22 octobre 2018

La Constellation du lynx (abandon)

Abandon, oui, après une centaine de pages...  Je suis déçue car j'aime beaucoup la plume de Louis Hamelin, dont je lis toujours avec plaisir les chroniques dans le cahier littéraire du Devoir.  J'ai vraiment essayé de m'accrocher, mais trop de personnages, trop décousu, et puis j'avoue à ma grande honte qu'il me manque peut-être quelques bases en histoire récente du Québec (notamment en ce qui a trait à la Crise d'octobre -- à ma décharge, j'avais cinq ans à l'époque!) pour bien saisir toutes les allusions et références.  Je passais donc mon temps à me demander de qui est inspiré tel ou tel personnage, au lieu de m'intéresser à l'intrigue... 

Un roman qui plaira sans doute davantage à ceux qui ont vécu personnellement cette période.


La Constellation du lynx de Louis Hamelin, 2010, 594 p.

18 octobre 2018

A Time to Kill (Non coupable/Le Droit de tuer)

(Deux titres différents pour la traduction, pourtant c'est le même traducteur...)

Suite de l'opération Ménage de PAL, commencée cet été!

Premier roman de John Grisham, et franchement cela paraît un peu.  Dans la première partie, particulièrement, le style est lourd, presque didactique lorsqu'il nous explique le fonctionnement du système de justice américain.  Toutefois, le sujet est excellent et malheureusement toujours d'actualité: un homme de race noire a tué les deux blancs qui ont violé sa fille de dix ans; dans ce comté du sud des États-Unis où la population est majoritairement blanche, aura-t-il droit à un procès équitable?  (Si cela vous dit quelque chose, vous avez peut-être vu le film qui en est tiré, mettant en vedette Matthew McConnaughey et Samuel L. Jackson.  Ce qui vous permettra d'imaginer le personnage de l'avocat sous les traits du beau Matthew, avantage non négligeable!)

Heureusement, la deuxième moitié est beaucoup plus réussie, jusqu'à la fin, palpitante.  Donc à lire, en prenant son mal en patience au début.  


A Time to Kill de John Grisham, 1989, 515 p.  La  traduction française porte deux titres: Non coupable et Le Droit de tuer.




04 octobre 2018

Mémoires d'Hadrien

Voici un roman qui pourrait fort bien se retrouver dans mon top 3 annuel!  Car il s'agit bel et bien d'un roman, fait que j'ai dû me rappeler à maintes reprises durant ma lecture; l'écriture de Marguerite Yourcenar est si réaliste qu'on dirait vraiment que c'est l'empereur romain Hadrien qui nous parle!

Par l'entremise de Yourcenar, Hadrien nous raconte sa vie, d'abord comme général commandant les armées aux frontières de l'empire, puis comme empereur désireux d'amener la paix, la justice et la beauté dans tout cet empire.  Avec une grande sagesse, il aborde des notions comme la guerre, le deuil, la vieillesse, la civilisation et bien sûr l'amour.  Car s'il ne s'est jamais bien entendu avec son épouse légitime, il a eu une grande histoire d'amour avec un jeune homme -- j'ai eu un peu peur qu'on tombe dans le scabreux puisqu'il appelle son amant l'enfant, le garçon, mais on comprend éventuellement qu'il a environ 17-18 ans au début de la relation, ce que je trouve acceptable si on replace les choses dans leur contexte.

Il y a très longtemps j'avais lu quelques pages de L’Oeuvre au noir, de la même auteure et cela m'avait semblé extrêmement abstrait, je n'avais pas du tout accroché.  Je pense que je suis mûre maintenant pour une deuxième tentative!

Un extrait sur le sommeil:
«Qu'est notre insomnie, sinon l'obstination maniaque de notre intelligence à manufacturer des pensées, des suites de raisonnements, des syllogismes et des définitions bien à elle, son refus d'abdiquer en faveur de la divine stupidité des yeux clos ou de la sage folie des songes?  L'homme qui ne dort pas, et je n'ai depuis quelques mois que trop d'occasions de le constater sur moi-même, se refuse plus ou moins consciemment à faire confiance au flot des choses.» 
Foi d'insomniaque occasionnelle, Yourcenar a dû elle-même souffrir d'insomnie pour en parler si justement!


Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, 1951, 423 p.