Alors voilà, défi réussi!
En effet, lire
Moby Dick d'Herman Melville en VO était le défi que je m'étais lancé cette année (après
Proust en 2015 et
Céline en 2016). Et si, entre le vocabulaire nautique, les expressions archaïques (
ere pour
before,
nigh pour
near, etc) et les dialogues en anglais quaker de certains personnages (
thou canst au lieu de
you can), ça n'a pas été de la tarte, je suis bien contente d'avoir persévéré malgré tout, et ce, pour deux raisons.
Première raison, Moby Dick est un roman auquel on fait très souvent référence dans d'autres œuvres littéraires, cinématographiques ou télévisuelles. Ainsi, j'ai compris pourquoi le chien de Dana Scully dans
X-Files s'appelait Queequeg et pourquoi elle était surnommée Starbuck par son père, un officier de la marine américaine. Starbuck étant d'ailleurs aussi le nom d'un personnage de
Battlestar Galactica. Et j'ai été épatée de retrouver la réplique de Khan au capitaine Kirk dans
Star Trek II: Wrath of Khan dans la bouche de Ahab s'adressant à son ennemi juré lors de la confrontation finale: «
To the last, I will grapple with thee... from Hell's heart, I stab at thee! For hate's sake, I spit my last breath at thee!», ce qui est tout à fait approprié puisque dans les deux cas il s'agit d'histoires de vengeance et d'obsession. Pour citer Gropitou, quand c'est rendu qu'on reconnaît des dialogues de
Star Trek dans un roman du XIXe siècle, c'est du
obscur knowledge au second degré! (Le
obscur knowledge, ou connaissance obscure, étant cette faculté de se souvenir de détails insignifiants, comme par exemple le nom du chien de Scully dans
X-Files...)
Deuxième raison: c'est un excellent roman! Bon, il faut arriver à survivre aux nombreuses et plutôt longuettes digressions: le symbolisme de la couleur blanche, la classification des différentes espèces de cétacés, l'anatomie du cachalot, la représentation des baleines dans l'art (chapitre qui aurait été nettement plus intéressant en version illustrée!), etc. Mais la fin est absolument palpitante et vaut à elle seule l'énergie qu'on aura mise à s'y rendre. Et puis j'ai aussi été étonnée de l'humour omniprésent, malgré le sujet assez sombre. Enfin, il permet également une réflexion écologique, lorsqu'on compare le nombre de cétacés tués par année en ce temps-là à la quantité restante dans certaines espèces aujourd'hui...
Moby Dick de Herman Melville, 1851, 677 p. Titre de la traduction française: Moby Dick.