28 avril 2007

Le Tableau du Maître flamand


Le Tableau du Maître flamand, d'Arturo Pérez-Reverte, publié en version française en Livre de Poche en 1993.

J'ai lu cet hiver un autre livre de cet auteur, Le Maître d'escrime, que j'ai adoré. C'est un roman historique écrit avec humour et même une certaine grâce.

Celui-ci se déroule plutôt de nos jours, et s'il est peut-être moins intéressant au niveau de l'écriture (ou alors la traduction est moins réussie -- ce n'est pas le même traducteur), l'intrigue est encore plus... intrigante! Elle est bâtie autour d'une partie d'échec commencée il y a 5 siècles, intégrée dans un tableau d'un grand maître de la peinture flamande et qui se continue de nos jours, détenant la clé d'un mystère. Un excellent suspense, très intelligent.

Il n'est pas nécessaire d'être féru de ce jeu pour apprécier le roman, mais il est tout de même préférable d'en connaître les rudiments, je crois. Quant à moi, même si j'ai toujours trouvé le principe du jeu fascinant, je n'ai jamais eu la patience d'y jouer pour de bon! Cela ne m'a pas empêchée d'apprécier les discussions sur les différentes personnalités des joueurs d'échecs, la rareté des adeptes féminines, etc.





Prochaine lecture: Echoes, de Maeve Binchy.

23 avril 2007

La bibli, c'est pas pour demain!

Moi qui pensais aller emprunter quelques romans à ma bibliothèque de quartier demain après-midi, ayant réussi à faire baisser ma PAL (pile à lire) presqu'à zéro, voici que celle-ci vient d'être regarnie! Pour mes lecteurs montréalais, sachez que c'est cette semaine (jusqu'au 29 avril) le grand solde de livres des bibliothèques de Montréal; tous les livres sont à 1$!! Il s'agit d'ouvrages dont les bibliothèques veulent se débarrasser par manque d'espace, et d'autres provenant de dons privés (dons qui sont d'ailleurs acceptés sur place, sauf la fin de semaine vu l'achalandage plus grand). Le choix est assez intéressant, si on prend le temps de chercher, et il paraît que de nouveaux livres sont ajoutés chaque jour à mesure que les premiers sont vendus. Les coordonnées sont ici .





Voici mes prises de chasse:


  • Jane Eyre, de Charlotte Brontë, un grand classique de la littérature anglaise qui figurait déjà dans ma LAL (liste à lire!);

  • Second Glance, de Jodi Picoult, une auteure que je n'ai jamais lue mais qui figurait dans ma LAL pour un autre titre, dont j'avais entendu parler dans différents forums et blogs anglophones;

  • Echoes, de Maeve Binchy, un des rares romans que je n'ai pas encore lus d'une de mes auteures favorites;

  • The Goodbye Summer, de Patricia Gaffney, dont j'avais lu et bien aimé The Saving Graces et Circle of Three;

  • Je suis un chat, d'un auteur japonais du début du XXème siècle, Natsume Soseki, dont je n'ai jamais entendu parler; j'avoue, c'est le titre qui m'a accrochée!



Plus un roman de la série Cadfael (série policière mettant en vedette un moine moyenâgeux) pour ma mère, et des bandes dessinées pour les neveux et nièces.




Comme en témoigne cette liste, le choix m'a semblé plus intéressant du côté anglo, mais c'est peut-être seulement parce que j'ai commencé par là et que j'étais un peu lasse rendue du côté des romans francophones. Surtout qu'il faisait pas mal chaud dans la grande salle de l'aréna où avait lieu la vente. Et je ne suis même pas allée dans la section documentaire, ni celle des revues, ni celle des cassettes audio!

18 avril 2007

Premier Amour

Premier Amour de l'écrivain russe Ivan Tourgueniev est un recueil de nouvelles qui comporte un récit d'une centaine de pages, suivi de plusieurs histoires plus courtes. Je dois dire que je n'ai pas été aussi emballée que je l'aurais voulu par la nouvelle principale. Le personnage central est attachant, les émotions tumultueuses et confuses qu'il ressent pour la première fois sont très bien décrites, mais la jeune fille qui est l'objet de son amour m'a semblé si capricieuse et coquette, menant ses prétendants par le bout du nez, que c'en était agaçant. Je ne pouvais que souhaiter qu'il se détourne d'elle et qu'il rencontre quelqu'un méritant ses attentions. L'écriture est néanmoins fort belle, la traduction excellente.

J'ai préféré les petites nouvelles suivantes, surtout à cause de leur touche fantastique: on y retrouve en effet un sorcier malais, des rêves prémonitoires, des fantômes, des coïncidences troublantes... Seule la nouvelle Fantômes m'a semblé longue et un peu ennuyante. Elle ressemble à un long rêve, mais mes rêves à moi sont encore plus bizarres, alors cela ne m'a pas vraiment impressionnée!


L'avis de quelques blogueuses: Lilly, Tamara

Prochaine lecture: Le Tableau du maître flamand, d'Arturo Pérez-Reverte.


Premier Amour, d'Ivan Tourgueniev, d'abord publié en français aux Éditions du Chêne en 1947. J'ai utilisé la version Livre de Poche de 1969, avec la préface d'André Maurois.

17 avril 2007

Mais que lit donc Stephen Harper?

Une belle initiative de l'écrivain Yann Martel, auteur du best-seller L'Histoire de Pi: pour protester contre l'indifférence du Premier Ministre du Canada face au monde de la culture, il s'est engagé à lui faire parvenir un livre chaque deux semaines, et il s'attend bien à ce que M. Harper lui réponde! Il documente l'expérience sur le site suivant:

http://www.whatisstephenharperreading.ca/

J'aime bien quand la protestation politique se fait d'une façon intelligente et humoristique. Seul défaut, le site n'est qu'en anglais.

