25 septembre 2019

Des Cendres sur la glace

Aujourd'hui je vous parle d'un roman de Georges Lafontaine, Des cendres sur la glace.  Si vous pensez «kisséssa, Georges Lafontaine?», sachez que je me posais la même question il n'y a pas si longtemps.  Cette lecture est en fait le résultat d'un défi que m'a lancé un participant du forum du Guide de la bonne lecture:  je m'engageais à lire un de ses livres préférés en 2019, lui s'engageait à lire mon livre fétiche, celui de nous deux qui ne remplirait pas sa part du marché devrait manger un citron!  Et comme un de mes buts dans la vie est de faire lire Cyrano de Bergerac au plus de monde possible, je ne pouvais qu'accepter!

Ce jeune participant avait déjà plusieurs fois tenté de me convaincre de lire ce roman, mais comme je n'en avais jamais entendu parler, je n'étais pas attirée plus que cela.  D'ailleurs, je ne sais pourquoi, je croyais qu'il avait été écrit au milieu du XXe siècle, peut-être à cause du prénom un peu vieillot de l'auteur?  Mais non, il date de 2005.

J'ai eu quelques sueurs froides dans les premières pages.  L'écriture est un peu maladroite, les motivations des personnages sont soulignées à gros traits, rien n'est laissé à l'interprétation du lecteur.  J'ai aussi relevé quelques répétitions, des événements qui nous sont annoncés rapidement pour être repris plus en détails plusieurs chapitres plus loin, ce qui est un peu lassant.  Certains aspects de l'intrigue sont aussi un peu tirés par les cheveux.

J'aime le citron, mais pas au point de vouloir en avaler tout un... Alors j'ai continué malgré les quelques défauts relevés.  Et finalement je suis plutôt contente puisque je me suis prise d'intérêt pour le périple improbable de ce vieux bonhomme qui entreprend de descendre le fleuve Saint-Laurent en canot pour rapporter les cendres de sa femme à Terre-Neuve, dont elle est originaire.  Ce personnage est très attachant, il m'a fait penser au Santiago du Vieil Homme et la mer d'Hemingway ou aux vieux épris de liberté d'Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier (tiens, c'est d'actualité, le film qui en est tiré sort ces jours-ci!).

Bref, sans être un coup de cœur, une lecture tout de même sympathique (et qui m'a de plus permis d'étrenner ma nouvelle liseuse!)


Des Cendres sur la glace de Georges Lafontaine, 2005, 385 p.

09 septembre 2019

La Religieuse

Un premier contact avec Diderot.  Première constatation: pour un auteur du XVIIIe siècle, il se lit étonnamment facilement!  Le style n'est pas du tout désuet et les quelques tournures de phrases un peu vieillottes ne font qu'ajouter à son charme.  Cette histoire d'une jeune fille cloîtrée contre son gré est une critique acerbe de la société, de la religion et plus particulièrement de l'Église.

Quelques points négatifs: vers le milieu, j'ai trouvé que l'intrigue tournait un peu en rond (elle tente de renier ses vœux, échoue, on lui fait subir toutes sortes de sévices, elle tombe malade, se rétablit, tente de renier ses vœux, etc).  Quelques personnages sont à la limite de la caricature, surtout la méchante mère supérieure, peut-être parce qu'on les voit par les yeux de la narratrice et qu'on ne sait donc rien de leur passé ni de leurs motivations réelles. De plus, la fin est un peu bâclée, la jeune femme vit des tribulations qui sont évoquées en quelques paragraphes à peine.

J'ai tout de même bien aimé ce roman.  L'ambiance plutôt noire est allégée de temps en temps par les réflexions innocentes et naïves de la religieuse, surtout dans la deuxième moitié.  Un autre livre qui nous fait songer qu'il fait bon vivre au XXIe siècle, surtout pour une femme!


La Religieuse de Denis Diderot, 1796, 141 p. en version Epub (entre 200 et 380 p. selon les éditions en version papier).

03 septembre 2019

Drawing conclusions (Deux veuves pour un testament)

Quel crétin ce traducteur français!!!  Un énorme divulgâcheur en plein dans le titre! AAARRGGHH!!!

J'ai lu ce roman de Donna Leon en anglais, mais j'ai aperçu le titre français sur le site Bibliomania de Livraddict, dont je me sers pour la gestion de ma fluctuante PAL.  Bon, me dis-je, il sera question d'un testament et il y aura une deuxième veuve en plus de celle qu'on trouve morte dans le premier chapitre.  Sûrement qu' on apprendra cela assez rapidement... Mais non!  Ce n'est qu'au 3/4 du bouquin qu'il est pour la première fois question de ce fichu testament, et même là, ce n'est qu'une piste parmi plusieurs autres mobiles possibles!  Cela m'a tellement frustrée que j'ai éprouvé bien peu de plaisir durant cette lecture.

Il reste, comme dans les autres tomes que j'ai lus dans cette série, l'humour des dialogues et surtout la description de la vie quotidienne à Venise, au delà des descriptions touristiques.  Quant à l'intrigue policière, elle est d'un type assez classique et se déroule lentement, ce qui ne m'a pas déplu puisque je m'y attendais, mais je l'ai trouvée un peu moins bien ficelée que d'habitude, quelques pistes restant sans résolution.


Drawing conclusions de Donna Leon, 2011, 260 p.  Titre de la traduction française, à mon grand dam: Deux veuves pour un testament.