30 janvier 2007

Au diable les résolutions!

J'avais décidé de faire le ménage dans ma bibliothèque et de lire les dizaines de livres qui s'y trouvent en attente d'être lus, y compris ceux que ma belle-mère vient de me donner et ceux que nous avons reçus en cadeaux à Noël. Cet après-midi, en allant rapporter mes livres à la bibliothèque municipale, j'étais résolue à ne pas en emprunter d'autres, mais comme il faisait très froid, je suis tout de même restée quelques minutes pour me réchauffer... Et je suis tombée sur A breath of Snow and Ashes, la suite de la série Outlander de Diana Gabaldon, que j'attendais avec impatience! J'ai craqué... En plus, c'est une énorme brique de près de mille pages!

29 janvier 2007

La Constance du jardinier


Ce qu'il y a de plus épeurant dans ce livre, c'est qu'il est sans doute très réaliste lorsqu'il dépeint l'Afrique comme la réserve de cobayes des compagnies pharmaceutiques et les gouvernements occidentaux comme fermant les yeux pour des raisons économiques et politiques. Il y a bien quelques longueurs vers la fin, mais dans l'ensemble le suspense est soutenu et l'intrigue intelligente. J'aime lorsqu'un auteur ne prend pas ses lecteurs pour des crétins et les laisse faire eux-mêmes certains liens.

J'ai bien aimé que le point de vue change plusieurs fois au cours du récit. En particulier, au début on voit les événements à travers les yeux du conseiller au haut-commissariat britannique à Nairobi, un personnage que l'on trouve de moins en moins sympathique, ce qui fait qu'on est plutôt soulagé lorsque le focus se déplace vers son subalterne, le mari de la victime, un homme bien quoique plutôt naïf au commencement du roman.


Un seul tout petit bémol. Avis aux éditeurs: lorsqu'une partie d'un roman se passe au Canada, veuillez confier la traduction française à un québécois; on dit la et non le Saskatchewan, on va en et non au Saskatchewan...



Prochaine lecture: Le Maître d'escrime, d'Arturo Pérez-Reverte.




La Constance du jardinier, de John Le Carré, publié en version française aux Éditions du Seuil en 2001.

Petit Cours d'autodéfense intellectuelle

Pour commencer, un petit appel à l'aide: Je cherche un libellé pour regrouper toutes mes critiques de livres qui ne sont pas des romans (dont celle-ci). En anglais, ce serait nonfiction, mais je ne trouve pas d'équivalent à la fois concis et correct. «Essai» me paraît trop restrictif, même si je crois qu'on l'utilise parfois (erronément?) dans ce sens. Le dictionnaire terminologique de l'Office de la langue française suggère «oeuvre non romanesque», c'est plutôt lourd. Mais bon, en attendant de trouver mieux...

J'ai lu ce livre, qui se veut une introduction à la pensée critique. En général, je suis allergique aux ouvrages qui utilisent des termes comme épistémologie, ils me rappellent trop les cours de philosophie (pouah!) au CEGEP. Mais ici, même si j'ai dû sortir le Petit Robert à quelques reprises, cela en valait la peine. Je crois bien que je vais m'acheter ce bouquin pour l'avoir toujours à portée de la main. En effet, il nous donne des outils pour toujours rester sur la défensive devant ce que les média, en particulier, essaient de nous faire avaler. Rester sur la défensive ne signifie pas ne croire en rien, mais c'est plutôt un bon réflexe à avoir.

Le chapitre sur les sondages est particulièrement éclairant pour comprendre la manipulation dont nous avons été victimes dans le scandale du sondage publié récemment par le Journal de Montréal sur le racisme des québécois...

J'ai aussi apprécié la section sur les coïncidences numériques (par exemple, on retrouve supposément beaucoup le nombre 11 autour des événements du 11 septembre 2001). Mon frère croit sérieusement en ce genre de phénomènes, alors j'ai numérisé ces quelques pages et les lui ai envoyées, j'ai hâte de savoir ce qu'il en pensera!

Plusieurs autres chapitres de ce livre sont très intéressants, notamment ceux traitant du langage et de la logique, de comment ils sont utilisés par les politiciens, les publicistes et tous ceux qui ont intérêt à nous embarquer dans leur bateau!



Petit Cours d'autodéfense intellectuelle, de Normand Baillargeon, publié aux Éditions Lux en 2005.

16 janvier 2007

84, Charing Cross Road

Quel charmant petit livre! Il ne s'agit pas d'un roman, mais d'une correspondance réelle entre une écrivaine new-yorkaise sans le sou mais amatrice de beaux livres anciens et un libraire londonien (et éventuellement la famille de celui-ci), entre 1949 et 1969. Les échanges se font d'abord sur un ton impersonnel, puis peu à peu on sent qu'une amitié et une complicité se développe entre les deux. À tel point que rapidement, l'Américaine se met à envoyer des paquets de nourriture aux employés de la librairie pour les aider durant les périodes de rationnement post-guerre. D'ailleurs je ne savais pas qu'il y avait eu des restrictions en Angleterre jusqu'en 1953! Il semble que les Américains investissaient dans la reconstruction en Allemagne et au Japon pour aider ces deux pays à se relever (c'était le Plan Marshall, si ma mémoire est bonne), mais qu'ils avaient un peu laissé en plan leurs alliés les Anglais!

