22 juin 2016

The Girl of His Dreams (La Petite Fille de ses rêves)

Comme j'avais gardé un excellent souvenir de ma première rencontre avec ce cher Commissario Brunetti, j'avais peut-être de trop hautes attentes.  Si bien que j'ai eu un peu de difficulté à accrocher au début de cette lecture.  Je trouvais le style un peu lourd, les dialogues ampoulés.  L'action prend du temps à démarrer: il faut attendre la page 98 avant que le moindre crime soit commis! En plus ça commence par un enterrement, c'est un peu tristounet...

Heureusement, après quelques chapitres, j'ai pu me remettre dans l'esprit et j'ai finalement bien apprécié retrouver la ville de Venise, que Donna Leon nous fait voir de l’œil de ceux qui y résident.  Les désagréments d'être envahis par les touristes au point de rendre les déplacements difficiles, les magouilles politiques et mafieuses, l'omniprésence de l'Église et en particulier dans ce roman-ci, les problèmes chroniques avec la communauté gitane... oups, il faut dire rom, comme se le fera dire Brunetti à plusieurs reprise, rectitude politique oblige!  Mais aussi le plaisir, sur le chemin du travail, d'entrer dans une église quelques minutes pour admirer une œuvre de Tintoretto.

J'ai un autre roman de cette série dans ma PAL et j'ai déjà hâte de m'y replonger.  Il faudra juste que je me rappelle que c'est une lecture qui va piano!


The Girl of His Dreams de Donna Leon, 2008, 276 p.  Titre de la traduction française: La Petite Fille de ses rêves (2011).

16 juin 2016

La Dame de Pique

(suivi des Récits de feu Ivan Pétrovitch Belkine)

Comme l'édition numérique de ce recueil de nouvelles de l'écrivain russe Pouchkine ne comportait pas de page couverture, j'ai demandé à mon ami Gougoule de m'en présenter plusieurs modèles et j'en ai volontairement choisi un qui a un petit air vieillot, afin de représenter le fait que j'ai lu la traduction de Prosper Mérimée (et celle d'André Gide pour les Récits), et non une version plus récente.

Il y a un bon moment que je n'avais lu d'auteurs russes.  Il y a eu Le Maître et Marguerite de Boulgakov en 2011, mais avant ça je crois que ça remonte à une vingtaine d'années avec Guerre et Paix et Anna Karénine de Tolstoï.  J'aime beaucoup cette littérature, si ce n'est qu'on se mélange toujours dans les nombreux personnages, qui sont désignés parfois par leur patronyme, parfois par leur prénom, parfois encore par leur surnom: ça peut prendre un certain temps à comprendre que Alexis et Alioucha, par exemple, sont une seule et même personne!  Ici, comme ce sont des nouvelles, cet écueil est facile à surmonter car il y a peu de personnages.

La première nouvelle est charmante, avec une touche de fantastique et une chute inattendue.  Malheureusement, je connaissais déjà les trois-quarts de l'intrigue à cause du résumé trop bavard de la page de téléchargement du site Ebooks libres et gratuits (je vais leur écrire à ce sujet; excellent site par ailleurs, leurs livres numériques sont généralement d'excellente qualité).  Moi qui déteste les divulgâcheurs, cela a un peu gâté mon plaisir.

Les autres nouvelles sont assez amusantes et dépaysantes mais plusieurs ont une fin abrupte qui nous laisse sur notre faim.  Ma préférée est La Demoiselle-paysanne, une sorte de Roméo et Juliette à la russe!


La Dame de pique, suivi des Récits de feu Ivan Pétrovitch Belkine de Alexandre Pouchkine,  1834, 108 p. en version numérique.

11 juin 2016

Human Croquet (Dans les replis du temps)

Une lecture qui me permet de participer une troisième fois  au défi Le Mois anglais tout en faisant encore un peu baisser la PAL (ce qui sera mon but dans les prochains mois)...

Excellent roman sur le thème des disparitions, apparitions et réapparitions...  Et sur le temps qui passe, et qu'on peut peut-être remonter? Isobel, la jeune narratrice, est-elle plutôt victime d'hallucinations causée par le départ de sa maman dont elle ne s'est jamais remise, ou bien se retrouve-t-elle dans des réalités alternatives, où tout est presque pareil et complètement différent?

Sur une note un peu mélancolique, Kate Atkinson sait trouver un équilibre entre le drame et l'humour dans cette histoire où  passé et présent se mêlent et se répondent et dont est témoin le grand chêne qui porte, dit la légende, les initiales gravées par William Shakespeare lui-même!


