Avec un tel titre, lorsqu'on m'a recommandé ce roman (coucou maman!), je croyais que ce serait un truc assez sérieux sur les nazis, les camps, etc. Surtout qu'il est dédicacé à Elie Wiesel! Mais dès le prologue, je me suis mise à pouffer de rire à la lecture de phrases telles que: «Jusqu'à mon dernier souffle, et même encore après, je ne croirai qu'aux forces de l'amour, du rire et de la vengeance.» Ou encore «Bien sûr je suis, comme tout le monde, contre la peine de mort. Sauf si c'est moi qui l'applique.» Sachant qu'en plus la narratrice est plus que centenaire, j'étais conquise. En effet, je savoure toujours avec délice ce genre d'humour un peu noir, un peu grinçant mais pas trop méchant tout de même.
C'est donc avec énormément de plaisir qu'on suit cette centenaire à travers toutes ses tribulations de l'Arménie à Marseille en passant par Paris sous l'occupation, Berlin, Chicago et Pékin; et même lorsqu'elle vit des choses épouvantables (le massacre de sa famille par les Turcs, l'esclavage sexuel, etc), ce n'est jamais déprimant. Un vrai tour de force! C'est en même temps une bonne révision des événements marquants du XXe siècle puisque la narratrice se trouvait souvent aux premières loges pour y assister. Et j'oublie presque de mentionner les nombreux passages sur la bouffe, qui font saliver -- il y a même quelques recettes à la fin!
La Cuisinière d'Himmler de Franz-Olivier Giesbert, 2013, 369 p.
24 août 2018
23 août 2018
On Cats
L'objet-livre lui-même est un argument convaincant pour la subsistance de l'édition papier en cette ère de numérique. Quel plaisir de manipuler ce livre au format de petit missel, avec sa superbe jaquette à l'allure orientale, ornée d'une aquarelle d'Aurore de la Morinerie, une illustratrice de mode que je découvre dans la foulée.
Et le bonheur continue lorsqu'on soulève la couverture et qu'on commence à lire. De sa plume subtile et élégante, Doris Lessing nous raconte les chats qui ont jalonné son existence, depuis la ferme africaine où elle a grandi jusqu'au début du XXIe siècle à Londres. Certains passage peuvent être tristes mais en général c'est plutôt un regard amusé qu'elle jette sur nos compagnons félins, leurs petites manies et leur relation entre eux et avec nous, les humains.
Ce recueil constitué de trois textes écrits entre 1967 et 2000 saura plaire à tous les amoureux des chats. Ils y rencontreront notamment la superbe et narcissique Grey Cat, la maternelle Black Cat, Rufus le survivant et El Magnifico aux multiples surnoms.
On Cats de Doris Lessing, 2002, 244 p. Seul le plus long récit a été traduit, sous le titre Les Chats en particulier.
Et le bonheur continue lorsqu'on soulève la couverture et qu'on commence à lire. De sa plume subtile et élégante, Doris Lessing nous raconte les chats qui ont jalonné son existence, depuis la ferme africaine où elle a grandi jusqu'au début du XXIe siècle à Londres. Certains passage peuvent être tristes mais en général c'est plutôt un regard amusé qu'elle jette sur nos compagnons félins, leurs petites manies et leur relation entre eux et avec nous, les humains.
Ce recueil constitué de trois textes écrits entre 1967 et 2000 saura plaire à tous les amoureux des chats. Ils y rencontreront notamment la superbe et narcissique Grey Cat, la maternelle Black Cat, Rufus le survivant et El Magnifico aux multiples surnoms.
On Cats de Doris Lessing, 2002, 244 p. Seul le plus long récit a été traduit, sous le titre Les Chats en particulier.
16 août 2018
Le Collier rouge
Petite déconvenue en ouvrant ce roman de Jean-Christophe Rufin pour la première fois: la police de caractère est énorme! Alors déjà qu'il n'a que 156 pages, avec cette police ça va se lire en moins de deux heures, même à mon rythme d'escargot! Moi qui aime plonger un peu plus profondément dans un sujet... Enfin, au moins cela fera un peu remonter ma moyenne de livres lus par mois, assez désastreuse depuis le début de l'année (la faute à M. Cervantès notamment, mais aussi à la température trop chaude qui m'empêche de passer des après-midi à lire sur mon balcon! Vivement mes vacances, je vais pouvoir me rattraper si monsieur Soleil peut se calmer le pompon un chouïa.)