Il est difficile de dire pourquoi ce livre est si bon, puisqu'après tout, il ne s'y passe rien, en réalité! Tout est dans le ton, l'humour, la progression des sentiments, l'amour de la littérature, aussi! Il paraît que ce livre est très populaire aux États-Unis et en Angleterre, et qu'un film en a même été tiré, mettant en vedette Anthony Hopkins et Anne Bancroft. Cela doit être quelque chose!

Il est un peu triste de penser que de nos jours, un tel échange n'aurait jamais pu prendre place. Mme Hanff aurait tout simplement commandé ses livres sur un site internet impersonnel. D'ailleurs plus personne n'écrit de vraies lettres. Moi qui, petite, aimais tant en écrire, je n'en ai presque jamais l'occasion... Et encore moins d'en recevoir.

Prochaine lecture: La Constance du jardinier, de John LeCarré.



84, Charing Cross Road, d'Helen Hanff, publié en version française au Livre de Poche en 2001 (la version originale date de 1970).

Bare Bones (suite)

J'avais oublié de mentionner la seule petite chose qui m'a agacée dans ce livre, le placement de produits (calque de l'anglais product placement; y a-t-il un meilleur terme en français?) continuel. On dirait vraiment que l'auteure a un contrat avec Coke! Bien sûr, cela fait partie du personnage de Tempe Brennan qu'elle ne consomme pas d'alcool, étant une ancienne alcoolique; c'est pourquoi elle boit toujours du Coke diète. Mais est-ce que cela aurait vraiment nui au livre qu'on nous dise seulement qu'elle buvait du cola diète, au lieu de toujours nommer la marque?

On est habitué au placement de produits au cinéma et à la télé, mais on dirait que c'est encore plus agaçant dans un roman!

15 janvier 2007

Bare Bones


Ha ha ha! Rendue à la page 226, j'ai finalement compris le jeu de mot: bare bones, bear bones! En effet, l'intrigue de ce livre commence par la découverte d'ossements d'ours enterrés dans un sac en plastique. Bon, j'ai quand même compris l'astuce toute une page avant qu'elle ne nous soit expliquée en toutes lettres, évitant ainsi la honte totale.

Ce que j'aime des romans de Kathy Reichs, c'est qu'en plus d'être diverti par des dialogues intelligents et amusants et d'être tenus en haleine par un suspense soutenu, on y apprend toujours quelque chose. Le livre précédent que j'avais lu d'elle, Grave Secrets, parlait d'un génocide au Guatemala. Cet ouvrage-ci, tout aussi bien documenté, se déroule sur fond de braconnage et de traite d'animaux et de plantes en voie d'extinction. On y parle entre autre de la chasse à l'ours noir aux États-Unis; même si cette espèce n'est pas menacée, sa chasse est illégale lorsqu'elle se fait hors-saison ou pour prélever seulement certaines parties de l'animal, notamment son pancréas, utilisé en médecine chinoise et qui se vend plus cher que la cocaïne, et ses pattes, un met très prisé en Orient.

Prochaine lecture: 84, Charing Cross Road, d'Helen Hanff. En même temps, je suis en train de lire le Petit Cours d'autodéfense intellectuelle, de Normand Baillargeon.



Bare Bones, de Kathy Reichs, publié chez Scribner en 2003.

12 janvier 2007

Le Musée des introuvables (suite)

Un excellent roman policier, amusant et surprenant! Vraiment, je n'ai à lui reprocher que le petit problème des temps de verbes mentionné dans ma chronique précédente.

Ironiquement, le policier qui est un des personnages principaux du roman manie avec brio l'imparfait du subjonctif, et son assistant, tentant de l'imiter, s'enfarge dans les accents circonflexes!

Ce lieutenant Lemaître, grand amateur de thé et de littérature, qui exige des rapports de lecture de ses subalternes, fait partie de la panoplie de personnages farfelus qui peuplent ce roman. Il y a aussi le commis de librairie qui n'en a que pour les classiques; son fils de 10 ans amoureux et télékinésiste; un artiste alcoolique qui, à jeûn, possède d'étranges pouvoirs; la jeune étudiante idéaliste, au franc-parler brutal, terreur de ses profs d'université...

Tous ces personnages, au départ isolés, en viennent à s'imbriquer peu à peu comme les pièces d'un casse-tête.