Human Croquet de Kate Atkinson, 1998, 349 p.  Titre de la traduction française: Dans les replis du temps.

Le Mois anglais

09 juin 2016

Watership Down (Les Garennes de Watership Down)

(Journée thématique du Mois anglais: la campagne anglaise.)

Je ne sais plus trop où j'ai entendu parler de ce bouquin de Richard Adams pour la première fois, il y a plusieurs années.  Peut-être dans le défunt et regretté blogue de Booklady?  Ce qui est sûr, c'est qu'on le retrouve souvent dans les listes du style «Les 100 livres qui...» chez les anglos.  C'est, paraît-il, un classique de la littérature jeunesse britannique, du genre qui plaît aussi aux adultes, un peu comme Alice au pays des merveilles ou Bilbo le Hobbit. J'avais voulu le noter sur ma LAL mais il n'était pas offert dans les succursales de la bibliothèque municipale que je fréquente, et quant à le faire venir d'une autre succursale, je suis une lectrice trop désorganisée pour cela!

J'étais donc enchantée lorsque je l'ai déniché à la vente des Amis de la bibliothèque de Montréal. Et hop! dans la PAL!  Quelques jours plus tard, hop! hors de la PAL!  Rarement un livre y aura séjourné aussi peu longtemps.  C'est que d'habitude, j'essaie (avec plus ou moins de succès) de commencer par les livres plus anciens, question qu'il n'y en ait pas qui finisse par passer dix ans au bas de la pile.  Mais là, il correspondait exactement et mieux que tout autre à ce que j'avais envie de lire après la grisaille pénible que fut Voyage au bout de la nuit, ma lecture précédente*.  Quelque chose de léger, de lumineux...

Lumineux, c'est exactement ça!  C'est un livre sur l'amitié, le courage, la liberté, contre la tyrannie des régimes totalitaires, pour le libre choix...  Mais ce récit des aventures d'un groupe de jeunes lapins qui a fui in extremis sa garenne menacée de destruction par la civilisation humaine est aussi, contre toute attente, presque un thriller dont certains passages m'ont tenue au bout de mon siège et dont d'autres m'ont arraché quelques larmes!

J'ai lu quelques bons livres dans les derniers mois mais aucun ne fut vraiment marquant...  Celui-ci est le premier qui a une bonne chance de figurer dans mon «Top 3» lors du prochain bilan annuel. 


*Les plus observateurs l'auront remarqué, l'ordre de parution des billets ne respecte pas l'ordre de lecture, pour cause de journées thématiques du Mois anglais!


Watership Down de Richard Adams, 1972, 478 p.  Titre de la traduction française: Les Garennes de Watership Down.
 
Le Mois anglais

05 juin 2016

The Big Over Easy

(Journée thématique du Mois anglais: Meurtre à l'anglaise)

Quel plaisir de retrouver mon cher Jasper Fforde!  Dans cette série tout aussi inclassable que celle de Thursday Next, on suit les aventures de Jack Spratt, officier en charge de la Nursery Crime Division, section mal-aimée du service de police de la ville de Reading qui enquête sur les crimes reliés aux personnages de contes et de comptines.  Ainsi dans ce tome-ci, on tente de faire la lumière sur la mort d'Humpty Dumpty, retrouvé en miettes au pied de son mur.  Suicide, accident ou meurtre?  Il est aussi question de l'assassinat du Grand Méchant Loup dont ont été innocentés les Trois Petits Cochons.

Je me suis beaucoup amusée à lire ce pastiche des romans policiers classiques qui tourne affectueusement en dérision les poncifs du genre.  J'ai particulièrement apprécié les extraits d'articles de journaux et de documents officiels en exergue de chaque chapitre, où par exemple, afin d'éviter les clichés dans les investigations, on interdit aux gens qui promènent leur chien de trouver un cadavre dans un parc ou encore que le majordome soit trouvé coupable.

Ma seule frustration a été de ne pas comprendre toutes les allusions, ma culture étant limitée en ce qui concerne les comptines anglaises. Ainsi je n'avais jamais entendu parler de Willie Winky et de plusieurs autres personnages.  J'ai donc trouvé cette série moins jubilatoire que celle de Thursday Next, à laquelle je retournerai sans doute pour ma prochaine rencontre avec mon Jasper chéri.


The Big Over Easy de Jasper Fforde, 2005, 398 p.  Non traduit.


http://www.myloubook.com/archive/2016/05/31/mois-anglais-2016-le-billet-recap.html
Le Mois anglais