Alors effectivement ça se lit très vite et j'en aurais pris deux fois plus tant j'ai aimé la plume de Rufin, un auteur que je découvre et que je relirai certainement. Sachant que le sujet de ce roman est un chien qui suit son maître à la guerre de 14-18, j'avais peur que ce soit un peu gnangnan, héroïsme etc. Or non, c'est plus compliqué que cela car si on admire la loyauté de l'animal, on fait aussi le parallèle avec ce qu'on demande au bon soldat: obéir aveuglément, comme un chien, justement, c'est à dire se départir de son humanité. Et il y a un bon suspense car tout le long on ne sait pas ce qui est reproché au juste au personnage principal, emprisonné pour un geste commis à la toute fin de la guerre.
Très bon roman, je recommande et je suis preneuse de vos suggestions pour continuer avec cet auteur.
Le Collier rouge de Jean-Christophe Rufin, 2014, 156 p.
Alors effectivement ça se lit très vite et j'en aurais pris deux fois plus tant j'ai aimé la plume de Rufin, un auteur que je découvre et que je relirai certainement. Sachant que le sujet de ce roman est un chien qui suit son maître à la guerre de 14-18, j'avais peur que ce soit un peu gnangnan, héroïsme etc. Or non, c'est plus compliqué que cela car si on admire la loyauté de l'animal, on fait aussi le parallèle avec ce qu'on demande au bon soldat: obéir aveuglément, comme un chien, justement, c'est à dire se départir de son humanité. Et il y a un bon suspense car tout le long on ne sait pas ce qui est reproché au juste au personnage principal, emprisonné pour un geste commis à la toute fin de la guerre.
Très bon roman, je recommande et je suis preneuse de vos suggestions pour continuer avec cet auteur.
Le Collier rouge de Jean-Christophe Rufin, 2014, 156 p.
14 août 2018
A Fine Balance (L'Équilibre du monde)
C'est une participante du Forum de la bonne lecture qui nous avait parlé de ce roman, qu'elle classait parmi ses favoris. Je ne connaissais pas du tout l'écrivain canadien-anglais d'origine indienne Rohinton Mistry, mais comme Martine et moi avons beaucoup de goûts en commun, j'ai noté ce titre, surtout que ça se déroule en Inde, pays qui me fascine depuis l'adolescence quand j'ai lu Cette nuit la liberté de Dominique Lapierre et Larry Collins.
J'avoue que j'ai eu un peu de difficulté à m'adapter au style de l'auteur, que je trouvais de prime abord un peu plat et manquant d'élégance. Mais je m'y suis faite après quelques chapitres et j'ai pu apprécier ce gros pavé où l'on suit les destins entrecroisés de plusieurs personnages, certains fort sympathiques malgré leurs imperfections, d'autres carrément extravagants. Certains passages sont très durs car Mistry nous décrit une Inde rongée par la corruption des puissants (on est dans les années soixante-dix, Indira Gandhi est au pouvoir) où, même si le système des castes a été aboli officiellement, il subsiste néanmoins dans les relations entre individus. Et c'est sans parler des massacres causés par les religions! Mais il y a aussi de l'entraide, de l'amitié, de l'amour, et finalement, il y a un équilibre dans le monde, puisque, paradoxalement, les plus chanceux ne sont pas les plus heureux.
Merci Martine pour cette découverte!
A Fine Balance de Rohinton Mistry, 1995, 713 p. Titre de la traduction française: L'Équilibre du monde.
J'avoue que j'ai eu un peu de difficulté à m'adapter au style de l'auteur, que je trouvais de prime abord un peu plat et manquant d'élégance. Mais je m'y suis faite après quelques chapitres et j'ai pu apprécier ce gros pavé où l'on suit les destins entrecroisés de plusieurs personnages, certains fort sympathiques malgré leurs imperfections, d'autres carrément extravagants. Certains passages sont très durs car Mistry nous décrit une Inde rongée par la corruption des puissants (on est dans les années soixante-dix, Indira Gandhi est au pouvoir) où, même si le système des castes a été aboli officiellement, il subsiste néanmoins dans les relations entre individus. Et c'est sans parler des massacres causés par les religions! Mais il y a aussi de l'entraide, de l'amitié, de l'amour, et finalement, il y a un équilibre dans le monde, puisque, paradoxalement, les plus chanceux ne sont pas les plus heureux.
Merci Martine pour cette découverte!
A Fine Balance de Rohinton Mistry, 1995, 713 p. Titre de la traduction française: L'Équilibre du monde.
12 août 2018
Le bogue de Blogger!
Depuis plusieurs semaines, la fonction de Blogger qui nous envoie un courriel quand quelqu'un laisse un commentaire sous un billet éprouve quelques ratés... Je pensais avoir fait une fausse manipulation quelque part, mais après avoir consulté le forum d'aide de Blogger, j'ai pu constater que le problème est généralisé! Il semble que cela soit en lien avec les modifications effectuées en rapport avec la nouvelle réglementation européenne. Heureusement des petits malins ont trouvé comment réparer cette fonction. J'ai essayé leur truc et pour le moment tout semble être revenu à la normale. Alors si c'est votre cas, voici comment faire:
Vous m'en direz des nouvelles! Et si dernièrement je n'ai pas répondu à un de vos commentaires, vous comprenez maintenant que ce n'est ni par paresse ni par snobisme!