C'est déjà commencé, hier M. Martel a posté un livre de Léon Tolstoï. Voyons si M. Harper jouera le jeu. À suivre...

09 avril 2007

Bientôt un nouveau Khaled Hosseini!


J'avais adoré The Kite Runner (Les Cerfs-volants de Kaboul), un de mes coups de coeur des dernières années. Le deuxième roman d'Hosseini sortira au mois de mai! Il s'intitule A Thousand Splendid Suns; il s'agit semble-t-il de l'histoire de deux amies en Afghanistan durant trois décennies, de l'occupation russe à la tyrannie talibane. J'espère ne pas être déçue! Écrire un deuxième livre après une telle réussite n'a pas dû être de tout repos! Imaginez la pression!

07 avril 2007

Avis à tous mes lecteurs! ;-)

On a récemment porté à mon attention que ceux qui n'avaient pas de compte Google ne pouvaient pas envoyer de commentaires sur mon blog. Je n'avais pas pensé que cela serait un problème lorsque j'ai instauré ce paramètre. Il est vrai pourtant que moi aussi j'hésiterais à donner mes informations personnelle à une grosse machine comme Google, juste pour pouvoir commenter sur un blog! Il faut dire qu'au départ, Blogger n'appartenait pas à Google, donc cela me semblait être moins délicat. De plus, j'avais eu quelques messages anonymes de gens qui se croyaient rigolos... Mais votre avis m'importe, donc j'ai ouvert les commentaires à tous; il faudra seulement que je sois vigilante pour effacer les petits comiques au fur et à mesure... J'ai au moins activé la fonction «Captcha» (ces lettres qu'il faut déchiffrer avant d'envoyer votre commentaire) afin d'éviter le spam automatisé.

Quelqu'un d'autre a déjà eu des problèmes avec des commentateurs anonymes? Que faites-vous pour vous en préserver?

06 avril 2007

Eldorado


Ce n'est que lorsque les lumières de Catane disparurent à l'horizon qu'ils eurent véritablement l'impression de s'enfoncer dans la poix. Le ciel et la mer étaient du même noir et on distinguait à peine quelques traînées d'écume que la lune ça et là éclairait entre deux nuages. Il pleuvait de plus en plus dru. Ils eurent le sentiment de plonger dans un corps vivant. Tout bruissait autour d'eux. Tout tanguait, crachait et soufflait. Ils sentaient qu'ils n'étaient pas de taille. Que les hommes n'étaient pas à l'échelle de cette masse puissante qui se cabrait et roulait, qui grondait et se gonflait, jouant avec le vent et la pluie. Ils n'étaient rien que des êtres de chair minuscules face à un continent d'eau qui avait entrepris ce soir de se tordre en tous sens.

Quelle belle langue imagée! C'est si bien écrit que la lecture de ce paragraphe m'a presque donné le mal de mer! On dirait que les mots eux-mêmes sont houleux, que les phrases montent et descendent.

J'avais lu du même auteur La Mort du roi Tsongor il y a quelques années et l'avais bien aimé. Il s'agissait d'un genre de conte qui se déroulait dans une contrée lointaine, en des temps immémoriaux. Celui-ci se passe en Sicile et en Afrique du Nord, à l'époque contemporaine, mais on y retrouve le même pouvoir des mots. Cette histoire parle d'exil et de l'espoir d'une vie meilleure dans une Europe presque imaginaire, un genre de paradis sur terre (l'Eldorado). Et c'est aussi l'histoire d'un homme, un capitaine de la garde côtière, dont le travail est de briser ce rêve.

En plus, c'est un très bel objet, avec sa forme allongée, ses couleurs turquoises et sa couverture lisse et matte. Un plaisir pour l'oeil et pour les doigts.

Et il paraît que Le Soleil des Scorta est encore meilleur, j'ai bien hâte de le lire!


Prochaine lecture: Premier Amour, de Tourgueniev.


Eldorado, de Laurent Gaudé, publié chez Actes Sud/Leméac en 2006.

03 avril 2007

Les Accoucheuses (tome 1) (suite 2)

Au point de vue historique, ce roman est très intéressant. Le contexte -- cela se déroule à Montréal au milieu du XIXème siècle -- est bien décrit: les débuts du féminisme, les heurts entre les populations francophones et anglophones, l'incendie du Parlement par les Tories, les différences de classes sociales, l'influence du clergé, la rivalité grandissante entre les sages-femmes et les médecins (qui finira éventuellement, on le sait bien, par la disparition du métier de sage-femme et par la surmédicalisation de l'accouchement). On y apprend des choses surprenantes: par exemple, les femmes avaient le droit de vote à cette époque! Du moins, les bourgeoises l'avaient; seuls les riches, hommes ou femmes, pouvaient voter.

Le principal défaut, c'est qu'à plusieurs endroits, on sent que l'auteure a étiré la sauce! Ainsi, elle nous décrit pendant une demi-page la grosse grippe qui a tenu au lit l'héroïne durant quelques jours; mais cet événement n'a aucun impact sur le reste du récit, alors pourquoi en avoir parlé? Ce n'est qu'un exemple, il y en aurait d'autres. Ces lourdeurs enlèvent au roman une grande partie de sa tension dramatique.

Donc un livre intéressant mais dont l'intrigue aurait gagné à être resserrée.


Messages précédents sur ce roman: message 1, message 2.
L'avis d'une autre blogueuse: Carole.


Prochaine lecture: Eldorado, de Laurent Gaudé.