31 décembre 2021

Bye-bye 2021!

Comme le veut maintenant la coutume, voici mon petit bilan annuel.  43 bouquins lus, c'est respectable, et c'est plus que les années passées!  Cependant, pour être honnête, je ne crois pas avoir lu plus que d'habitude, mais simplement avoir lu plus de livres courts.  J'ai compté Ulysse même si je l'ai abandonné, puisque j'en ai lu presque trois cents pages (j'y reviens plus loin).

La liste de tous les livres lus:

  1. The Penelopiad de Margaret Atwood
  2. Under the Dome de Stephen King
  3. François le champi de George Sand
  4. 1Q84 (livre 2, juillet-septembre) de Haruki Murakami
  5. Ce qu'on respire sur Tatouine de Jean-Christophe Réhel
  6. The Enchanted April de Elizabeth Von Arnim
  7. 1Q84 (livre 3, octobre-décembre) de Haruki Murakami
  8. Un Roman russe d'Emmanuel Carrère
  9. L'Empire invisible de Mathieu Bélisle
  10. Mon frère de Daniel Pennac
  11. Toute la chaleur du Nord de Maryse Rouy
  12. Soulless de Gail Carriger
  13. Ténèbre de Paul Kawczak
  14. Les Miracles du bazar Namiya de Keigo Higashino
  15. A Wizard of Earthsea de Ursula Le Guin
  16. Cat Crimes édité par Martin H. Greenberg et Ed Gorman
  17. L'Espace d'un an de Becky Chambers
  18. La dernière fois qu'on l'a vu, c'est au Perrette de Claude Champagne
  19. The Tombs of Atuan d'Ursula Le Guin
  20. Meurtriers sans visage de Henning Mankell
  21. Les Métamorphoses d'Ovide
  22. The Man in the High Castle de Philip K. Dick
  23. Black Out de Marc Elsberg
  24. Dans le livre des rêves de Mikkel Birkegaarde
  25. Une Vie de Guy de Maupassant
  26. Our Man in Havana de Graham Greene
  27. La Formule préférée du professeur de Yoko Ogawa
  28. Survivre!  Survivre!  de Michel Tremblay
  29. Ce qu'il advint du sauvage blanc de François Garde
  30. Le Mystère Sherlock de J.M. Erre
  31. Ulysse de James Joyce (abandon)
  32. The Passage de Justin Cronin
  33. Soif d'Amélie Nothomb
  34. The Institute de Stephen King
  35. Document 1 de François Blais
  36. The Farthest Shore de Ursula Le Guin
  37. Les Vraies Richesses de Jean Giono
  38. The Starless Sea de Erin Morgenstern
  39. Timbuktu de Paul Auster
  40. Where the Crawdads Sing de Delia Owens
  41. Le Bal des folles de Victoria Mas
  42. Burgundy de Mélanie Michaud
  43. Le Parfum d'Adam de Jean-Christophe Rufin

Top 3:

Un choix très orienté vers les littératures de l'imaginaire, cette année!

  1. The Starless Sea de Erin Morgenstern
  2. Ténèbre de Paul Kawczak
  3. The Passage de Justin Cronin 

Prix Citron:

Aucune hésitation, ce prix revient à François le champi de George Sand.  Il y a longtemps que j'avais autant détesté un roman! 

Prix Éclat de rire:

Deux romans québécois se partagent ce prix convoité: Document 1 de François Blais et Ce qu'on respire sur Tatouine de Jean-Christophe Réhel.

Prix Découverte:

Certains de mes lecteurs la connaissaient déjà, pour moi c'est une découverte (mieux vaut tard que jamais!): Ursula Le Guin!  Au-delà des intrigues (c'est de la fantasy assez classique), c'est la plume, fine et intelligente, qui m'a subjuguée.  

Prix Retour aux classiques:

Si ma tentative de renouer avec Sand a été un flop monumental, ce fut bien différent avec Maupassant.  J'ai adoré Une Vie, qui est passé à un cheveu de se retrouver dans mon Top 3.

Prix Tourbillon d'émotions:

Prix créé à seule fin de pouvoir mentionner Mon frère de Daniel Pennac, qui a lui aussi été éjecté du Top 3 à la dernière minute.  C'est drôle, triste, touchant, intelligent et très original.

Quelques statistiques:

  • Lus en VO anglaise: 15
  • Traduits du japonais: 4
  • Traduits d'une langue scandinave: 2
  • Traduit de l'allemand: 1
  • Traduit du latin: 1
  • Littérature québécoise: 8
  • Écrits par des femmes: 15 (On est loin de la parité!  Idée de statistique piquée chez Flo)
  • Sur la liseuse: 23 (grosse augmentation cette année!)