- Sur votre tableau de bord, allez dans Paramètres puis dans E-mail.
- Dans la case E-mail de notification de commentaires, effacez votre adresse de courriel puis cliquez sur Enregistrer les paramètres en haut à droite.
- Retournez au même endroit, entrez de nouveau votre adresse de courriel et cliquez de nouveau sur Enregistrer les paramètres.
- Dans votre boîte de courriels, vous allez recevoir un courriel intitulé Demande d'abonnement aux commentaires pour le blogue Untel. Ouvrez ce courriel et allez cliquez sur Je m'abonne.
- C'est tout!
Vous m'en direz des nouvelles! Et si dernièrement je n'ai pas répondu à un de vos commentaires, vous comprenez maintenant que ce n'est ni par paresse ni par snobisme!
Saloperie de bogue! |
10 août 2018
Sapiens: une brève histoire de l'humanité
Dans cet essai à la fois passionnant et troublant, Yuval Noah Harari effectue un survol de quelques millions d'années, depuis l'apparition des premiers hominidés jusqu'à aujourd'hui et même au-delà. Et oui, c'est troublant de penser qu'Homo Sapiens a provoqué l'extinction de centaines d'espèces, incluant ses cousins, hommes de Neandertal et autres. Car à mesure que nous découvrions de nouvelles régions, de nouvelles îles, de nouveaux continents, nous y avons fait des ravages, systématiquement. Et le regard vers le futur est tout aussi choquant, puisque c'est ni plus ni moins que la fin de Sapiens tel qu'on le connaît qui est annoncée.
Entre ces deux extrémités, Sapiens est passé par différents bouleversements, et Harari remet en question plusieurs idées reçues au sujet de notre évolution. Il est très intéressant de se questionner au sujet de ce que nous ont apporté l'agriculture et d'autres progrès scientifiques, au sujet des notions de bonheur, de genre, de classes sociales, au sujet des religions, etc. Tout ça vous paraît sec, voire ennuyant? Mais non, ça se lit tout seul! Harari a un vrai talent de vulgarisateur et même un certain humour.
Fait cocasse, Dan Brown utilise certaines de ces idées dans la conclusion de son plus récent roman, Origin, que j'ai lu il y a quelques mois. Il me semble même qu'il cite Yuval Noah Harari, mais je n'en suis pas sûre.
Seul hic, je ne suis pas fan de cette traduction française, qui m'a souvent semblé bancale. J'aurais peut-être dû m'en tenir à ma première idée qui était de lire la version anglaise, traduite de l'hébreu par l'auteur lui-même. Mais sa liste d'attente pour le prêt numérique était beaucoup plus longue, bizarrement, j'aurais dû attendre des mois contre quelques jours pour la version française.
Sapiens: une brève histoire de l'humanité de Yuval Noah Harari, traduit de l'hébreu, 2015, 418 p. Titre de la version originale: Ḳitsur toldot ha-enoshut. La traduction anglaise faite par l'auteur lui-même s'intitule Sapiens: A Brief History of Humankind.
Entre ces deux extrémités, Sapiens est passé par différents bouleversements, et Harari remet en question plusieurs idées reçues au sujet de notre évolution. Il est très intéressant de se questionner au sujet de ce que nous ont apporté l'agriculture et d'autres progrès scientifiques, au sujet des notions de bonheur, de genre, de classes sociales, au sujet des religions, etc. Tout ça vous paraît sec, voire ennuyant? Mais non, ça se lit tout seul! Harari a un vrai talent de vulgarisateur et même un certain humour.
Fait cocasse, Dan Brown utilise certaines de ces idées dans la conclusion de son plus récent roman, Origin, que j'ai lu il y a quelques mois. Il me semble même qu'il cite Yuval Noah Harari, mais je n'en suis pas sûre.
Seul hic, je ne suis pas fan de cette traduction française, qui m'a souvent semblé bancale. J'aurais peut-être dû m'en tenir à ma première idée qui était de lire la version anglaise, traduite de l'hébreu par l'auteur lui-même. Mais sa liste d'attente pour le prêt numérique était beaucoup plus longue, bizarrement, j'aurais dû attendre des mois contre quelques jours pour la version française.
Sapiens: une brève histoire de l'humanité de Yuval Noah Harari, traduit de l'hébreu, 2015, 418 p. Titre de la version originale: Ḳitsur toldot ha-enoshut. La traduction anglaise faite par l'auteur lui-même s'intitule Sapiens: A Brief History of Humankind.
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