29 octobre 2021

Document 1

Je connaissais déjà François Blais par ses billets d'humeur sur le thème de la consommation, publiés dans le magazine Protégez-vous.  J'ai toujours apprécié son humour constitué d'un mélange de gros bon sens et de cynisme, assaisonné parfois d'un soupçon de mauvaise foi.  

J'ai retrouvé son humour et son dédain des conventions dans son roman Document 1, mais le ton y est beaucoup plus bon enfant.  Je ne sais trop pourquoi, ce titre et cette couverture annonçaient pour moi une histoire d'espionnage ou quelque chose du genre, ce qui m'attirait plus ou moins...  Et finalement, ce n'est pas ça du tout!

François Blais réinvente plutôt ici le roman de type road novel.  Il nous présente deux personnages de perdants sympathiques qui m'ont rappelé ceux de Réjean Ducharme dans L'Hiver de force (que j'ai lu il y a une quarantaine d'années, alors si en réalité ça n'a rien à voir, ne m'en tenez pas rigueur!).  C'est original, c'est drôle, c'est bourré de références littéraires, c'est une réussite! 


Document 1 de François Blais, 2012, 179 p.

16 octobre 2021

The Institute (L'Institut)

À partir d'une idée pas si originale que cela (après tout, des centres clandestins où les pouvoirs surnaturels ou surhumains d'enfants sont exploités ou développés, on a déjà vu cela tant en littérature qu'au cinéma et à la télévision -- la preuve, ces jours-ci je visionne avec Gropitou la saison 1 de Dark Angel, une série télé du début des années 2000, où Jessica Alba joue une jeune femme génétiquement modifiée qui s'est échappée d'un tel centre de recherche où elle a passé toute son enfance), Stephen King crée une histoire tout à fait passionnante et unique, un vrai page-turner, comme disent les Chinois.  Et il le fait en utilisant son propre pouvoir surhumain, celui de créer des personnages auxquels on s'attache et des ambiances auxquelles on croit, le tout assaisonné d'un questionnement moral intéressant.  D'un village de Caroline du Sud, sympathique mais décrépit, à un laboratoire glauque et glaçant caché dans une forêt du Maine, King nous fait vivre tout un périple, et l'on en redemande!  Seul petit défaut, il y a un événement que j'ai trouvé un peu gros à la fin, j'aurais préféré un dénouement plus subtil.  Je n'en dis pas plus pour ne rien divulgâcher...  Lisez-le et vous me direz ce que vous en pensez!   


The Institute de Stephen King, 2019, 561 p.  Titre de la traduction française: L'Institut. 

01 octobre 2021

Soif


Après deux premières rencontres fort réussies (Stupeur et tremblements et Ni d'Ève ni d'Adam), mon dernier contact avec Amélie Nothomb avait été, disons... problématique!  Si l'idée de départ de Péplum était excellente, j'ai trouvé la réalisation complètement ratée.

Me voilà réconciliée avec cette chère Amélie!  En effet, n'eut été d'un petit essoufflement doublé d'une légère impression de tourner en rond dans le dernier tiers, Soif aurait été un «sans faute».  J'ai beaucoup aimé me retrouver dans la tête de Jésus avant, pendant et après sa crucifixion.  Croyez-le ou non, c'est souvent très drôle (moins à partir de la mise en croix, je le concède).  Il y a également de belles réflexions sur l'humanité, la mort, l'amour, la foi, etc.  Et rassurez-vous, nul besoin d'être croyant pour apprécier, j'en suis la preuve. 

En passant, je ne remercie pas la copine Nassiha du forum Livraddict, qui m'accompagnait durant cette lecture.  À cause d'elle, je ne vois plus les mains d'Amélie sur cette couverture, mais plutôt les oreilles de Dobby...  C'est malin!


Soif d'Amélie Nothomb, 2019, 162 p.