle surprenant, et surtout grâce à des personnages secondaires fort originaux, Gaiman a su me conquérir.  À partir de là, j'ai jubilé jusqu'à la toute fin!  Les deux tueurs, notamment, Mr Croup et Mr Vandemar, font selon moi partie du groupe sélect des meilleurs méchants de la littérature.  Ils sont à la fois hilarants et glaçants, un équilibre pas facile à maintenir, avouons-le!

Quelqu'un sait s'il y a ou s'il y aura une suite à ce roman?  Il y a finalement un ou deux trucs laissés en suspens...

(Pour d'intéressantes discussions sur ce livre, rejoignez le club de lecture de Livraddict!)


Neverwhere de Neil Gaiman, 1996, 337 p.  Titre de la traduction française: Neverwhere.


15 janvier 2020

Manikanetish

Une jeune femme d'origine innue retourne à son village natal de la Côte-Nord pour enseigner à l'école secondaire.  Elle a un peu de difficulté à réintégrer cet univers qu'elle avait quitté enfant. 

Une écrivaine qui se laisse difficilement apprivoiser...  Son style est tellement épuré, pudique, qu'on a d'abord l'impression qu'elle ne fait qu'entrouvrir la porte de son monde, un monde qui nous est étranger et qu'on voudrait comprendre mieux.  Petit à petit, elle se dévoile un peu plus, ou peut-être est-ce nous qui nous habituons à sa plume.  Si bien qu'à la fin, on aurait voulu que ça continue!  

Ce fut pour moi un premier contact avec la littérature autochtone, sûrement pas le dernier car j'ai apprécié cette rencontre.


Manikanetish de Naomi Fontaine, 2017, 140 p.

13 janvier 2020

A Painted House (La Dernière Récolte)

Encore une fois, une traduction de titre un peu trop révélatrice... et plutôt banale en plus!  Le titre anglais est à la fois plus original et plus représentatif, sans rien divulgâcher.

Un Grisham, vous dites-vous, il y aura donc des avocats, l'action va se dérouler en grande partie au tribunal.  Eh bien, détrompez-vous, on est ici complètement ailleurs.  Dans une ambiance digne de Steinbeck, on découvre la rudesse de la vie sur une ferme de l'Arkansas durant la période la plus occupée de l'année, celle de la récolte du coton à l'automne.  Le narrateur est un petit garçon de sept ans, qui trouve le monde des adultes bien compliqué avec tous ses secrets lourds à porter.  Heureusement, il sait profiter des petits plaisirs qui se présentent au fil des jours: écouter en famille une partie de baseball après une dure journée de labeur, assister au pique-nique annuel du village, aller au cinéma le samedi après-midi...

Un très beau roman historique (on est dans les années cinquante), un brin nostalgique d'une certaine Amérique mais néanmoins sans complaisance puisque les moins bons aspects (discrimination, violence, précarité, ragots) sont présentés tout comme les plus positifs (entraide, amour familial, attachement à la terre).   Et grâce à la plume toute simple de Grisham, on entre sans difficulté dans le monde qu'il nous décrit.  Cette chaleur torride, alors que dehors il fait un temps de caca, je ne vous dis pas le bien fou que ça fait!

 
 A Painted House de John Grisham, 2001, 480 p.  Titre de la traduction française: La Dernière Récolte.

05 janvier 2020

Rouge Brésil

Étrangement, je ne savais pas avant de lire les premières pages qu'il s'agissait ici d'un roman historique...  Pas trop futée la fille, alors que l'autre roman que j'ai lu de l'auteur, Le Collier rouge (tiens, Rufin aime cette couleur, dirait-on?), se déroule durant la Première Guerre mondiale et que l'autre titre que je connais pour en avoir lu des critiques élogieuses sur les blogues et forums, Le Grand Coeur, raconte l'histoire de Jacques Cœur, un aventurier de la Renaissance.

Quelle surprise, donc, de me voir transportée au XVIe siècle, de la France au Brésil, en compagnie de deux adolescents qui y vivront toutes sortes de péripéties.  Voici un roman historique de facture plutôt classique, moins original, tant pour le fond que pour la forme, que Le Collier rouge, mais qui a l'avantage de nous présenter un pan peu connu de l'histoire, la tentative de la France d'établir une colonie au Brésil, à la barbe des Portugais qui commençaient tout juste à s'y établir.  Le tout sur fond de guerre de religion, histoire de corser un peu la situation!  L'évolution de l'amiral Villegagnon, notamment, personnage qui a vraiment existé, est passionnante à observer.

La plume de Rufin est élégante tout en restant bien lisible et fait de ce roman d'aventures un bon moment de lecture, agréable sans être inoubliable.


Rouge Brésil de Jean-Christophe Rufin, 2001, 551 p.