27 novembre 2021

Timbuktu (Tombouctou)

Surprenant!  

Le personnage principal de ce roman jette un regard naïf sur l'humanité et ses travers: maladie mentale, itinérance, enfants maltraités, couples en déroute...  Pourquoi naïf, demanderez-vous?  Ce personnage est un chien, nommé Mr Bones!

Mais ce n'est pas cela le plus surprenant.  Ce livre me semble complètement différent des autres œuvres de Paul Auster, qui d'habitude fait plus appel à l'intellect du lecteur qu'à ses émotions.  Cette fois, pas de mise en abyme ou autre construction sophistiquée; il y a bien quelques flashbacks, mais l'intrigue reste assez linéaire.

Du coup, j'ai été décontenancée et je me suis demandé tout le long quel était le but d'Auster en écrivant cette histoire...  Si c'était de nous surprendre, c'est réussi!  J'ai tout de même eu du plaisir à la lire car ce Mr Bones est vraiment adorable et ses réflexions sont intéressantes (même s'il est vraiment trop intelligent, ce pitou!).

Bref, une lecture sympathique mais que je ne recommanderais pas à qui veut découvrir la plume de l'auteur.

 

Timbuktu de Paul Auster, 1999, 181 p.  Titre de la traduction française: Tombouctou.


17 novembre 2021

The Starless Sea (La Mer sans étoiles)

Ohlala les amis!  Quel roman! 

De quoi ça parle?  Euuuhhhhh...  Ça commence avec un pirate dans une prison, et ensuite y a un étudiant qui trouve un livre étrange dans la bibliothèque de son université, et dans ce livre est raconté quelque chose qui lui est arrivé quand il était petit, alors il enquête là-dessus et se retrouve dans un bal masqué à New York, et il est question d'abeilles, d'épées, de clés et de portes magiques, du Temps et du Destin qui sont amoureux, et... non, c'est impossible à résumer, il faut le lire!

Je dois toutefois vous prévenir que c'est une lecture exigeante, à réserver à un moment où notre cerveau a une bonne disponibilité.  En effet, on suit tour à tour plusieurs personnages dont les parcours s'entrecroisent et se répondent, on se promène dans le temps et l'espace, et l'histoire principale est entrecoupée de petits contes (souvent ce procédé m'énerve mais ici c'est très bien fait et toujours pertinent).  

D'ailleurs je vous avoue que j'ai failli décrocher dans la cinquième partie (il y en a sept en tout) tant la trame devient complexe et chargée de symboles et de métaphores.  Mais Morgenstern arrive à nous ressaisir juste à temps, heureusement car la suite est formidable.  En fait, tout le livre est délicieux, avec son ambiance onirique et mystérieuse, son intrigue sous forme de casse-tête dont tous les morceaux finissent par s'imbriquer, ses personnages originaux et surtout ses nombreuses références littéraires.

Et puis il y a des chats partout, que demander de plus?

 

The Starless Sea de Erin Morgenstern, 2019, 489 p. Titre de la traduction française: La Mer sans étoiles.

11 novembre 2021

Les Vraies Richesses

 En général, j'adore me lancer dans une lecture en ne sachant même pas de quoi il sera question.  C'est pourquoi je ne lis jamais les résumés, présentations de l'éditeur et autres quatrièmes de couverture. Bien sûr, cela vient avec son lot de déconvenues occasionnelles!  Et c'est ce qui s'est produit ici.  Je croyais me délecter d'un roman du terroir, je tombe sur un essai!     

Il y a tout de même de magnifiques passages dans cet essai, comme celui où les paysans d'un village se réapproprient la tradition artisanale du pain, un geste de défi envers les courtiers du marché du blé.  J'y ai retrouvé la plume magnifique de Giono, sa force évocatrice, sa poésie.  Mais je trouve que d'autres passages ont mal vieilli et sont très manichéens: la ville, c'est le mal incarné, le bonheur n'est possible qu'à la campagne!  

Résultat, j'ai encore plus hâte de renouer avec un roman de cet écrivain.  Ce sera sûrement dans les prochains mois.  J'ai notamment Que ma joie demeure dans ma ligne de mire...


Les Vraies Richesses de Jean Giono, 1936, 121 p.

02 novembre 2021

The Farthest Shore (L'Ultime Rivage)

 Earthsea (Terremer), tome 3

Quel grand plaisir de renouer avec la plume magnifique d'Ursula Le Guin!  Elle me fait beaucoup penser à Tolkien par l'élégance de ses dialogues, mais pour ce qui est des descriptions, je dirais qu'elle est à l'autre bout du spectre, préférant mettre la table en quelques mots et laisser notre imagination faire le reste.  J'adore ce procédé!

Par contre, j'ai trouvé l'intrigue de ce troisième tome légèrement inférieure à celles des deux premiers.  Ça manquait un peu d'intensité...  Le mage Sparrowhawk, accompagné du jeune noble Arren, enquête sur une étrange malédiction affectant la magie dans différentes région de Earthsea.  Le hic, c'est que pour les deux premiers tiers du roman, on vogue d'une île à l'autre dans un genre de grisaille et de brouillard, sans trop savoir à quoi ou à qui l'on a affaire, donc cela m'a semblé un peu longuet. 

Le dernier tiers par contre est vraiment formidable et a fait remonter d'un coup mon estime pour ce tome.  En plus, l'ambiance qui y règne était parfaite pour ce week-end d'Halloween!

 

The Farthest Shore (Earthsea, tome 3) de Ursula Le Guin, 1968.  Titre de la traduction française: L'Ultime Rivage (Terremer, tome 3).