Résolution livresque

Bon, que vous dire?  C'est un échec total, cette année!  Ma résolution de lire Ulysse de James Joyce s'est soldée par un abandon.  J'en suis fort dépitée.  Encore récemment, j'entendais l'écrivain Alain Farah dire qu'il s'agissait de son livre fétiche.  Je suis peut-être moins intelligente qu'Alain Farah, mais je ne suis quand même pas la dernière des cruches.  Alors peut-être serez vous surpris de l'apprendre, mais je n'ai pas dit mon dernier mot concernant ce pavé!  Je compte le reprendre dans quelques années avec une traduction plus récente, car j'ai vraiment l'impression que c'est cette traduction en vieil argot qui a été le clou du cercueil.  J'ai bien dit dans quelques années, hein, pas tout de suite!

Et là, je vous vois venir: quel sera donc ton défi pour 2022, Grominou? Eh bien...  Il n'y en aura pas!  Tout simplement parce que je n'ai plus d'idée d’œuvres qui me font peur...  Depuis 2015 que ça dure, je commence à avoir fait le tour!

Et voilà, c'était mon petit bilan!  Dans l'ensemble, une très bonne année de lecture!  

À tous mes lecteurs et lectrices, je vous souhaite une excellente année 2022, remplie de belles découvertes, de lectures réconfortantes, stimulantes ou dépaysantes, selon les besoins de chacun!  Un gros câlin virtuel à tous!


28 décembre 2021

Le Parfum d'Adam

Le sujet de ce thriller de Jean-Christophe Rufin est passionnant et complexe: la solution à la surpopulation et à la surexploitation des ressources de la planète passe selon certains écologistes radicaux par une réduction drastique de la population humaine, et ce, par tous les moyens possibles.  Lorsqu'une éprouvette contenant une souche de choléra est dérobée d'un laboratoire, on craint le pire...

Pourtant, j'avoue m'être un peu ennuyée durant cette lecture. Quand les «méchants» sont plus intéressants que les «bons», on a un problème, non?  Et quand les «bons», d'anciens agents de la CIA, se font avoir comme des débutants, ça manque de crédibilité.  Mais le principal défaut de ce roman est que la menace reste abstraite jusque dans les derniers chapitres et que l'intrigue manque d'intensité.  Jamais je ne me suis sentie concernée par cette histoire.

Point positif; on voyage beaucoup, du Cap-Vert au Brésil en passant par le Colorado, l'Afrique du Sud et la Pologne.  Mais je m'en tiendrai dorénavant aux romans historiques de Rufin puisque sa plume semble mieux me convenir dans ce registre.  En effet, je garde un bon souvenir de Rouge Brésil et surtout du Collier rouge, un coup de cœur. 


Le Parfum d'Adam de Jean-Christophe Rufin, 2007, 539 p.

15 décembre 2021

Burgundy

Dans ces récits autobiographiques, Mélanie Michaud raconte divers épisodes de son enfance et de son adolescence dans le quartier montréalais de la Petite-Bourgogne, surnommé Burgundy par ses habitants.

J'ai trouvé le début très emballant, je dirais même les trois premiers quarts du livre.  Malgré les sujets très durs (pauvreté, violence, alcoolisme...), on s'amuse beaucoup, grâce surtout aux réparties de cette petite fille qui n'a pas la langue dans sa poche!  L'auteure manie le joual avec adresse, c'est jouissif!  J'ai seulement un mini-bémol pour ce qui est du vocabulaire: comme les récits se déroulent dans les années 80 et 90 (et même si je comprends bien que la narratrice, elle, nous est contemporaine), je me serais passée d'anglicismes  plus modernes qui gâchent un peu l'ambiance, comme «passer out» (s'évanouir) ou «kicker out» (à l'époque on aurait plutôt dit kicker dehors). Mais peut-être est-ce un petit truc qui n'agacera personne d'autre que moi?

Malheureusement, le dernier quart du bouquin devient selon moi trop répétitif. J'ai commencé à ressentir une certaine lassitude et j'ai eu envie de lui dire: ça va, on a compris, ton père te battait, personne ne te comprenait, blablabla...  Je sais, c'est épouvantable de dire ça, et même juste de le penser!  Mais je ne pouvais pas m'en empêcher, je lisais trois paragraphes et je retournais jouer au Solitaire sur mon ordi...

