
Le côté ésotérique m'a moins convaincue, sans que je sache trop pourquoi, en fait. Je n'y ai tout simplement pas cru! Je suis dans la vie plutôt rationelle, mais j'aime bien, le temps d'une lecture, mettre un peu cette faculté de côté et penser que oui, les fantômes, les démons ou toute autre créature mythique peuvent exister. Ici, cette histoire de mystérieux livre, ces gens qui disparaissent des mémoires ça n'a pas fonctionné, pas à 100% en tous cas. Quoique la fin soit assez bien trouvée, je dois dire. Je n'ai pas adhéré non plus au complot politique, dont le fondement m'a semblé bien mince et qui est plus un prétexte au départ du héros.
Quant à la plume de Lœvenbruck, elle est correcte malgré quelques tics. Les formes de langage moyenâgeuses, dans les dialogues c'est chouette, dans la narration ça l'est moins puisque cela alourdit inutilement le récit. J'ai aussi noté quelques incohérences (un sage fait promettre à l'apothicaire qu'il partira dès qu'il aura fini son récit, sans poser de questions; or, une fois que le sage a fini, l'autre pose une dizaine de questions et le sage y répond patiemment!) et des faits laissés sans explication. Ainsi pourquoi la jeune Aalis, fille de drapiers, sait faire des choses (sculpter le bois, construire un muret de pierres) comme si elle avait fait cela toute sa vie, alors que c'est la première fois?
Donc je recommande surtout ce livre aux amateurs de romans historiques, qui seront comblés.
L'Apothicaire de Henry Lœvenbruck, 2011, 603 p.