En général, je n'aime pas trop les personnages mollassons, qui se laissent dériver au gré des événements. Ils m'agacent et je trouve difficile de m'y attacher.
C'était donc mal parti pour ce court roman de Jean-Christophe Réhel, car le narrateur est un genre de flanc mou qui prend systématiquement les mauvaises décisions dans la vie. Et pourtant, je me suis vraiment prise d'affection pour lui! Oh! j'ai souvent eu le goût de le secouer, d'abonder dans le même sens que sa soeur: «aide-toi!» Mais il a su me conquérir grâce à son humour et en particulier son autodérision. Il faut dire que contrairement à d'autres personnages fictifs, il a une excuse, puisqu'il est atteint de fibrose kystique. Il vivote donc d'une jobine à l'autre (commis d'épicerie dans un Super C, lutin du Père Noël, etc.) entre deux hospitalisations au CHUM.
Ce roman nous fait passer par un tourbillon d'émotions. Je me suis souvent esclaffée tout haut (j'adore les nombreuses références à Star Wars, Die Hard, etc), mais j'ai aussi eu la gorge serrée, j'ai été touchée, mais j'ai également eu un peu mal au cœur, car le narrateur n'arrête pas de cracher du mucus et du sang (sans oublier l'épisode où il vomit sa crème de menthe dans l'escalier du manoir des riches parents de son beau-frère new-yorkais!).
Je connaissais déjà Jean-Christophe Réhel grâce à ses poèmes publiés chaque samedi dans le journal Le Devoir. Je ne lis pas beaucoup de poésie, mais j'aime ses vers tout simples qui décrivent le quotidien sans flafla. Si vous aimez sa poésie, vous aimerez son roman, car on fait facilement le lien entre les deux.
Un auteur à surveiller!
Ce qu'on respire sur Tatouine de Jean-Christophe Réhel, 2018, 146 p.