27 avril 2012

Les Braises

Dans un manoir isolé de la campagne hongroise, deux vieillards se retrouvent après quarante et un ans de séparation. Après le souper, assis devant l'âtre et éclairés de quelques bougies, les anciens amis discuteront toute la nuit des événements qui ont poussé l'un à s'enfuir au bout du monde, l'autre à rester enterré dans ce coin de pays, entouré seulement de quelques vieux domestiques. Il ne se passe rien et pourtant c'est passionnant. Une écriture magnifique, une ambiance de fin de règne, un roman poignant sur l'amitié, la trahison et le temps qui passe. Superbe.


Les Braises de Sandor Marai, traduit du hongrois, 1942, 189 p. Titre original: A Gyertyak Csonkig Égnek.

23 avril 2012

Blogue au ralenti...

J'ai le rhume! La toux m'empêche de bien dormir... Résultat? Trop fatiguée pour de la lecture «sérieuse», je ne lis que des BD depuis deux jours: Dilbert, Chroniques birmanes de Guy Delisle... Il ne me reste qu'une trentaine de pages des Braises de Sandor Marai mais je suis incapable de m'y remettre!

À bientôt!

16 avril 2012

Six Suspects (Meurtre dans un jardin indien)

Un petit spoiler pour commencer, le titre de la version française est bien mignon, mais je réalise à l'instant qu'il ne fait aucun sens, puisque le meurtre n'a pas été commis dans le jardin! Ni non plus dans la bibliothèque avec le candélabre, d'ailleurs... Plutôt dans la salle de réception, avec le pistolet!

J'avais bien aimé Q&A (alias Slumdog Millionaire) de Vikas Swarup, alors quand ce roman policier a été suggéré pour la lecture commune du Forum du Guide de la bonne lecture, j'étais enchantée. Par contre, après quelques chapitres je n'étais pas sûre de vouloir continuer... La prémisse me semblait vraiment grossière: un meurtre est commis durant une réception, et les seuls suspects sont ceux qui, à l'arrivée de la police, ont une arme à feu sur eux... Je regarde peut-être trop de séries policières, mais cela me semblait absurde, surtout que les dites armes sont de modèles différents, donc en examinant la balle on devrait pouvoir procéder par élimination... Mais bon, il semble qu'en Inde la médecine légiste est moins rapide que dans CSI! Je trouvais également les personnages extrêmement stéréotypés, jusqu'à la caricature: le riche playboy qui se croit tout permis, la belle actrice égocentrique, le politicien véreux, etc.

Tant le manque de réalisme que le caractère caricatural des protagonistes correspondent à l'idée que je me fais des films indiens de style Bollywood, où tout est soit noir soit blanc et où le vilain a toujours une grosse moustache. J'ai donc décidé d'accepter ces «défauts» comme étant plutôt des caractéristiques du genre et de continuer à apprécier l'humour de Vikas Swarup. Je me suis laissée prendre au jeu de découvrir qui sont ces six suspects, quels sont leurs liens avec la victime et la raison de leur présence à la réception le soir du drame. Et finalement j'ai eu beaucoup de plaisir! Le fonctionnaire corrompu possédé par l'âme de Mahatma Gandhi, notamment, m'a bien fait rigoler, ainsi que le Texan inculte au langage imagé, complètement dépassé par les événements! Au fil des pages, les personnages deviennent moins superficiels, on découvre des liens inattendus, et la fin, en nous donnant successivement plusieurs solutions, est assez ingénieuse (et pas aussi heureuse que le happy end auquel je m'attendais...).


Le billet de Liliba.


Six Suspects de Vikas Swarup, 2008, 470 p.  Titre de la traduction française: Meurtre dans un jardin indien.

12 avril 2012

On veut votre bien et on l'aura

Je me demande si Jacques Nantel a souffert d'ostracisme ou d'intimidation de la part de ses pairs pour avoir ainsi trahi les secrets de la profession? Heureusement pour lui, il est professeur aux HEC, cela lui assure une certaine indépendance, j'imagine. Car il nous dévoile bel et bien de nombreux trucs utilisés par ses congénères pour nous faire dépenser davantage que ce que nous voulons, souvent même davantage que ce que nous avons! On n'a rien appris de la crise de 2008, on continue à écouter le chant des sirènes de la publicité. Et pour cause, les spécialistes sont rendus maîtres dans l'art d'amasser de l'information sur nous pour pouvoir nous proposer des produits selon nos goûts et profiter de nos faiblesses, que ce soit par des sondages, des programmes de fidélité et surtout par l'internet!  En effet, nos profils sur Face-de-bouc et autres réseaux sociaux, alliés à nos achats en ligne et à notre historique de navigation, permet aux compagnies de nous envoyer des annonces parfaitement ciblées.

Le passage qui m'a fait flipper, c'est celui où il explique que bientôt, (si ce n'est déjà fait) on pourra prendre une photo d'un inconnu avec notre téléphone intelligent et grâce aux logiciels de reconnaissance des visages on pourra accéder au profil de cette personne: compte FB, adresse courriel, tout ce que cette personne aura divulgué sur internet, volontairement ou par inadvertance.

L'ennui, c'est que ceux qui auraient le plus besoin de lire ce bouquin n'en entendront même pas parler.  Ils sont trop occupés à magasiner leur prochain ensemble de salon, après avoir reçu une offre alléchante «ne payez rien avant...».   J'étais déjà anti-FB, je le suis encore plus résolument; je ne répondrai plus à des sondages, et je songe à passer ma carte Métro&moi à la déchiqueteuse, même si c'est payant...


On veut votre bien et on l'aura (La dangereuse efficacité du marketing) de Jacques Nantel avec Ariane Krol, 2011, 152 p.