En passant, je crois que l'auteur a une dent contre les méga-librairies du style Renaud-Bray, dont il fait une caricature à peine voilée. Le libraire y décerne au hasard ses «Coups de pouce» pour faire augmenter ses ventes... Quand j'ai vu qu'un livre aussi moyen que Soutien gorge rose... avait reçu un «Coup de coeur Renaud-Bray», hé bien je me suis dit que la réalité rejoignait la fiction!

Une seule chose me turlupine, je ne suis pas sûre d'avoir compris qui est le vieil homme qui apparaît à la toute dernière page. Si quelqu'un peut me renseigner...

Prochaine lecture: Bare Bones, de Kathy Reichs. (Décidément, Les Coloriés ne me tentent toujours pas...)

05 janvier 2007

Le Musée des introuvables

Comme j'ai connu l'auteur, Fabien Ménar, à l'école secondaire, j'espérais beaucoup aimer ce roman, son deuxième (j'avoue n'avoir jamais entendu parler du premier, Le Grand Roman de Flemmar, publié en 2001 chez le même éditeur). Après environ 80 pages, l'histoire est intrigante, ce qui peut faire pardonner l'utilisation bizarre des temps de verbes et quelques fautes de français. Je blâme l'éditeur, il aurait dû lui faire retravailler son texte. Enfin, j'espère que l'intérêt de l'intrigue parviendra à me faire oublier ces quelques défauts...


Le Musée des introuvables, de Fabien Ménar, publié chez Québec Amérique en 2005.

03 janvier 2007

Mirabilis (suite)


La première partie du roman est assez fascinante, mais ensuite on se demande où cela s'en va. La note explicative de l'auteure, à la toute dernière page du livre, jette une lumière différente sur l'histoire. On saisit alors pourquoi certaines péripéties semblent bizarres et incompréhensibles. Franchement, cela m'a rassurée, je croyais que c'était moi qui n'étais pas assez intelligente pour comprendre la symbolique! Peut-être cette explication aurait-elle dû se trouver au début, je ne sais pas... Bref, dans l'ensemble, ce livre m'a un peu déroutée.

Je viens de lire dans un autre blog (Fausti's Book Quest) que ce livre a été mis en nomination dans la liste des meilleurs livres des 10 dernières années, dans un concours organisé par une bibliothèque américaine! Manifestement, il y en a qui ont vu là quelque chose que je n'ai pas vu... Je ne dis pas que ce roman est mauvais, loin de là, mais je n'aurais jamais pensé à voter pour lui.

Voici la liste des livres mis en nomination, pour ceux que ça intéresse. J'ai mis en caractères gras ceux que j'ai lus, qui sont vraiment excellents, d'ailleurs (à part Mirabilis!).

Above the Thunder de Renee Manfredi
Across the Nightingale Floor de Lian Hearn (tome 1 du Clan des Otori, voir mon commentaire de mai 2006)
An Almost Perfect Moment de Bonnie Kirshenbaum
The Amazing Adventures of Kavalier and Clay de Michael Chabon
The Autobiography of Joseph Stalin de Richard Lourie
Bel Canto de Anne Patchett
Beloved de Toni Morrison
Birth of Venus de Sarah Dunant
Caught Stealing de Charlie Huston
Child of My Heart de Alice McDermott
Cold Mountain de Charles Frazier
The Curious Incident of the Dog in the Night-time de Mark Haddon
Darkly Dreaming Dexter de Jeff Lindsay
The Eyre Affair de Jasper Fforde
Falling Angels de Tracey Chevalier
The Five People You Meet in Heaven de Mitch Albom
Fluke de Christopher Moore
A Game of Thrones de George R. R. Martin
Grange House de Sarah Blake
Haunted Ground de Erin Hart
Heavy Metal & You de Christopher Krovatin
The Historian de Elizabeth Kostova
In the Midlle of All This de Fred Leebron
Kite Runner de Khaled Hosseini
Lamb: The Gospel According to Biff, Christ's Childhood Pal de Christopher Moore
Lost Boy, Lost Girl de Peter Straub
Mirabilis de Susan Cokal
Murder in the Marais de Cara Black
Mystic River de Dennis Lehane
Namesake de Jhumpa Lahiri
October Horse: A Novel of Caesar and Cleopatra de Colleen McCullough
Open Season de C.J. Box
The Pact de Jodi Picoutl
The Poisonwood Bible de Barbara Kingsolver
Property de Valerie Martin
Slammerkin de Emma Donoghue
The Time Traveler's Wife de Audrey Niffenegger
Trickster's Choice and Trickster's Queen de Tamora Pierce
Two Moons de Thomas Mallon
An Unfinished Life de Mark Spragg
We Were the Mulvaneys de Joyce Carol Oates

Prochaine lecture: J'ai lu quelques pages des Coloriés, d'Alexandre Jardin, mais l'ai abandonné, trouvant le style moralisateur et enfantin... Je ne sais pas encore si je vais faire une deuxième tentative. En attendant, je vais lire Le Musée des introuvables, de Fabien Ménar.