Verdict: vaut amplement la peine d'être lu mais aurait mérité quelques coupures (allo, monsieur l'éditeur?).


Burgundy de Mélanie Michaud, 2020, 198 p.

11 décembre 2021

Le Bal des folles

Petite déception que ce roman de Victoria Mas dont j'attendais beaucoup, vu les critiques élogieuse qu'il a obtenues ici et là, sans oublier le prix Renaudot des lycéens...

Ce n'est pas une mauvaise lecture, car le décor est intéressant: l'action se déroule à Paris au XIXe siècle, principalement dans l'hôpital de La Salpêtrière, ce fameux asile psychiatrique pour femmes.  L'ennui, c'est que j'ai trouvé à ce roman quelques défauts, rien de majeur mais des petits trucs qui s'accumulent.

Tout d'abord, le côté historique aurait pu être beaucoup plus approfondi.  J'aurais aimé en apprendre davantage sur le fonctionnement de l'hôpital, sur la vision que l'on avait des différents troubles mentaux abordés et les traitements offerts (c'est quoi cette histoire de massage d'ovaires?), sur les recherches du fameux Dr Charcot, personnage qui aurait d'ailleurs mérité de faire plus qu'un ou deux petits coucous dans le récit!   

Ensuite, l'auteure introduit dans l'intrigue un aspect paranormal qui affaiblit son propos, puisqu'il détourne l'attention du sujet principal, le fait qu'une femme puisse être internée contre son gré par son père ou son mari dès que son comportement est le moindrement anormal ou dérangeant (sans que l'accusateur ait à fournir la moindre preuve, d'ailleurs!).

Enfin, je n'ai pas été épatée par la plume de Victoria Mas.  Quelques tournures de phrases inélégantes, des répétitions (on le saura, qu'il y avait des allumeurs de réverbères!), quelques pléonasmes (une jeune adolescente, par opposition à une vieille adolescente, peut-être?)...  Rien d'épouvantable, mais quand je commence à remarquer des petits défauts, après on dirait que je les cherche et ça me fait décrocher du roman!  Ça vous fait ça également?

Cependant, la fin est assez réussie et a su me surprendre, bien que la scène du fameux bal passe beaucoup trop rapidement. 

Bref, un sujet très intéressant mais mal exploité.  Dans la même veine, et avec un côté fantastique beaucoup mieux intégré à la trame, je vous recommande plutôt Affinity (Affinités) de Sarah Waters, qui se déroule dans une prison pour femmes en Angleterre. 


Le Bal des folles de Victoria Mas, 2019, 251 p.

01 décembre 2021

Where the Crawdads Sing (Là où chantent les écrevisses)

Vous cherchez du dépaysement, vous voulez vous réchauffer alors que l'hiver s'installe?  Ce roman est parfait pour vous!

En effet, on se retrouve immergés dans les marais de la Caroline du Nord.  Il fait chaud et humide, et la vie foisonne dans tous les petits racoins du lagon.  On aperçoit un héron ici, un ouaouaron là, on décrypte les signaux lumineux des lucioles, sur la plage les mouettes viennent manger des croûtons de pain à nos pieds...  Un pur ravissement!

Mais attention, tout n'est pas que calme et volupté, il y a des scènes assez violentes et dures, dont plusieurs mettent en scène des enfants, de surcroît, et je préfère en avertir les cœurs sensibles!  De plus, je classe ce livre dans les policiers, car il y a bien un cadavre et une enquête (ce n'est pas un divulgâcheur, on l'apprend dès le premier chapitre), mais les vrais amateurs de polars pourraient être déçus car ce n'est pas l'élément dominant de l'intrigue.  Le plus important, c'est l'évolution du personnage principal, Kya, «la fille du marais», qu'on suit de l'âge de cinq ans jusqu'à l'âge adulte.

Si j'ai une toute petite réserve, c'est que certaines métaphores sont un peu trop soulignées.  Par exemple, on a saisi dès la première mention que Chase utilise son yacht au moteur puissant et aux couleurs vives comme un oiseau mâle utilise son plumage pour impressionner les femelles; pas besoin de le redire quelques chapitres plus loin.  Et dans le dernier chapitre, on nous explique la personnalité du personnage principal, alors qu'on avait déjà tout compris, ou au moins tout ressenti sans nécessairement y avoir mis des mots. Mais c'est un tout petit bémol, qui n'a nullement diminué mon plaisir.


Where the Crawdads Sing de Delia Owens, 2018, 324 p.  Titre de la traduction française: Là où chantent les écrevisses.